BASTIA : L’autonomiste Gilles Simeoni, président sortant de la Collectivité de Corse, a présenté dimanche à Corte sa liste « d’ouverture » incluant des membres de la société civile pour les élections territoriales de juin, sur fond de divisions dans le camp nationaliste.
Intitulée « Fà Populu Inseme » (Faire un peuple ensemble), cette liste remaniée inclut des cadres de son parti mais également des personnalités non nationalistes et un certain nombre de jeunes.
Pour la première fois depuis 2015 et leur accession à la tête de la région, les nationalistes se présentent désunis, répartis en quatre listes, lors de ce scrutin.
Comme un symbole, Jean-Guy Talamoni, président sortant de l'assemblée de Corse, a également rendu publics à Corte, les 63 noms de la liste Corsica Libera (indépendantiste), composée de conseillers exécutifs sortants et de militants. La veille, dans la même ville, c'est Jean-Christophe Angelini, le leader du PNC (parti de la nation corse) qui avait présenté sa liste.
Une désunion qui marque un changement majeur et met fin à la coalition Pè a Corsica (Pour la Corse), pourtant prévue pour durer jusqu’en 2025 et réunissant le PNC, Corsica Libera et Femu a Corsica (le parti de Gilles Simeoni).
Un changement majeur qui met fin à la coalition Pè a Corsica (Pour la Corse), pourtant prévue pour durer jusqu’en 2025 et réunissant le Parti de la nation corse (PNC), Corsica Libera et Femu a Corsica (le parti de Gilles Simeoni).
Mais les partenaires de Gilles Simeoni ont dénoncé sa volonté de « caporalisation » ou encore une « rupture unilatérale ».
De son côté, l’ancien avocat s’est inscrit en faux contre ces accusations début mai: « J'ai proposé aux trois composantes de construire ensemble, dès le premier tour, une offre politique s'inscrivant à la fois dans la continuité des engagements pris devant les Corses en décembre 2017 au nom de Pè a Corsica, et intégrant la nécessité de mieux assurer leur effectivité et leur mise en œuvre ».
« Ces propositions n'ont pas été acceptées par le PNC (...) et par Corsica Libera », avait-il encore regretté.
La liste du président de la Collectivité unique, fruit de la fusion en 2018 des deux départements corses, reflète cette désunion.
Sous les drapeaux frappés de la tête de Maure – symbole corse – et devant une foule compacte de militants réunis à Corte, Gilles Simeoni a présenté les 63 noms avec une volonté d'ouverture.
Une nouvelle équipe pour faire face à Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio et candidat représentant de la droite insulaire, que Gilles Simeoni, n’hésite pas à présenter comme son principal adversaire dans sa quête d’un troisième mandat.