Un manifestant a été tué lundi à Khartoum lors de nouveaux défilés pour réclamer la chute du nouveau pouvoir militaire
Depuis le coup d'Etat le 25 octobre du chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, les manifestants demandent justice pour les dizaines de personnes tuées par la répression du nouveau régime
Plus jeune pays du monde, le Soudan du Sud a connu, depuis son indépendance du Soudan en 2011, une instabilité chronique
Entre fin 2013 et 2018 une guerre civile particulièrement brutale a opposé les forces loyales au président Salva Kiir - un Dinka - et celles de son adjoint Riek Machar - un Nuer
Les opposants au putsch ont défilé à Khartoum et dans sa banlieue nord-ouest, Omdourman, brandissant les portraits des 79 manifestants tués dans la répression depuis le coup d'Etat
«Ne fais pas confiance à l'armée, elle te trahira», ont-ils scandé. «La rue, elle, ne le fera jamais»
Il s'agit des dernières interpellations en date après de nombreuses arrestations de responsables, journalistes, militants et manifestants en faveur d'un pouvoir civil dans le pays
Wagdi Saleh, un porte-parole des Forces de la liberté et du changement, a été aussi arrêté, selon le dirigeant de ce bloc Omar al-Degeir
Les autorités locales ont mis à disposition un terrain d'une capacité d'accueil de 20 000 personnes sur lequel le HCR installe des points d'eau, des latrines et des abris
Des combats entre forces fédérales et des groupes armés non identifiés le 18 janvier près de la ville de Tongo ont mené à la destruction et au pillage du camp qui abritait 10 300 personnes, selon le HCR
A Khartoum-Nord, la banlieue nord-est de la capitale soudanaise, 2 500 manifestants s'étaient rassemblés pour demander justice pour les 79 d'entre eux tués depuis le coup d'Etat du 25 octobre
Pour tenter de les disperser, les forces de sécurité ont tiré en fin de journée des grenades lacrymogènes
Malgré les soldats en armes bloquant routes et ponts et les blocs de ciment installés devant le QG de l'armée et le palais présidentiel, la mobilisation ne faiblit pas
Toujours privé d'aide internationale en rétorsion au putsch, le pays, l'un des plus pauvres au monde, est de plus en plus divisé
Les médecins soudanais ne cessent de dénoncer des attaques contre le corps médical submergé par la répression sanglante des protestations contre le coup d'Etat
Les forces de sécurité sont régulièrement pointées du doigt pour la répression des rassemblements contre le régime, avec plus de 70 morts parmi les manifestants depuis le 25 octobre