Première réunion américano-russe sous tension pour confirmer un sommet Biden-Poutine

L'«activité militaire» de la Russie dans l'Arctique est «parfaitement légale et légitime» a plaidé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov (Photo, AFP)
L'«activité militaire» de la Russie dans l'Arctique est «parfaitement légale et légitime» a plaidé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 19 mai 2021

Première réunion américano-russe sous tension pour confirmer un sommet Biden-Poutine

  • Blinken a appelé à «éviter une militarisation» de l'Arctique mais aussi ce genre de «déclarations», qui «affaiblissent» l'objectif «d'un avenir pacifique»
  • Des sanctions sont prévues contre des entités mineures, mais le gouvernement Biden veut éviter de se fâcher avec Berlin, selon le site internet Axios et la chaîne de télévision CNN

REYKJAVIK: Les ministres américain et russe des Affaires étrangères se rencontrent mercredi soir en Islande pour jauger la profondeur du fossé qui sépare leurs deux pays rivaux et confirmer la tenue d'un sommet très attendu entre Joe Biden et Vladimir Poutine. 

Les déclarations qui ont précédé le face-à-face ne laissent pas présager la "désescalade" que Washington et Moscou disent appeler de leurs voeux au moment où leurs relations sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide. 

Alors que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a semblé vouloir faire de l'Arctique, un nouvel enjeu géopolitique au coeur de la réunion régionale qui les rassemble mercredi et jeudi à Reykjavik -la capitale islandaise-, un laboratoire d'une certaine coopération ciblée sur des défis communs comme la lutte contre le réchauffement climatique, son homologue russe Sergueï Lavrov a fait monter la tension avec des propos tonitruants. 

"Il est clair pour tout le monde depuis longtemps que ce sont nos terres, notre territoire", a-t-il en effet lancé lundi au sujet du Grand Nord, défendant une sorte de pré carré russe et dénonçant notamment les velléités "offensives" des Occidentaux via l'Otan et la Norvège.  

L'"activité militaire" de la Russie dans l'Arctique est "parfaitement légale et légitime", a-t-il plaidé. 

La mise en garde russe a inévitablement suscité une réponse d'Antony Blinken, qui a appelé mardi "éviter" ce genre de "déclarations", mais aussi "une militarisation" de l'Arctique, un vaste territoire aux conditions extrêmes, riche en ressources naturelles, autour du Pôle Nord. 

Apaisement sur Nord Stream 2 ?

Mercredi, au cours d'une rencontre avec son homologue canadien Marc Garneau, il a réaffirmé vouloir "préserver cette région en tant qu'endroit de coopération pacifique" en matière de climat ou d'avancées scientifiques. 

Le décor du tête-à-tête en Islande est donc planté. 

Il est prévu pour commencer à 21H15 (hzure locale et GMT) après un dîner d'ouverture du Conseil de l'Arctique - qui réunit les huit pays riverains de la région (Etats-Unis, Russie, Islande, Canada, Danemark, Finlande, Suède, Norvège). 

Depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier, le président Biden affiche une grande fermeté à l'égard de la Russie de Vladimir Poutine, qu'il est allé jusqu'à qualifier de "tueur" - pour mieux marquer la rupture avec son prédécesseur Donald Trump, accusé de complaisance à l'égard du maître du Kremlin. 

Moscou et Washington ont échangé vives accusations et sanctions dès le début du mandat du démocrate. 

Mais depuis, les deux capitales assurent vouloir une forme d'apaisement. 

Faut-il y voir un signe ? Juste avant la rencontre de Reykjavik, une information a filtré dans des médias américains selon laquelle la Maison Blanche a finalement décidé de ne pas sanctionner la principale société impliquée dans le projet controversé de gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, Nord Stream AG, et son directeur général. 

Des sanctions sont prévues contre des entités mineures, mais le gouvernement Biden veut éviter de se fâcher avec Berlin, selon le site internet Axios et la chaîne de télévision CNN. 

