Pandémie: le recyclage des masques progresse, mais se heurte à une faible rentabilité

Un employé trie les masques usagés au centre de tri des déchets Greenwishes à Gennevilliers près de Paris le 19 avril 2021. Utilisés pour freiner la propagation de la Covid-19, les masques aggravent une autre pandémie: la pollution plastique. (Photo, AFP)
Un employé trie les masques usagés au centre de tri des déchets Greenwishes à Gennevilliers près de Paris le 19 avril 2021. Utilisés pour freiner la propagation de la Covid-19, les masques aggravent une autre pandémie: la pollution plastique. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

Pandémie: le recyclage des masques progresse, mais se heurte à une faible rentabilité

  • En cherchant à ralentir la propagation de la pandémie de Covid-19, la planète en a accéléré une autre: la pollution plastique
  • Au moins 129 milliards de masques, composés de polypropylène, élastique et métal, sont utilisés chaque mois dans le monde

PARIS: En Australie, des masques de protection contre la Covid pourraient bientôt être recyclés pour améliorer la résistance et l'élasticité du bitume sur les routes. Aux États-Unis, ils servent à fabriquer bancs d'écoles ou revêtements de sol. En France, certains masques trouvent une deuxième vie dans l'industrie automobile.

Mais, volatiles, légers, aériens, les «équipements de protection individuelle» (EPI) usagés sont encore très loin d'être recyclés.

En cherchant à ralentir la propagation de la pandémie de Covid-19, la planète en a accéléré une autre: la pollution plastique. Au moins 129 milliards de masques, composés de polypropylène, élastique et métal, sont utilisés chaque mois dans le monde, selon la Société américaine de chimie, soit plus de quatre milliards par jour. 

Résultat: ils s'accumulent sur les parkings de supermarchés, le long des rivières, bouchent des égouts, ou étouffent des animaux marins.

La Cnuced (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement), citant le cabinet Grand View Research, a estimé dès l'été 2020 les ventes mondiales de masques à 166 milliards de dollars en 2020, contre 800 millions en 2019.

Dans les seuls domaines du tourisme et de la pêche, le Programme des Nations Unies pour l'environnement exhorte les gouvernements à traiter la gestion de ces déchets comme un service public essentiel. Selon le PNUE, 40 milliards de dollars sont nécessaires juste pour gérer les effets néfastes de l'arrivée de ces nouveaux polluants dans l'eau.

Des espoirs se font pourtant jour pour donner une deuxième vie à ces bouts de plastiques.

Trois millions de masques: un kilomètre de route

En mélangeant des masques broyés avec des débris de démolition concassés, une équipe de chercheurs australiens de l'Institut royal de technologie de Melbourne (RMIT) a obtenu un cylindre composé d'un matériau souple et très résistant pouvant servir à l'une des couches nécessaires à la fabrication d'une route.  

Pour un kilomètre de route, trois millions de masques sont nécessaires. «Nous cherchons des partenaires pour passer à une application réelle et réaliser une route pilote», a dit à l'AFP Mohammad Saberian, chercheur au RMIT, qui compte sur les qualités de «résistance à la traction» des masques.

Le secteur hospitalier a aussi pris les choses en main. Au Royaume-Uni, plusieurs hôpitaux ont investi dans une machine à compacter produite par la société Thermal Compaction Group basée à Cardiff (Pays de Galles) qui fond blouses et masques chirurgicaux en une tablette de plastique bleuâtre, servant ensuite à fabriquer chaises ou tables de jardin.

En France, des filières voient le jour. Les hôpitaux de Paris et plusieurs grands groupes comme le géant des matériaux Saint Gobain ou la chaîne de télévision TF1 récupèrent leurs masques dans des boîtes de tri. Leurs composants sont séparés pour n'en garder que le polypropylène, transformé en granulés, ensuite réutilisé dans l'industrie automobile.

Dans certains pays, les initiatives viennent des collectivités, comme Vancouver au Canada qui multiplie les poubelles de collecte.

Mais l'engouement se heurte au faible «coût-matière» des masques et au manque de rentabilité de l'activité.

«Le coût de collecte, de tri et de recyclage est très élevé, comparé à la valeur du matériau qui en résulte», prévient Tom Szaky, directeur général de TerraCycle, basée dans le New Jersey aux États-Unis. La société vend des boîtes de récupération en carton à des sociétés, que les clients utilisent pour jeter leurs masques usagés, ensuite triés dans l'Ohio, puis recyclés.

«Pourquoi une canette d'aluminium est-elle recyclable? Parce que la valeur de l'aluminium est très élevée, elle représente plus que le coût de la collecte et de la transformation», dit-il à l'AFP.

«Et pourquoi une couche de bébé sale ou un masque ne sont pas recyclables? C'est parce que cela coûte plus cher de les collecter et de les transformer, avec un résultat de transformation piètre, ce qui fait que personne ne se hasarde à se lancer: car il n'y pas de possibilité de se faire de l'argent», dit-il.

«Voilà pourquoi nous cherchons des sponsors, si quelqu'un veut payer les coûts, nous pouvons offrir le service».


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.