Attentat raté près de Notre-Dame: Inès Madani rejugée à partir de mardi

Un croquis d'audience réalisé le 11 avril 2019 montre la défenderesse Ines Madani, comparaissant devant le tribunal correctionnel de Paris lors de son procès avec deux autres prévenus pour «complot criminel en vue de préparer des actes de terrorisme». (Photo / AFP)
Un croquis d'audience réalisé le 11 avril 2019 montre la défenderesse Ines Madani, comparaissant devant le tribunal correctionnel de Paris lors de son procès avec deux autres prévenus pour «complot criminel en vue de préparer des actes de terrorisme». (Photo / AFP)
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Publié le Mardi 25 mai 2021

Attentat raté près de Notre-Dame: Inès Madani rejugée à partir de mardi

  • La jeune femme, âgée aujourd'hui de 24 ans, avait été condamnée en première instance, en octobre 2019, à trente ans de réclusion criminelle
  • Le co-accusé d'Inès Madani, Mohamed Lamine Aberouz, condamné en première instance à trois ans d'emprisonnement, comparaîtra à ses côtés

PARIS : La jihadiste Inès Madani, condamnée pour avoir tenté de faire exploser une voiture près de Notre-Dame en septembre 2016, est rejugée en appel à partir de mardi devant la cour d'assises spéciale de Paris.

La jeune femme, âgée aujourd'hui de 24 ans, avait été condamnée en première instance, en octobre 2019, à trente ans de réclusion criminelle, une peine dont elle a interjeté appel.  

«C'est une peine inadaptée à la personnalité» d'Inès Madani, qui depuis les faits «a beaucoup évolué», estime l'un de ses avocats, Tewfik Bouzenoune.

Considérée comme le cerveau d'un «commando» de femmes ayant voulu lancer des attaques terroristes en suivant les consignes de Rachid Kassim, propagandiste du groupe État islamique (EI), elle est rejugée sans les autres membres du groupe, qui n'ont pas fait appel et dont les condamnations sont donc définitives. 

L'une d'elles, Ornella Gilligmann, sera toutefois entendue comme témoin. Elle a écopé de vingt-cinq ans de réclusion pour avoir tenté, avec Inès Madani, de faire exploser une voiture remplie de bonbonnes de gaz dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, devant des restaurants proches de Notre-Dame.

Lors du premier procès, les deux femmes s'étaient rejeté la responsabilité de l'attaque, avortée du fait d'un mauvais choix de carburant – du gasoil, difficile à enflammer.

Après l'échec de cet attentat, Inès Madani avait trouvé refuge, sur les conseils de Rachid Kassim, dans un appartement à Boussy-Saint-Antoine (Essonne).

Elle avait été interpellée dans un parking le 8 septembre 2016, alors qu'elle se dirigeait, couteau de cuisine à la main, vers un policier, qui a tiré à quatre reprises sur elle et l'a blessée aux jambes.

Également rejugée pour tentative d'assassinat sur une personne dépositaire de l'autorité publique et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, Inès Madani encourt la réclusion à perpétuité.

Dans un autre dossier, la jeune femme avait été condamnée en avril 2019 par le tribunal correctionnel de Paris à huit ans d'emprisonnement pour avoir incité des candidats au jihad à rejoindre la Syrie ou à commettre des attaques en France et en Belgique, entre mars 2015 et juin 2016.

Elle échangeait avec ces apprentis jihadistes en se dissimulant sous des noms de combattants de l'EI masculins, comme Abou Junayd ou Abou Souleyman. C'est sous ce pseudonyme qu'elle avait enrôlé sur internet Ornella Gilligmann. 

Le co-accusé d'Inès Madani, Mohamed Lamine Aberouz, condamné en première instance à trois ans d'emprisonnement, comparaîtra à ses côtés. Il est lui rejugé pour non-dénonciation de crime terroriste.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.