DAKAR : Le ministre français du Commerce extérieur Franck Riester a dit lundi à Dakar s'impliquer pour que les entreprises françaises engagées dans la livraison d'un train express régional (TER) au Sénégal atteignent l'objectif fixé par le président Macky Sall d'une mise en service en novembre.
M. Riester a indiqué avoir rencontré le matin même les entreprises françaises mobilisées par ce projet "pour (s)'assurer que tout était fait pour accompagner le projet du TER à son terme de la meilleure façon possible, avec la meilleure qualité possible, avec les questions de sécurité (...), pour être au rendez-vous des délais demandés par le président Macky Sall".
Le président sénégalais avait demandé le 5 mai à son gouvernement de "veiller à la levée de toutes les contraintes liées à l'exploitation commerciale du TER, au plus tard en novembre 2021".
Ce train, pour lequel les travaux ont débuté en 2016 et qui a impliqué un certain nombre d'entreprises françaises (Alstom, Eiffage, Engie, Thalès, SNCF...) et turques, est un projet phare du président sénégalais pour développer ce pays pauvre.
Le TER doit relier dans un premier temps Dakar à la ville nouvelle de Diamniadio sur 35 km et contribuer à décongestionner la capitale à l'expansion galopante.
M. Sall avait pris part à une mise en circulation inaugurale en janvier 2019, dans un contexte de pré-campagne présidentielle. Cette inauguration est restée sans lendemain et la mise en service commerciale a pris du retard pour diverses raisons comme les lacunes du cadastre, la prise en compte des inondations pendant la saison des pluies ou, récemment, la pandémie de Covid-19.
La ligne nécessite encore des essais de sécurité et une certification.
Ces retards sont un sujet de critiques des adversaires politiques du président Sall, tant sur sa politique de grands travaux que sur la part prise par les entreprises françaises dans l'économie nationale.
Stéphane Volant, président de la Société d'exploitation-maintenance du TER (SETER, filiale SNCF), s'est gardé de s'engager sur une date de mise en service. Mais il a souligné qu'entre l'annonce du projet en 2014 et le début attendu de l'exploitation, "nous avons battu un record de vitesse" par rapport à des chantiers comparables.
La France se revendique premier partenaire commercial du Sénégal. Sa prééminence est rognée par une concurrence de plus en plus forte d'autres pays, à commencer par la Chine.
M. Riester a prôné des "partenariats gagnant-gagnant sur le temps long" avec les pays africains, y compris en période de crises comme celle liée à la pandémie.
"On reste et on s'inscrit dans l'avenir avec des préoccupations environnementales, des préoccupations sociales et sociétales très importantes", par opposition aux pays ayant des vues "plus courts-termistes", a-t-il dit.