Macron au Rwanda pour ouvrir «une nouvelle page» 27 ans après le génocide

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) accueille le président rwandais Paul Kagame à son arrivée pour un dîner au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 17 mai 2021. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) accueille le président rwandais Paul Kagame à son arrivée pour un dîner au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 17 mai 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 26 mai 2021

Macron au Rwanda pour ouvrir «une nouvelle page» 27 ans après le génocide

  • Macron se rendra directement au Mémorial du génocide, situé à Gisozi, un quartier de la capitale, où sont inhumés les restes de plus de 250 000 victimes
  • Pour Paris, il s'agit d'envoyer un message global d'ouverture à la jeunesse africaine, qui peine à être convaincue de la volonté de l'ancienne puissance coloniale de tourner la page de la «Françafrique»

KIGALI: Emmanuel Macron est attendu jeudi au Rwanda avec l'ambition de normaliser enfin des relations bilatérales empoisonnées depuis plus d'un quart de siècle par le rôle joué par la France dans le génocide des Tutsi de 1994.

Ce court déplacement au "pays des mille collines" s'ouvre dans un climat d'optimisme aussi bien à Paris qu'à Kigali. 

Le président français a affirmé la semaine dernière qu'il aura "à coeur d'écrire une nouvelle page" entre la France et le Rwanda, deux pays qui, selon son homologue Paul Kagame, "ont désormais l'opportunité" de "créer une bonne relation".

Cette visite devrait consacrer l'"étape finale de normalisation des relations", résume la présidence française.

Pour cela, Emmanuel Macron aura à trouver les mots justes dès son arrivée jeudi matin à Kigali pour son premier déplacement lointain depuis le début de la crise de Covid-19. Il se rendra directement au Mémorial du génocide, situé à Gisozi, un quartier de la capitale, où sont inhumés les restes de plus de 250 000 victimes.

Au cours de ce moment de "solennité particulière" selon l'Elysée, il prononcera un discours très attendu en s'adressant notamment aux "rescapés" de ce génocide qui a fait plus de 800 000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994.

Certaines associations attendent que le président exprime, au nom de la France, des "excuses" pour le rôle joué par Paris entre 1990 et 1994. "Des excuses ne peuvent venir à la demande. Elles doivent être sincères. Ce n'est pas à moi, ou à quiconque, de demander des excuses", a estimé Paul Kagame dans un récent entretien au Monde.

Des controverses à l'apaisement entre Paris et Kigali

Retour sur les relations entre Paris et Kigali, des décennies de vives controverses autour de l'attitude de la France face au génocide de 1994 jusqu'à l'apaisement récent, avant la visite prévue d'Emmanuel Macron jeudi et vendredi au Rwanda.

Avant le génocide

Au début des années 1990, la France soutient le président Juvénal Habyarimana, un Hutu en butte à la rébellion majoritairement tutsi du Front patriotique rwandais (FPR), basée en Ouganda et menée par Paul Kagame.

Après une offensive du FPR déclenchée le 1er octobre 1990, Paris envoie jusqu'à 600 soldats qui participent à l'évacuation d'étrangers.

Génocide

Le 6 avril 1994, l'avion du président Habyarimana est abattu au-dessus de Kigali. S'ensuivent des massacres à grande échelle de Tutsi, accusés par les extrémistes hutu de collusion avec le FPR.

Quelque 500 parachutistes français évacuent plus d'un millier de ressortissants français et étrangers.

Opération Turquoise

Le 22 juin, l'ONU donne son feu vert à la France pour Turquoise, une opération militaire à but humanitaire. Le FPR accuse Paris de chercher à sauver le régime et les auteurs du génocide.

Turquoise mobilise jusqu'à août 2 500 soldats français et crée une "zone humanitaire sûre" (ZHS) dans le sud-ouest du Rwanda, freinant de facto la progression du FPR. En juillet, celui-ci s'empare de Kigali, mettant fin au génocide (plus de 800 000 morts selon l'ONU).

En 2005, une enquête est ouverte à Paris sur le massacre de Bisesero en juin 1994 dont des rescapés accusent les soldats français d'avoir abandonné des centaines de Tutsi aux génocidaires. Enquête close sans mise en examen.