Concrètement, cette décision, si elle est confirmée, revient à laisser le champ libre à ce gazoduc dont les Etats-Unis ne veulent pourtant pas. Mardi encore, dans un appel à son homologue allemand Heiko Maas, Antony Blinken, qui menace de sanctions depuis des semaines, avait ainsi "mis l'accent sur l'opposition américaine au gazoduc", assurant vouloir travailler avec les pays alliés "pour contrer les efforts russes visant à saper" leur "sécurité collective", selon le département d'Etat. 

Plusieurs ténors républicains ont fustigé à Washington le recul démocrate sur le dossier Nord Stream 2. 

"Nous avons dit très clairement que si la Russie choisissait de prendre des mesures irresponsables ou agressives contre nos intérêts ou nos partenaires et alliés, nous riposterions", a prévenu Antony Blinken en Islande. 

Il a toutefois jugé "important de pouvoir parler de cela en tête-à-tête pour voir s'il est possible d'avoir une relation avec la Russie plus stable et prévisible", ainsi que des terrains d'entente en matière climatique ou de désarmement. 

Pour y parvenir, Joe Biden et Vladimir Poutine semblent d'accord pour avoir leur premier sommet en juin dans un pays européen, peut-être dans la foulée, côté occidental, des réunions des dirigeants du G7 et de l'Otan qui feront la part belle à l'affichage d'un front commun anti-Moscou. 

"Nous pensons que cela aura lieu dans les prochaines semaines", a confirmé mardi le chef de la diplomatie américaine. 

"Pour l'instant, il n'y a pas d'accord sur l'heure ou l'endroit. Avant de s'entendre sur ces points, il nous faut analyser la position des Etats-Unis concernant l'ordre du jour" d'une telle rencontre, a nuancé mercredi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. 

Dans l'Arctique, la Russie affiche sa base militaire modèle face à l'Otan

Sur cette base ultra-moderne, au fin fond de l'Arctique russe, les forces de Moscou se préparent à faire face à l'Otan.

Dans cette région stratégique, riche en hydrocarbures et amenée à jouer un rôle croissant dans le commerce mondial à la faveur du changement climatique et de la fonte des glaces, les intérêts du Kremlin s'opposent à ceux de plusieurs autres pays, dont les Etats-Unis.

Ici, à 600 kilomètres à peine du pôle Nord, les soldats de Moscou sont installées pour rester et entendent le faire savoir: sur un territoire de plus de 14 000 mètres carrés, ils ont construit, sur les ruines de vieux sites soviétiques, un complexe capable de fonctionner en autarcie pendant près d'un an et demi.

photo

 

La base est équipée d'une station d'épuration et de chauffage de l'eau, d'une centrale électrique, mais aussi d'une clinique, d'une salle de sport, d'un cinéma, d'un sauna et d'une église. Le tout est relié par des tunnels chauffés permettant aux quelque 150 militaires de ne pas avoir à sortir dans le froid polaire, sauf nécessité.

Balayée par les vents et soumise à des températures pouvant descendre jusqu'à -42°C, la base comprend aussi un aérodrome géant, d'où ont décollé en mars deux chasseurs MiG-31, parvenant à franchir le pôle Nord avant de revenir sur l'archipel.

La Russie a très largement renforcé sa présence militaire dans la région ces dernières années, la base du "Trèfle Arctique" n'étant que le dernier maillon en date. Moscou déploie notamment des systèmes de défense anti-aérienne dernier cri, les S-400.

C'est que le Kremlin espère y devenir la première puissance militaire et économique, profitant des retombées financières du passage du Nord-Est, route maritime entre l'Europe à l'Asie qui se développe avec le recul des glaces.

Pour Mikaa Mered, professeur à Sciences Po et spécialiste français de l'Arctique, les Russes "font toujours ce petit coup de menton en amont du sommet ministériel, mais ça n'empêche pas le travail du Conseil de se poursuivre sur ses sujets consensuels traditionnels".

Mais la mise en garde russe a inévitablement suscité une réponse d'Antony Blinken, qui a appelé mardi à "éviter une militarisation" de l'Arctique mais aussi ce genre de "déclarations", qui "affaiblissent" l'objectif "d'un avenir pacifique" pour ce vaste territoire aux conditions extrêmes, riche en ressources naturelles, autour du Pôle Nord. 

