TEHERAN : L'Iran interdit le minage informatique pour quatre mois, a annoncé mercredi son président, Hassan Rohani, après des coupures de courant à répétition à Téhéran et dans plusieurs grandes villes pour cause de surcharge du réseau électrique.
« Les activités [de] minage de cryptomonnaies doivent cesser jusqu'à la fin [du mois iranien] de Chahrivar », le 22 septembre, a déclaré M. Rohani en Conseil des ministres.
Téhéran et plusieurs villes d'Iran ont subi ces jours-ci des coupures de d'électricité à répétition, d'abord intempestives, puis programmées par quartier.
Des responsables et des médias locaux ont attribué la surcharge du réseau à la combinaison de plusieurs facteurs : la sécheresse qui fait baisser le niveau des lacs de retenue alimentant les nombreux barrages hydroélectriques du pays, des températures au-dessus des normes saisonnières, qui entraînent une forte demande d'énergie pour la climatisation, et le minage de cryptomonnaies.
M. Rohani a reproché mercredi aux entreprises de minage informatique « clandestines », ayant accès à une électricité au tarif subventionné par l'Etat, de consommer six à sept fois plus de courant que leurs concurrentes enregistrées auprès des autorités et qui payent de ce fait l'électricité au prix auquel l'Iran l'exporte vers l'Irak.
Samedi, la compagnie nationale d'électricité avait indiqué que ces entreprises dotées de permis avaient accepté de suspendre leurs activités pour décharger le réseau.
Depuis plusieurs mois, des responsables iraniens accusent des centres de minage pirate de profiter du bas prix de l'électricité en Iran et de tirer trop fort sur le réseau pour alimenter la puissance de calcul informatique nécessaire au minage de cryptomonnaies comme le bitcoin.
Selon le consultant et expert en cryptomonnaies Michel Rausch, 5 à 10% des activités de minage de bitcoin à l'échelle mondiale sont originaires d'Iran.
Mardi, le ministre de l'Energie, Réza Ardakanian a présenté ses excuses aux habitants ayant dû faire face à des difficultés à cause des récentes coupures.
Les Iraniens sont appelés à élire le 18 juin un successeur à M. Rohani, dans un climat de mécontentement généralisé face à la crise économique et sociale que traverse le pays.