Covid-19: la vaccination pour tous va démarrer en France

Vacciner le plus largement possible est un enjeu majeur pour éviter une reprise de l'épidémie dans les semaines et les mois à venir. (AFP)
Vacciner le plus largement possible est un enjeu majeur pour éviter une reprise de l'épidémie dans les semaines et les mois à venir. (AFP)
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Publié le Dimanche 30 mai 2021

Covid-19: la vaccination pour tous va démarrer en France

  • Les 18-49 ans étaient officiellement la dernière catégorie à pouvoir intégrer sans conditions la campagne de vaccination, qui s'est élargie par paliers depuis son démarrage fin décembre
  • «28 millions de personnes adultes sont éligibles à la vaccination et non vaccinées à date pour en moyenne 500 000 rendez-vous disponibles chaque jour»

PARIS : Fini les critères d'âge ou d'état de santé: à partir de lundi, toute la population majeure de France sera éligible à la vaccination contre la Covid-19, étape cruciale pour éviter un rebond de l'épidémie alors que les restrictions s'allègent peu à peu.

Les 18-49 ans étaient officiellement la dernière catégorie à pouvoir intégrer sans conditions la campagne de vaccination, qui s'est élargie par paliers depuis son démarrage fin décembre.

Les candidats doivent néanmoins s'armer de patience: les réservations, qui ont démarré il y a quatre jours, arrivent de manière "progressive" sur les plateformes internet spécialisées, selon le ministre de la Santé Olivier Véran. De nouveaux créneaux de rendez-vous seront mis en ligne "chaque jour", a-t-il précisé.

Doctolib, principale plateforme de réservation, s'attend à une forte affluence mais a prévenu qu'elle ne pourrait pas répondre à toutes les demandes de patients, au regard du "nombre encore limité de doses de vaccins, notamment Pfizer et Moderna".

"28 millions de personnes adultes sont éligibles à la vaccination et non vaccinées à date pour en moyenne 500 000 rendez-vous disponibles chaque jour", a ajouté la principale plateforme de réservation.

Vacciner le plus largement possible est un enjeu majeur pour éviter une reprise de l'épidémie dans les semaines et les mois à venir. 

Les indicateurs sanitaires ont continué de s'améliorer samedi en France, avec 10 675 cas positifs recensés à travers le pays, tandis que 16.847 malades de la Covid étaient soignés à l'hôpital, dont 3 028 en services de soins critiques (environ 500 de moins que la semaine dernière).

Malgré cette dynamique de baisse, le chiffre de 10 000 nouveaux cas quotidiens de contaminations "n'est pas suffisant" pour écarter le spectre d'une quatrième vague, estime dans le JDD Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur.

"Quinze jours cruciaux" 

"Ce que les scénarios nous montrent, c'est que si la décrue se poursuit jusqu'au 9 juin, prochaine étape de la levée des restrictions, nous passerons un été tranquille", explique le Pr Fontanet, membre du conseil scientifique, qui guide le gouvernement. 

Pour ça, "les quinze jours à venir seront cruciaux", prévient-il, appelant les Français à ne pas relâcher les gestes barrière, surtout à l'intérieur où le risque de contamination est plus élevé.

Quant au port du masque en extérieur, avec l'arrivée des beaux jours, "la crainte est que beaucoup de non-vaccinés en profitent" pour le "tomber eux aussi", relève l'épidémiologiste, alors que certaines villes ont déjà annoncé un allègement, voire une levée de l'obligation de se masquer.

Plus optimiste, le Pr Pierre Parneix, médecin hygiéniste et de santé publique au CHU de Bordeaux (sud-ouest), anticipe dans Le Parisien que l'on pourra enlever le masque "à partir de début juin", dans certains endroits peu denses, "si la dynamique positive se confirme". Et à condition de continuer à appliquer les autres gestes barrière: désinfection des mains, distanciation... surtout pour les non-vaccinés.

A ce stade, 25 315 595 personnes ont reçu au moins une injection (soit 37,8% de la population totale et 48,2% de la population majeure), et 10 742 886 personnes ont reçu deux injections (soit 16% de la population totale et 20,5% de la population majeure).

L'objectif du gouvernement, de 30 millions de primo-vaccinés d'ici au 15 juin, paraît tenable. La suite est en revanche plus incertaine, et les autorités sanitaires veulent absolument éviter que la vaccination ne plafonne cet été à un niveau insuffisant. Le mot d'ordre est donc d'aller chercher tous ceux qui ont droit à la vaccination.

Autre levier de taille: la vaccination prochaine des adolescents, qui permettrait d'accélérer la protection collective de la population. Vendredi, l'Agence européenne du médicament (EMA) a donné son feu vert à l'utilisation du produit de Pfizer/BioNTech pour les 12-15 ans. La Haute autorité de santé (HAS) devrait dire en milieu de semaine s'il peut être administré aux adolescents en France.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.