AMMAN : La nécessité de renforcer la coopération économique régionale a été la priorité de l'ordre du jour lors d'un sommet tripartite entre les dirigeants de l'Irak, de l'Égypte et de la Jordanie.
Les moyens de renforcer les liens stratégiques dans l’intérêt mutuel des économies des trois pays ont fait l’objet de discussions lors du forum qui s’est tenu dans la capitale jordanienne, Amman.
Un communiqué final rapporte : « Le sommet a eu lieu pour renforcer le partenariat actif au sein du mécanisme de coordination tripartite entre la Jordanie, l'Irak et l'Égypte afin d’approfondir la coopération stratégique complémentaire entre les trois pays sur les plans de l’économie, du développement, de la sécurité politique et de la culture. »
Toujours selon le communiqué, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a salué l'appel du roi Abdallah de Jordanie à « “recalibrer” la mondialisation afin d'accomplir une indépendance positive et des échanges mutuels ».
Un secrétariat tournant a été créé pour assurer la coopération et la coordination continues entre les trois pays.
Jawad al-Hamad, président du Centre d'études du Moyen-Orient, a expliqué à Arab News que la Jordanie, pays de transit entre l’Égypte et l’Irak, avait des projets stratégiques avec ce dernier. « Bien que la Jordanie ne soit pas intéressée par une ouverture majeure en raison du coronavirus [Covid-19], elle est prête à accepter une ouverture progressive aux personnes tout en accélérant d'autres aspects économiques. »
Oraib Rantawi, directeur du Centre d’études politiques Al-Quds, a déclaré : « Bien qu’il s’agisse d’une réunion de suivi d’un précédent sommet à New York, l’objectif était de relancer le Conseil économique arabe. »
« L'Égypte et la Jordanie espèrent trouver des opportunités d'emploi pour leurs citoyens. À une certaine époque, 5 millions d'Égyptiens travaillaient en Irak », a-t-il ajouté.
Le correspondant d'Al-Quds al-Arabi à Amman, Bassam Badarin, a expliqué à Arab News que l'ordre du jour du sommet avait placé l'économie avant la politique et que les discussions avaient porté sur une meilleure utilisation de la route de la mer Rouge.
Il a souligné que le Premier ministre irakien, Mustafa al-Kadhimi, était désormais la nouvelle star politique de la région à la suite de sa récente visite réussie à Washington. Selon lui, Mustafa al-Kadhimi a une stratégie pour réduire l'influence iranienne dans son pays et dans la région en général.
Cependant, pour l'ancienne ministre jordanienne Nadia Alloul, le sujet de la politique régionale n'était jamais bien loin lors des réunions des leaders arabes.
L'agence de presse officielle jordanienne Petra a communiqué qu'avant le sommet une réunion entre le roi Abdallah et Al-Sissi avait traité des « efforts de lutte contre le terrorisme » et de « l'importance de maintenir la coordination et la consultation sur des questions d'intérêt mutuel, dans le meilleur intérêt des deux peuples et au service des causes arabes ».
Et d’ajouter : « La rencontre entre Sa Majesté et le Premier ministre irakien, Mustafa al-Kadhimi, a porté sur les liens étroits entre la Jordanie et l'Irak et sur l'importance de les renforcer, tout en conservant la coordination sur diverses questions. »
« Le roi a souligné l'importance d'activer des accords bilatéraux dans tous les secteurs pour faire progresser les relations économiques, en particulier dans l'énergie, l'interconnexion électrique et les échanges commerciaux. »
« En outre, le roi a déclaré que la Jordanie soutenait “les efforts de l’Irak pour renforcer sa sécurité et sa stabilité, et maintenir son intégrité territoriale et son indépendance politique, tout en s’opposant à toutes les tentatives étrangères de se mêler de ses affaires intérieures” », toujours selon Petra.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com