Les gendarmes prêts à une nuit de traque d'un ex-militaire lourdement armé

Des policiers en faction sur les lieux du drame. (Photo, AFP)
Des policiers en faction sur les lieux du drame. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 31 mai 2021

Les gendarmes prêts à une nuit de traque d'un ex-militaire lourdement armé

  • «Le travail de ratissage de l'ensemble du périmètre va être long et minutieux... Cela peut durer encore de nombreuses heures», a affirmé dans la soirée à la presse le préfet
  • «Il dispose d'une arme de grande chasse, une arme puissante et qui est effectivement une arme dangereuse», a précisé à la presse le général André Pétillot

LE LARDIN-SAINT-LAZARE: Les forces de l'ordre s'apprêtaient dimanche soir à traquer toute la nuit un ancien militaire lourdement armé retranché dans une forêt du sud-ouest de la France après avoir tiré sur des gendarmes appelés pour des violences familiales.

« Le travail de ratissage de l'ensemble du périmètre va être long et minutieux... Cela peut durer encore de nombreuses heures », a affirmé dans la soirée à la presse le préfet de Dordogne Frédéric Périssat.

Depuis le tout début de la matinée, les GIGN de Toulouse et de Satory, en région parisienne, et plus de 300 gendarmes ainsi que des équipes cynophiles, appuyés par sept engins blindés et sept hélicoptères, tentent de débusquer cet homme de 29 ans, réfugié dans une zone escarpée, pierreuse et boisée, difficile d'accès, de quelque 4 km2.

Le drame avait commencé dans la nuit de samedi à dimanche au Lardin-Saint-Lazare.

Vers minuit, cet homme déjà condamné quatre fois pour des violences conjugales sur son ex-compagne, mère de ses trois enfants, se présente au domicile de cette dernière et commet des violences sur son nouveau compagnon.

Quand les gendarmes se présentent, alertés par les voisins, l'ancien militaire ouvre le feu sur leurs véhicules, puis s'échappe.

Son ex-compagne et ses trois enfants sont indemnes, récupérés par la gendarmerie et placés en sécurité. 

Selon des sources proches de l'enquête, le suspect est un ancien militaire qui a été dans l'armée de 2011 à 2016. 

« Il dispose d'une arme de grande chasse, une arme puissante et qui est effectivement une arme dangereuse », a précisé à la presse le général André Pétillot, commandant de la région de gendarmerie de Nouvelle Aquitaine. Selon une source proche du dossier, il s'agit d'une Winchester de calibre 30-30 qui sert notamment à la chasse au sanglier.

« L'interpeller en vie »

Il « avait interdiction de détenir des armes » et « l'arme qu'il a utilisée cette nuit et qu'il utilise actuellement, vraisemblablement, est une arme qui a été obtenue illégalement », a affirmé la procureure de Périgueux Solène Belaouar, qui a détaillé les quatre condamnations du suspect pour violences sur son ex-compagne de 2015 à 2021.

« Le but c'est de l'interpeller en vie... Si nous avions voulu le neutraliser, ce serait déjà fait », a expliqué le général Pétillot.

« Nous mettons tout en oeuvre pour qu'il se rende mais en même temps nous voulons éviter un drame dans nos rangs », a-t-il ajouté. L'homme souhaite-t-il mourir les armes à la main ? « C'est clairement ce qu'il nous a indiqué ce matin. Maintenant la journée est passée, la pression a pu redescendre un petit peu », a dit le général. 

Il a rappelé que le bracelet électronique porté par le suspect était seulement destiné à l'empêcher d'accéder à un périmètre, celui de la résidence de son ex-compagne, mais qu'il « n'est pas un outil de géolocalisation ».

Les forces de gendarmerie, a-t-il dit, ont eu des contacts téléphonique dans la matinée, mais rien depuis. 

Dans la zone « le contact a été établi à plusieurs reprises de manière sporadique mais cela s'est ensuivi de coups de feu de l'individu. Chaque fois qu'il y a eu contact il a ouvert le feu », avait détaillé dans l'après-midi le préfet de Dordogne. « Il a tiré sur les militaires (et) les engins blindés », a précisé le général Pétillot.

Dès l'aube, le préfet avait demandé aux près de 1 800 habitants de ce village de rester chez eux, tandis que les commerces n'ont pas levé le rideau en ce dimanche de Fête des mères en France.

Cet état de siège devrait se poursuivre lundi matin, selon le préfet qui a dit avoir demandé à ce que l'école du Lardin-Saint-Lazare reste fermée, les transports scolaires interrompus tandis qu'un système de distribution de repas pour les personnes âgées était organisé. 

Les forces de l'ordre procèdent avec prudence alors qu'il y a quelques mois, en décembre dernier, une affaire comparable avait tourné au drame dans le centre de la France.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.