En 2020, le site d'information français Mediapart dévoile un télégramme diplomatique révélant que Paris a décidé en juillet 1994 de ne pas arrêter les autorités rwandaises responsables du génocide présents dans la ZHS. 

«Dysfonctionnements»

Le 15 décembre 1998, une mission parlementaire française exonère la France, "nullement impliquée" dans le génocide, mais retient une certaine responsabilité due à "une erreur globale de stratégie" et à des "dysfonctionnements institutionnels".

Le lendemain, Kigali accuse la France d'être "coupable de crimes de génocide".

Rupture des relations

Le 17 novembre 2006, le juge français Jean-Louis Bruguière recommande des poursuites devant la Cour pénale internationale (CPI) contre le président Kagame pour sa "participation présumée" à l'attentat déclencheur du génocide, puis émet des mandats d'arrêt contre neuf de ses proches. Kigali rompt ses relations diplomatiques avec Paris, rétablies trois ans plus tard.

La cour d'appel de Paris confirme mi-2020 l'abandon des poursuites contre les proches de M. Kagame, faute de "charges suffisantes". Pourvoi en cassation des avocats des familles.

Rapports

En 2008, une commission d'enquête rwandaise accuse Paris d'avoir activement "participé" à l'exécution du génocide.

En 2010, un rapport rwandais sur l'attentat désigne comme responsable une frange extrémiste des Forces armées rwandaises. Un rapport d'expertise français conclut en 2012 que l'avion a été abattu par des missiles tirés depuis un camp tenu par des loyalistes.

Procès liés au génocide

Deux procès liés au génocide débouchent en France sur trois condamnations définitives: l'ex-officier de la garde présidentielle Pascal Simbikangwa a été condamné à 25 ans de prison et Octavien Ngenzi et Tito Barahira, anciens bourgmestres de Kabarondo, théâtre de massacres, à la perpétuité.

Une trentaine d'enquêtes se poursuivent.

«Esprit nouveau»

Les relations s'améliorent fin 2018 après le soutien appuyé de Paris à la nomination de la Rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de la Francophonie.

En février 2020, Paul Kagame salue un "esprit nouveau" et une "amélioration" des relations bilatérales. 

Fin juin, Paris et Kigali signent des accords de financement pour près de 50 millions d'euros, notamment pour lutter contre la Covid-19.

«Responsabilités lourdes et accablantes»

Fin mars 2021, un rapport de plus de 1.000 pages, fruit de deux années d'analyse des archives françaises, dresse un bilan sans concession de l'implication militaire et politique de Paris, tout en écartant la "complicité" de génocide. 

La France "est demeurée aveugle face à la préparation" du génocide et porte des "responsabilités lourdes et accablantes", assène la commission de 14 historiens mise en place en 2019 par Emmanuel Macron.

Le 7 avril, Paul Kagame salue un "important pas en avant". Paris annonce l'ouverture au grand public d'importantes archives, notamment celles du président socialiste de l'époque, François Mitterrand.

Un nouveau rapport, commandé par Kigali et publié le 19 avril, conclut que la France "porte une lourde responsabilité" dans le génocide. Ce texte rédigé par un cabinet d'avocats américains affirme qu'elle fut un "collaborateur indispensable" du régime hutu.

«Normalisation»

Le 17 mai, Paul Kagame estime que les deux pays ont désormais l'occasion de bâtir "une bonne relation".

Emmanuel Macron annonce le lendemain qu'il se rend fin mai au Rwanda. Cette visite, prévue jeudi, "devrait consacrer une nouvelle étape dans le rapprochement et sans doute une étape finale de normalisation des relations", selon la présidence française.

Retour d'un ambassadeur 

Précédent président à s'être rendu à Kigali, en 2010, Nicolas Sarkozy n'avait pas été aussi loin: il avait reconnu de "graves erreurs" et "une forme d'aveuglement" des autorités françaises ayant eu des conséquences "absolument dramatiques". 

Malgré ces déclarations, les relations entre Paris et Kigali sont depuis restées difficiles, passant par des phases de fortes tensions. 

A son arrivée à l'Elysée, Emmanuel Macron relance le travail de rapprochement, notamment en développant de bonnes relations avec Paul Kagame, qui se présente en champion africain de l'environnement et du numérique.

