DUBAI: Le coût de la restructuration de la dette pourrait varier de 30% à 134% du PIB du pays en 2021 en ce qui concerne les banques libanaises, a révélé S&P Global.
L'impasse politique au pays a laissé des institutions importantes, en particulier le système bancaire, incapables d’accompagner la reprise économique et de restructurer la dette impayée.
«Le principal obstacle à la restructuration de la dette est que le Liban fonctionne en ce moment avec un gouvernement intérimaire, sans autorité qui puisse parvenir à un accord avec les créanciers», explique le rapport.
L'échec de la restructuration du système financier pourrait laisser le pays aux prises avec des banques incapables de relancer la reprise économique, ajoute le rapport.
Mais même si les banques sont aptes à restructurer la dette, l'agence de crédit mondiale prédit que le financement externe à lui seul «serait probablement insuffisant pour absorber ces coûts».
«À ce stade, rembourser les déposants en leur versant des taux de change inférieurs à ceux du marché par exemple, ou en convertissant les dépôts en actions, semble très probable», a souligné le S&P.
Le Liban a suspendu les paiements de ses euro-obligations
Au 31 mars 2021, les banques nationales détenaient environ 60% de leurs actifs sous la forme de dépôts et de certificats de dépôt de la Banque du Liban (banque centrale), et 11% des bons du Trésor public et d'euro-obligations.
La Banque centrale détenait pour sa part près de 44% de la dette publique, et les banques commerciales 26%, directement, à la fin de 2020.
Le Liban a besoin d'une forte volonté politique et d'une coopération entre les principales parties prenantes, notamment la banque centrale, afin de surmonter sa situation actuelle, insiste le rapport.
S&P estime que le pays pourrait imiter d'autres pays qui ont aussi connu des difficultés économiques dans le passé, mais qui ont été en mesure de les surmonter grâce à différentes mesures.
Ces mesures comprennent entre autres un soutien externe, la création d'une société de gestion d'actifs ou la consolidation du secteur bancaire.
«Jusqu'à présent, nous n'avons constaté aucune fusion ni fermeture de banques libanaises, même si nous prédisons un changement en 2021-2022», précise le rapport.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com