Covid-19: la France ouvre la vaccination pour tous, une «étape clé»

Macron a annoncé dans un tweet lundi soir que lui et son épouse Brigitte s'étaient fait vacciner, photo prise le 31 mai 2021, à l'Elysée à Paris / AFP
Macron a annoncé dans un tweet lundi soir que lui et son épouse Brigitte s'étaient fait vacciner, photo prise le 31 mai 2021, à l'Elysée à Paris / AFP
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Publié le Mardi 01 juin 2021

Covid-19: la France ouvre la vaccination pour tous, une «étape clé»

  • 25 431 357 personnes ont reçu au moins une injection en France, parmi lesquelles 10 777 150 personnes ont reçu deux doses
  • Encourageant ses compatriotes à faire de même, le président Macron, a annoncé dans un tweet lundi soir que lui et son épouse Brigitte s'étaient fait vacciner

PARIS : Fini les critères d'âge ou d'état de santé: toute la population majeure de France est éligible depuis lundi à la vaccination contre le Covid-19, "étape clé" pour éviter un rebond de l'épidémie alors que les restrictions s'allègent peu à peu dans ce pays.

"Je suis totalement convaincu qu'on va voir beaucoup de monde se faire vacciner", a estimé sur la chaîne LCI Alain Fischer, le "monsieur vaccins" du gouvernement français, qualifiant ce nouvel élargissement de la campagne d'"étape clé" pour protéger la population et "retrouver une vie de plus en plus normale".

Mais les candidats doivent s'armer de patience: les réservations, qui ont démarré jeudi, arrivent de manière "progressive" sur les plateformes internet spécialisées (Doctolib, etc...), selon le ministre de la Santé Olivier Véran.

Encourageant ses compatriotes à faire de même, le président Macron, qui avait contracté le Covid-19 en décembre, a annoncé dans un tweet lundi soir que lui et son épouse Brigitte s'étaient fait vacciner. 

Emmanuel Macron, 43 ans, n'a pas précisé quel vaccin il avait reçu. Il avait été testé positif le 17 décembre et son épouse sept jours plus tard.

25 431 357 personnes ont reçu au moins une injection en France (soit 38% de la population totale et 48,4% de la population majeure), parmi lesquelles 10 777 150 personnes ont reçu deux doses. Au 15 juin, "il y a de bonnes chances qu'on soit au-delà" de l'objectif du gouvernement de 30 millions de primo-vaccinés, selon le Pr Alain Fischer. 

Avec "28 millions de personnes adultes éligibles à la vaccination et non vaccinées" pour "en moyenne 500 000 rendez-vous disponibles chaque jour", Doctolib a toutefois prévenu qu'il ne pourrait pas répondre à toutes les demandes au regard du "nombre encore limité de doses de vaccins, notamment Pfizer et Moderna".

Une nouvelle accélération des livraisons est prévue en juin, avec 76,7 millions de doses attendues après 44,5 millions en mai.

Le gouvernement veut aller plus loin: l'exécutif va "avancer" dans la semaine sur la vaccination des plus de douze ans, l'organisation de la campagne de vaccination cet été et les ex-malades du Covid pour lesquelles il faut "savoir si on peut ou pas (...) les dispenser d'une deuxième dose de vaccin", a indiqué lundi le Premier ministre Jean Castex.

Le directeur Europe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu vendredi que l'épidémie ne sera terminée qu'après la vaccination d'au moins 70% de la population mondiale. Il a déploré un "déploiement de la vaccination (...) encore trop lent", y compris en Europe.

Dans les 53 territoires que compte la région Europe selon les critères de l'OMS, seulement 26% de la population a reçu une première dose de vaccin.

Crainte des nouveaux variants

A travers le continent, la contagiosité de plus en plus accrue des nouveaux variants inquiète.

En Grande-Bretagne, la campagne de vaccination est largement plus avancée qu'en France. Près de 35 millions de personnes ont reçu une première dose, et plus de 16 millions une deuxième dose depuis début décembre. Ce succès, ainsi que plusieurs mois de confinement, ont entraîné une chute du nombre de contaminations et de décès liés au coronavirus dans le pays.

En Allemagne, après des débuts laborieux, la campagne de vaccination a fortement accéléré. Selon de récentes données de l'Institut Robert Koch, 41% des adultes ont reçu au moins une dose de vaccin, et près de 16% sont complètement immunisés.

En France, "sans vaccination massive, l'épidémie pourrait repartir", car "l'arrivée de nouveaux variants plus transmissibles" fait grimper la proportion de la population qui doit être vaccinée, prévient dans le Journal du Dimanche, Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur.

Les indicateurs sanitaires continuent de s'améliorer en France, avec 8 541 cas positifs recensés dimanche à travers le pays, et 16 775 malades du Covid soignés à l'hôpital, dont 2 993 en services de soins critiques, le chiffre le plus faible depuis fin janvier.

"Si la décrue se poursuit jusqu'au 9 juin, prochaine étape de la levée des restrictions, nous passerons un été tranquille", estime Arnaud Fontanet. 

Pour ça, "les quinze jours à venir seront cruciaux", prévient le membre du conseil scientifique, qui guide le gouvernement, appelant les Français à ne pas relâcher les gestes barrière.


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret. 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
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  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
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  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.