Après l'élection - avec le soutien de Paris - de la Rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de l'Organisation internationale de la francophonie, une nouvelle étape est franchie avec la remise en mars du rapport dirigé par l'historien Vincent Duclert sur le rôle de la France dans le génocide.

Ce rapport conclut aux "responsabilités lourdes et accablantes" et à l'"aveuglement" du président socialiste de l'époque François Mitterrand et de son entourage face à la dérive raciste et génocidaire du gouvernement hutu que soutenait alors Paris.

"Je peux m'accommoder" de ces conclusions, qui écartent la "complicité" de la France, a commenté Paul Kagame, qui dirigeait en 1994 la rébellion tutsi ayant mis fin au génocide. 

Pour concrétiser la normalisation, les deux présidents pourraient s'entendre sur le retour d'un ambassadeur français à Kigali, où le poste est vacant depuis 2015.

Une autre étape sera l'inauguration par Emmanuel Macron du "centre culturel francophone" de Kigali, un établissement qui "aura vocation à faire rayonner non seulement la culture française mais aussi toutes les ressources de la francophonie, notamment des artistes de la région", selon la présidence.

Car, pour Paris, il s'agit d'envoyer un message global d'ouverture à la jeunesse africaine, qui peine à être convaincue de la volonté de l'ancienne puissance coloniale de tourner la page de la "Françafrique".

Plus ouvert que ses prédécesseurs vers l'Afrique anglophone, Emmanuel Macron est ensuite attendu vendredi en Afrique du Sud pour une courte visite axée sur la lutte contre la pandémie de Covid-19 et la crise économique qu'elle provoque. A Pretoria, il rencontrera son homologue Cyril Ramaphosa qu'il a récemment accueilli à Paris à l'occasion du sommet sur le soutien aux économies africaines.


Macron et Xi dans les Pyrénées pour une escapade «personnelle»

Le président chinois Xi Jinping est accueilli par le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à son arrivée à l'aéroport de Tarbes (Photo, AFP).
Le président chinois Xi Jinping est accueilli par le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à son arrivée à l'aéroport de Tarbes (Photo, AFP).
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  • L'étape pyrénéenne pourrait, dans l'esprit de la délégation française, favoriser «un échange franc et amical»
  • Ce coin de montagne est «directement lié à l'histoire très personnelle» d'Emmanuel Macron, explique son entourage

 

TARBES: Après les ors de l'Elysée, la neige des cimes: Emmanuel Macron et Xi Jinping sont arrivés mardi dans les Pyrénées au second jour de la visite d'Etat du président chinois, pour une escapade "personnelle" censée permettre un dialogue plus direct sur la guerre en Ukraine ou les désaccords commerciaux.

"Nos montagnes françaises", "j'espère, continueront de nous inspirer", a lancé lundi, lyrique, le président français en accueillant son homologue chinois à Paris pour la première fois depuis 2019. Il a dit s'attendre, dans les Hautes-Pyrénées, à des "discussions fructueuses et amicales".

L'avion du chef de l'Etat et celui du président chinois ont atterri à Tarbes en fin de matinée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les deux dirigeants sont attendus au col du Tourmalet, mythique ascension du Tour de France, où la météo est encore hivernale même si la saison est finie à la station de ski de La Mongie.

Une centaine de personnes sont venues apporter leur soutien au dirigeant chinois et des dizaines de drapeaux rouges aux cinq étoiles jaunes coloraient les abords de la route menant au col, dans la commune de Sainte-Marie-de-Campan.

"C'est vraiment étrange de voir ça ici", sourit Jean-Michel Garem, un villageois retraité.

Emmanuel Macron et Xi Jinping, accompagnés de leurs épouses, déjeuneront dans le restaurant d'altitude d'Eric Abadie, éleveur et ami du président français. Une sorte de réponse à la cérémonie du thé qu'ils avaient partagée l'an dernier à Canton dans la résidence officielle où le père du président chinois avait vécu quand il était gouverneur de la province du Guangdong.

Un cadre qui contraste avec celui du palais présidentiel où, entre un accueil en grande pompe et un banquet fastueux, ils n'ont pas cherché à dissimuler les différends sur le commerce entre l'Europe et la Chine.

