PARIS: Une nouvelle étape de décentralisation «est nécessaire», estime l'ancien président François Hollande lundi dans un entretien à «La Tribune», affirmant que les candidats à la présidentielle de 2022 «auront à préciser leurs intentions en matière territoriale».
«Il y a en préparation un projet de loi 4D (...). Simplifier et améliorer le fonctionnement des relations entre l'Etat et les territoires, pourquoi pas ? Même si cela arrive en fin de quinquennat. Mais j'estime qu'une nouvelle étape de décentralisation est nécessaire», affirme François Hollande.
Pour l'ancien président socialiste, «le pouvoir actuel manque son rendez-vous avec les territoires après le mouvement des gilets jaunes». «Le Grand Débat avait fait apparaître une aspiration décentralisatrice qui n'a pas été satisfaite», poursuit-il.
«Lors de la prochaine campagne présidentielle, les candidats auront à préciser leurs intentions en matière territoriale», déclare François Hollande.
«Il y a ceux qui voudront recentraliser au nom de l'ampleur des problèmes économiques à régler. D'autres qui voudraient au contraire tout décentraliser, en pensant que l'Etat n'a plus de rôle à jouer».
Il expose sa propre conception: «il faut que l'Etat concentre ses ressources et ses moyens sur ses grandes missions et décentralise massivement des politiques sectorielles auprès des Régions et des intercommunalités».
L'Etat «ne doit pas tout faire. Il ne peut plus tout faire», développe-t-il. Les dirigeants politiques nationaux «doivent définir l'horizon, tracer la route, conforter la cohésion nationale. Tandis que les élus locaux doivent se concentrer sur la vie quotidienne, améliorer les grands services qui sont rendus à la population».
L'ancien chef de l'Etat dit rencontrer lors de ses déplacements «une France qui peine à retrouver confiance en son destin».
Il décrit «un pays fragile, fatigué et tenté par le repli».
«Ce qui s'est produit avec cette longue gestion de la pandémie a conduit les uns et les autres à se protéger et à se réfugier dans leur sphère personnelle et même intime : les relations sociales se sont perdues», analyse-t-il.
François Hollande souligne que «les classes populaires sont les plus éprouvées». «Je suis optimiste, je pense qu'il y aura une envie de consommation, de partage, de contacts, mais je reste vigilant, la peur demeurera, sur l'ouverture et l'avenir en général», dit-il.