Ce référendum a de fortes chances d'être adopté et marquera un tournant pour cette jeune démocratie en la faisant rebasculer vers un régime ultra-présidentiel, au risque d'une dérive dictatoriale
La Tunisie va «vers une dictature, au sens latin du terme où le président dicte tout», estime l'expert pour qui le pays «ne deviendra jamais comme la Chine ni comme l'Egypte d'al-Sissi»
Cet ancien professeur assistant de droit constitutionnel élu en 2019 sous le slogan «Le peuple veut» compte sur sa popularité encore solide pour faire passer le texte
La nouvelle Loi fondamentale accorde au président de larges pouvoirs, rétablissant un système ultra-présidentiel similaire aux règnes de Bourguiba (1957-1987) et Ben Ali (1987-2011), en affaiblissant le rôle du Parlement
Face aux nombreuses critiques, le président Kais Saied avait publié dans la nuit de vendredi à samedi une version un peu amendée de son projet initial de nouvelle Constitution
Le juriste Sadok Belaid, qui avait été chargé par le président de rédiger un projet finalement écarté, a critiqué un texte qui pourrait «ouvrir la voie à un régime dictatorial»
La Tunisie, en proie à une grave crise politique et financière qui a empiré après le coup de force de M. Saied en juillet 2021, a entamé des discussions préliminaires avec le FMI pour obtenir un nouveau prêt
Dans l'espoir d'obtenir ce prêt, le gouvernement tunisien a soumis au FMI un plan de réformes qui prévoit un gel de la masse salariale de la fonction publique, une réduction de certaines subventions et une restructuration des entreprises publiques