Emmanuel Macron a appelé à un "cadre de concurrence loyale", se félicitant à l'issue des discussions d'avoir préservé le cognac français de la menace de taxes douanières chinoises "provisoires".

Conviée pour afficher un front continental uni, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a prévenu que l'Union européenne prendrait "des décisions fermes" pour "protéger son économie", dénonçant l'afflux de véhicules électriques chinois massivement subventionnés.

"Le soi-disant +problème de la surcapacité de la Chine+ n'existe pas", leur a répondu sèchement Xi Jinping.

Sur l'Ukraine, il s'est voulu plus consensuel, réaffirmant sa volonté d'œuvrer à une solution politique.

Et il a apporté son soutien à une "trêve olympique" à l'occasion des Jeux de Paris cet été, poussée également par Emmanuel Macron. Selon une source diplomatique française, cette trêve pourrait servir, s'agissant de l'Ukraine, à enclencher un processus plus politique après plus de deux ans de conflit.

Mais Paris, qui insiste depuis un an pour que Pékin fasse pression sur la Russie pour contribuer à mettre fin à la guerre, se veut "lucide" sur les chances limitées d'une percée rapide. D'autant que le président chinois reste le principal allié de son homologue russe Vladimir Poutine, qu'il doit recevoir prochainement.

Séduction 

L'étape pyrénéenne pourrait, dans l'esprit de la délégation française, favoriser "un échange franc et amical" sur ces sujets épineux. L'idée est de casser l'imposant protocole qui accompagne le moindre déplacement du numéro un chinois.

Ce coin de montagne est "directement lié à l'histoire très personnelle" d'Emmanuel Macron, explique son entourage. Celui qui fête mardi les 7 ans de sa première élection, a passé de nombreuses vacances entre le bourg de Bagnères-de-Bigorre et La Mongie avec ses grands-parents auxquels il était très attaché.

"La diplomatie d'Emmanuel Macron a toujours misé, de manière peut-être excessive, sur le pouvoir de séduction", analyse Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales à Sciences Po. "Il y a toujours eu chez lui l'idée que ses relations personnelles pouvaient renverser les structures", ajoute-t-il.

Le cadre intimiste du Tourmalet participe de cette volonté.

"Mais c'est mal connaître Xi Jinping qui n'est pas vraiment un grand sentimental", prévient le chercheur.

Le candidat des socialistes aux élections européennes de juin Raphaël Glucksmann a dénoncé la "tonalité amicale" de cette visite officielle. "L'homme qui déporte les Ouïghours, qui réprime les Hongkongais et les Tibétains n'est pas notre ami", a-t-il déclaré sur RTL.

Son adversaire de droite François-Xavier Bellamy (Les Républicains) a également pointé sur LCI les "ingérences" de Pékin et sa "stratégie agressive pour mettre à terre notre économie". La tête de liste macroniste Valérie Hayer a néanmoins défendu la volonté du chef de l'Etat de parler à son homologue chinois, souhaitant sur France 2 "un dialogue direct et franc sur l'ensemble des sujets".

Le politiste Bertrand Badie acquiesce: avec la Chine de Xi Jinping, "il y a un vrai travail à faire" car personne, jusqu'ici, "n'a trouvé la clé des relations euro-chinoises".


Affaire Meurice et remous à France Inter: appel à la grève dimanche à Radio France

Le 3 mai, dans la foulée de l'affaire Meurice, les sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de France Inter avaient dénoncé "un virage éditorial" de la première radio de France  (Photo, AFP).
Le 3 mai, dans la foulée de l'affaire Meurice, les sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de France Inter avaient dénoncé "un virage éditorial" de la première radio de France (Photo, AFP).
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  • L'humoriste en a été suspendu le 2 mai dans l'attente d'une éventuelle sanction pouvant aller jusqu'au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu
  • Il avait comparé le Premier ministre israélien à une «sorte de nazi mais sans prépuce»

 

PARIS: Les syndicats de Radio France ont appelé à faire grève dimanche pour protester contre "la répression de l'insolence et de l'humour" après la suspension de Guillaume Meurice, ainsi que contre "des menaces" qui pèsent sur certaines émissions de France Inter.

