STOCKHOLM: La militante écologiste suédoise Greta Thunberg a lancé samedi un appel au changement des habitudes de production et de consommation alimentaires face aux crises et aux menaces auxquelles est confronté le monde.
”Our relationship with nature is broken. But relationships can change. When we protect nature - we are nature protecting itself.”
— Greta Thunberg (@GretaThunberg) May 22, 2021
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« La crise climatique, la crise écologique et la crise sanitaire sont toutes liées entre elles », a déclaré la jeune femme dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, à l'occasion de la journée internationale de la biodiversité.
Greta Thunberg revient en particulier sur la transmission des animaux aux humains de maladies comme « la Covid 19, Zika, Ebola », notamment dues, explique-t-elle, aux pratiques agricoles.
« La façon dont nous cultivons et traitons la nature - en abattant les forêts et en détruisant les habitats - crée les conditions parfaites pour que les maladies se propagent d'un animal à l'autre, et à nous », dénonce-t-elle.
Plus tôt cette année, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait jugé « probable » qu'un animal ait servi d'intermédiaire pour la transmission du Sars-Cov-2, confirmant que de nombreux animaux constituent un réservoir pour des virus contaminant l'homme.
Les « zoonoses » comme on appelle les maladies ou infections qui se transmettent de l'animal à l'humain, n'ont rien de nouveau.
D'après l'Organisation mondiale de la santé animale, 60% des maladies infectieuses humaines sont zoonotiques. Ce pourcentage monte même à 75% pour les maladies infectieuses émergentes (Ebola, VIH, grippes aviaires, etc.), selon une étude britannique parue en 2001, qui fait référence.
Or « l'émergence de maladies zoonotiques est souvent associée aux changements environnementaux » qui sont « habituellement le résultat d'activités humaines, de la modification de l'usage des sols au changement climatique », notait le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) dans un rapport de 2016.
Extinction d'espèces
« Si nous continuons à produire des aliments comme nous le faisons, nous détruirons également les habitats de la plupart des plantes et des animaux sauvages, ce qui conduira d'innombrables espèces à l'extinction », déplore encore la militante, qui poursuit : « ils sont notre système de survie, si nous les perdons, nous serons aussi perdus ».
Quant à la question purement climatique, qui motive depuis le début le combat de Greta Thunberg, elle rappelle : « nous devons réduire radicalement nos émissions dès maintenant ».
Et d'ajouter : « lorsque nous pensons aux vilains de la crise climatique, nous pensons bien sûr aux entreprises de combustibles fossiles, mais l'agriculture et l'utilisation des terres représentent ensemble environ un quart de nos émissions, ce qui est énorme ».
« Si nous adoptions un régime alimentaire à base de plantes, nous pourrions économiser jusqu'à huit milliards de tonnes de CO2 chaque année », affirme-t-elle, tout en mettant en avant la souffrance des animaux.