Le chef du « Al-Hachd Al-Chaabi » arrêté par les forces de sécurité irakiennes

Des membres des forces de sécurité lourdement armés montant la garde devant la très fortifiée zone verte, où se trouve le bureau du Premier ministre à Bagdad. Les tensions se sont accentuées mercredi dans la capitale irakienne après l'arrestation d'un chef de milice accusé de terrorisme. (Photo, AP)
Des membres des forces de sécurité lourdement armés montant la garde devant la très fortifiée zone verte, où se trouve le bureau du Premier ministre à Bagdad. Les tensions se sont accentuées mercredi dans la capitale irakienne après l'arrestation d'un chef de milice accusé de terrorisme. (Photo, AP)
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Publié le Jeudi 27 mai 2021

Le chef du « Al-Hachd Al-Chaabi » arrêté par les forces de sécurité irakiennes

  • Qasim Mouslih a été arrêté à Bagdad pour avoir participé à des attaques, notamment contre la base aérienne d'Ain Al-Asad dernièrement
  • Les « unités de mobilisation populaire » de la province d’Anbar est un groupement de milices majoritairement chiites soutenu par l’Iran

BAGDAD: L’armée irakienne a annoncé que les forces de sécurité ont arrêté mercredi le chef de la milice « Al-Hachd Al-Chaabi » Qasim Mouslih, lors d’une opération que des sources de sécurité disent être liée à des attaques contre une base qui abrite les forces américaines.

Mouslih a été arrêté à l'aube. Il devra répondre à des accusations de terrorisme, selon un communiqué militaire avare de détails.

Deux sources de la sphère policière ont soufflé à Reuters que le chef de la milice a été appréhendé à Bagdad pour son rôle dans un nombre d’attaques, dont plusieurs menées contre la base aérienne d'Ain Al-Asad, où sont stationnées les forces américaines et internationales.

Mouslih est le chef des « unités de mobilisation populaire » de la province d’Anbar, un groupement de milices majoritairement chiites soutenu par l’Iran, que les États-Unis considèrent comme la plus grande menace à la sécurité au Moyen-Orient.

Le Premier ministre Mostafa Al-Kazimi a déclaré mercredi dans un communiqué que les forces de l’ordre ont procédé à une arrestation. Le mandat d'arrêt aurait été émis conformément à la loi du terrorisme, en plus de plaintes déposées contre l’accusé.

Sans le nommer, Al-Kazimi a mentionné que le détenu restera sous la garde du Commandement des opérations conjointes jusqu'à la fin de l'enquête.

Une copie du mandat d'arrêt émis contre Mouslih sur les réseaux sociaux, vérifiée par les sources de sécurité, indique qu'il a été arrêté en vertu de la loi antiterroriste, mais ne fournit pas d'autres informations. La base aérienne a été attaquée au moins quatre fois ce mois-ci avec des roquettes et un système de surveillance aérienne sans pilote, dans des incidents considérés par de nombreux Irakiens comme réflexion des tensions américano-iraniennes.

Une impasse politique

Après l'arrestation de Mouslih, des hommes armés non identifiés ont circulé avec des véhicules autour de la zone verte fortifiée, qui abrite des ambassades étrangères et des bâtiments gouvernementaux, dans une démonstration de force, a confié une source de sécurité sous couvert d'anonymat.

Un journaliste de Reuters rapporte qu'en début de soirée, des dizaines de combattants des unités de mobilisation populaire ont pris le contrôle de l'une des entrées de la zone verte, et en ont bloqué l’accès.

Deux députés confient à Reuters que des leaders chiites sont intervenus pour tenter de désamorcer la crise. Ils ont proposé à Al-Kazimi de transférer Mouslih à la détention provisoire des unités de mobilisation populaire.

«La manifestation des groupes armés constitue une grave violation de la constitution irakienne», a affirmé Al-Kazimi dans sa déclaration, ajoutant qu'il avait ordonné une enquête immédiate.

De puissants groupes paramilitaires pro-iraniens en Irak ont attaqué des cibles américaines dans le pays.

La plupart des attaques n’ont pas fait de victimes, mais ont créé une pression sur les troupes américaines et les alliés américains dans les premiers jours de la présidence de Joe Biden.

Le gouvernement irakien sous Al-Kazimi s'est rangé du côté des États-Unis, mais a encore du mal à maîtriser les groupes.

L'année dernière, les forces de sécurité irakiennes ont attaqué le bastion d'une puissante milice soutenue par l'Iran à Bagdad, et ont arrêté plus d'une douzaine de ses membres. Peu de temps après, , des hommes armés non identifiés ont défilé en voiture autours de bâtiments officiels dans la zone verte pour exiger la libération des miliciens.

La plupart des hommes ont été libérés en quelques heures.

«Toute arrestation doit suivre son cours, comme pour tout Irakien. Personne ne devrait avoir recours à une démonstration de force pour obtenir gain de cause», a déclaré Jeanine Hennis-Plasschaert, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour l'Irak.

«Un tel comportement va certainement affaiblir l'État irakien, et sape davantage la confiance du public. Les institutions de l’État doivent être respectées à tout moment. Personne n'est au-dessus des lois », a-t-elle soutenu sur Twitter.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".