Six syndicats (CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD, Unsa) ont déposé lundi soir un préavis de grève pour dimanche de 00h00 à minuit. C'est le jour où est diffusée l'émission hebdomadaire de Charline Vanhoenacker, à laquelle participe d'ordinaire Guillaume Meurice.

L'humoriste en a été suspendu le 2 mai dans l'attente d'une éventuelle sanction pouvant aller jusqu'au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu tenus fin octobre.

Il avait comparé le Premier ministre israélien à une "sorte de nazi mais sans prépuce", ce qui lui avait valu des accusations d'antisémitisme et une plainte, récemment classée sans suite.

Dans leur préavis de grève, les syndicats demandent à la direction du groupe public "la fin de la répression de l'insolence et de l'humour" et "la réaffirmation sans limites de la liberté d'expression" sur ses antennes.

Menaces 

Plus largement, les syndicats s'inquiètent des "menaces" qui pèsent selon eux "sur des émissions populaires et singulières", en particulier sur France Inter.

Le 3 mai, dans la foulée de l'affaire Meurice, les sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de France Inter avaient dénoncé "un virage éditorial" de la première radio de France. Elles assuraient notamment avoir appris le remplacement prochain de l'émission sur l'environnement "La terre au carré".

Les syndicats accusent la direction de Radio France de mener "une politique de casse sociale sur les antennes" alors qu'un "projet de réforme de l'audiovisuel public va être discuté prochainement à l'Assemblée nationale".

Projet de la ministre de la Culture Rachida Dati, la mise en place d'une gouvernance unique pour l'audiovisuel public (dont France Télévisions et Radio France) sera examinée les 23 et 24 mai dans l'hémicycle.

Les syndicats fustigent enfin "une campagne de dénigrement et de calomnies orchestrée par des partis politiques, organisations ou personnalités franchement hostiles au service public de la radio". Ce dernier est fréquemment accusé par des personnalités de droite de pencher nettement à gauche.


L'entrée des locaux historiques de Sciences Po Paris à nouveau bloquée

Des gendarmes français évacuent des manifestants qui organisent un sit-in pro-Gaza dans le hall d'entrée de l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) à Paris, le 3 mai 2024. (Photo Miguel Medina AFP)
Des gendarmes français évacuent des manifestants qui organisent un sit-in pro-Gaza dans le hall d'entrée de l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) à Paris, le 3 mai 2024. (Photo Miguel Medina AFP)
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  • Une vingtaine d'étudiants sont présents dans la rue, certains arborant des masques sanitaires ou des keffiehs dissimulant une partie de leur visage
  • Les cours sont terminés depuis vendredi au sein de cet établissement d'enseignement supérieur souvent assimilé à une pouponnière des élites

PARIS : L'entrée des locaux historiques de Sciences Po Paris est bloquée mardi matin par des étudiants mobilisés en faveur des Palestiniens, a constaté une journaliste de l'AFP.

Des poubelles, mobilier urbain, vélos en libre service, obstruaient l'entrée du bâtiment situé au 27 rue Saint-Guillaume, un quartier huppé de la capitale.

Une vingtaine d'étudiants sont présents dans la rue, certains arborant des masques sanitaires ou des keffiehs dissimulant une partie de leur visage. Des policiers sont positionnés à proximité.

«On se mobilise avec ces moyens non conventionnels car on pense qu’on n’a plus d’autres choix, on a essayé les mails, les discussions. On est en période d’examen, on est tous fatigués», a déclaré à l'AFP une étudiante en première année qui n'a pas souhaité dévoiler son identité.

Cette jeune femme justifie le blocage par les mêmes revendications qui agitent les campus de Sciences Po Paris depuis plusieurs semaines, notamment une enquête sur les partenariats avec des universités israéliennes et «l'arrêt de la répression des étudiants mobilisés et des sanctions».

Elle affirme que 10 étudiants poursuivent une grève de la faim entamée vendredi après une évacuation de ces mêmes locaux par les forces de l'ordre.

Contactée la direction de Sciences-Po n'a pas répondu à ce stade.

Les cours sont terminés depuis vendredi au sein de cet établissement d'enseignement supérieur souvent assimilé à une pouponnière des élites.

Les étudiants en examens peuvent rentrer par une porte annexe, a constaté une journaliste de l'AFP.