'Risques d'accidents'

Avant d'enfoncer le clou: "Nous avons des inquiétudes au sujet de l'augmentation de certaines activités militaires dans l'Arctique qui renforcent les risques d'accidents".

A quelques heures  de la rencontre, Antony Blinken a également "condamné les abus de la Russie en Crimée" sur Twitter, proclamant que la péninsule annexée en 2014 par Moscou "est (en) Ukraine". 

Le décor du tête-à-tête, prévu dans la soirée après un dîner d'ouverture du Conseil de l'Arctique - qui réunit les huit pays riverains de la région - est donc planté.

La rencontre "permettra de tester" si "nous pouvons mettre en place une relation avec Moscou qui soit plus stable et prévisible", a déclaré un porte-parole du Département d'Etat mardi soir à Reykjavik.

Dans le nord suédois, des soldats s'entraînent au combat arctique

Dans une forêt tapissée de neige tout au nord de la Suède, des centaines de soldats en tenue de camouflage blanc creusent des abris, patrouillent à ski et dressent des embuscades pour tester leurs aptitudes au combat dans l'environnement impitoyable de l'Arctique.

Savoir se battre dans le Grand Nord est devenu une capacité recherchée tant en Suède qu'ailleurs à mesure que les tensions montent dans une région abritant des ressources naturelles que le retrait de la banquise rend plus accessibles.

L'exercice annuel "Winter Sun", qui se tient à 80 kilomètres sous le cercle polaire met aux prises 900 soldats avec chars et canons. Souvent, Français, Britanniques et Américains viennent aussi s'y faire la main.

Sous ces latitudes où il arrive que le mercure tombe à -30°C, des détails comme changer régulièrement de chaussettes peuvent faire la différence entre la vie et la mort.

Les soldats appartiennent à un bataillon de Rangers spécialistes du combat par grand froid, rompus aux missions de reconnaissance et aux embuscades derrière les lignes ennemies, à ski ou en motoneige.

Dans leurs épaisses bottes d'hiver, des appelés mettent la dernière main aux abris dans lesquels ils disparaissent après avoir dissimulé leurs traces avec une pelle.

Davantage d'unités de ce type vont voir le jour dans le cadre d'une remilitarisation plus globale du nord du pays. La Suède a annoncé fin 2020 une augmentation de 40% de son budget de la Défense sur cinq ans.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier, le président Biden affiche une grande fermeté à l'égard de la Russie de Vladimir Poutine, qu'il est allé jusqu'à qualifier de "tueur" -- pour mieux marquer la rupture avec son prédécesseur Donald Trump, accusé de complaisance à l'égard du maître du Kremlin.

Moscou et Washington ont échangé dures accusations et sanctions dès le début du mandat du démocrate.

Mais depuis, les deux pays assurent vouloir une forme d'apaisement.

"Nous avons dit très clairement que si la Russie choisit de prendre des mesures irresponsables ou agressives contre nos intérêts ou nos partenaires et alliés, nous riposterons", a prévenu Antony Blinken en Islande. "Pas pour chercher le conflit ou l'escalade, mais parce qu'on ne peut pas être ainsi défiés impunément."

Il a toutefois jugé "important de pouvoir parler de cela en tête à tête pour voir s'il est possible d'avoir une relation avec la Russie plus stable et prévisible", ainsi que des terrains d'entente en matière climatique ou de désarmement.

Pour y parvenir, Joe Biden et Vladimir Poutine semblent d'accord pour tenir leur premier sommet en juin dans un pays européen, probablement dans la foulée, côté occidental, des réunions des dirigeants du G7 et de l'Otan qui feront la part belle à l'affichage d'un front commun anti-Moscou.

"Nous pensons que cela aura lieu dans les prochaines semaines", a confirmé lundi le chef de la diplomatie américaine. La date et le lieu pourraient être annoncés dans les jours qui suivent la réunion de Reykjavik.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Short Url
  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Short Url
  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Short Url
  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.