Nouvelle mobilisation au Soudan pour réclamer le départ des militaires du pouvoir

Des manifestants anti-coup d'État soudanais participent à une manifestation appelant à un régime civil et à la justice pour les manifestants tués depuis le coup d'État de l'an dernier, dans le quartier d'al-Diyum de la capitale Khartoum, le 7 février 2022.(AFP)
Des manifestants anti-coup d'État soudanais participent à une manifestation appelant à un régime civil et à la justice pour les manifestants tués depuis le coup d'État de l'an dernier, dans le quartier d'al-Diyum de la capitale Khartoum, le 7 février 2022.(AFP)
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Publié le Lundi 07 février 2022

Nouvelle mobilisation au Soudan pour réclamer le départ des militaires du pouvoir

  • Avec son coup de force du 25 octobre, le général Burhane a mis un coup d'arrêt à la transition vers un pouvoir entièrement civil
  • Les forces de sécurité ont aussi fait usage de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser des manifestants rassemblés à Omdourman

KHARTOUM. Les forces de sécurité soudanaises ont tiré lundi à Khartoum des grenades lacrymogènes pour disperser des milliers de manifestants réclamant justice pour les dizaines de morts de la répression du pouvoir militaire lancée depuis le coup d'Etat d'octobre.

Ces tirs ont visé les manifestants anti-putsch réunis aux abords du palais présidentiel, où siège le dirigeant de facto du pays, le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane.

Les manifestants ont crié aux militaires de "retourner à leurs casernes" et appelé à la dissolution des Forces de soutien rapide, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ce groupe paramilitaire commandé par le numéro 2 du régime, Mohammed Hamdan Daglo, dit Hémedti, est accusé par les organisations des droits humains d'avoir commis des atrocités.

Avec son coup de force du 25 octobre, le général Burhane a mis un coup d'arrêt à la transition vers un pouvoir entièrement civil promis il y a plus de deux ans après la chute du dictateur Omar el-Béchir, démis par l'armée sous la pression de la rue.

Justice

Les forces de sécurité ont aussi fait usage de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser des manifestants rassemblés à Omdourman, banlieue du nord-ouest de Khartoum. 

Comme dans l'autre banlieue, Khartoum-Nord, les manifestants ont demandé justice pour les 79 morts de la répression, selon un syndicat de médecins pro-démocratie.

Les autorités soudanaises ont nié à plusieurs reprises avoir utilisé des balles réelles contre des manifestants, signalant que des dizaines d'agents de sécurité ont été blessés et qu'un général de police a été tué. 

Des manifestations ont également eu lieu à Madani, à 200 kilomètres au sud de la capitale, où plus de 3.000 personnes ont défilé, ainsi qu'à Gedaref et à Port-Soudan, dans l'est côtier du pays. 

Les manifestants ont défilé sous les drapeaux soudanais en scandant "non, non au pouvoir militaire!" et "le sang pour le sang", d'après des témoins. 

Ailleurs, des manifestants ont aussi défilé par centaines à El-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, et à Kassala à l'est de Khartoum scandant que "le pouvoir appartient au peuple!". 

Toujours privé d'aide internationale en rétorsion au putsch, le Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde, est de plus en plus divisé entre pro-armée et anti-putsch.

En 2019, après trente ans de dictature militaro-islamiste du général Omar el-Béchir, les civils avaient choisi de partager le pouvoir avec l'armée, quasiment toujours aux commandes au Soudan depuis son indépendance il y a 66 ans. Mais depuis le putsch, les pro-démocratie refusent toute collaboration avec les militaires. 

Samedi, des partisans du pouvoir militaire ont manifesté et conspué "les ingérences de l'étranger", réitérant leur "soutien" à l'armée. Plusieurs journalistes ont été agressés par des manifestants selon l'AFP.

L'ONU, qui tente de faire baisser les tensions, oeuvre auprès des différentes parties en vue d'un éventuel dialogue pour remettre la transition vers la démocratie sur les rails et faire revenir l'aide financière des bailleurs internationaux.

Mais si les deux camps veulent l'exact opposé, ils s'accordent sur un point: le rejet du dialogue prôné par l'ONU. 

Les pro-armée veulent entériner le statu quo post-putsch alors que les pro-démocratie s'opposent à tout partenariat avec les généraux.

Les États-Unis, qui ont suspendu 700 millions de dollars d'aide au Soudan après le putsch, ont récemment averti qu'une poursuite de la répression par les autorités aurait des "conséquences".

Et la secrétaire d'Etat adjointe américaine, Molly Phee, a menacé de "faire payer aux dirigeants militaires un coût plus lourd encore si la violence continue". 


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.