NATIONS UNIES: L'Assemblée générale de l'ONU est appelée mardi à approuver un projet de résolution non contraignante prévoyant « une suspension immédiate » du transfert d'armes à la Birmanie et à ses dirigeants militaires, a-t-on appris dimanche aux Nations unies.
Initié par le Liechtenstein, avec le soutien notamment de l'Union européenne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, « le projet sera soumis à une réunion plénière en personne » à 19H00 GMT, a indiqué un porte-parole de l'Organisation.
Selon des diplomates, une approbation par consensus n'est pas acquise, auquel cas l'Assemblée procéderait à un vote. Tout son enjeu sera alors d'engranger un maximum de soutiens parmi les 193 Etats membres de l'Assemblée générale.
En négociation depuis des semaines, le texte est co-parrainé par 48 pays d'Europe, d'Amérique, d'Afrique, un seul pays, la Corée du Sud, représentant dans ce groupe l'Asie.
Non contraignant à la différence des résolutions du Conseil de sécurité mais à forte portée politique, le texte prévoit « une suspension immédiate de la fourniture, de la vente ou du transfert direct et indirect de toutes les armes, munitions et autres équipements militaires à la Birmanie ».
Il réclame aux autorités militaires birmanes qui ont pris le pouvoir le 1er février lors d'un coup d'Etat « de mettre fin à l’état d’urgence » et « de cesser immédiatement toute violence contre les manifestants pacifiques ». Il leur demande aussi « de libérer immédiatement et sans conditions » le président Win Myint et la dirigeante civile Aung San Suu Kyi, ainsi que toutes les personnes détenues arbitrairement.
Le projet demande également « à la Birmanie de mettre en œuvre sans tarder » le plan vers un retour à la démocratie élaboré par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), « de faciliter sans délai une visite de l'émissaire de l'ONU », interdite d'entrée dans le pays jusqu'à présent, et de permettre « un accès humanitaire sûr et sans entrave ».
La demande d'un embargo sur les armes est un souhait ancien de plusieurs dizaines d'ONG. Au Conseil de sécurité, qui a adopté à l'unanimité depuis février quatre déclarations sur la Birmanie, à chaque fois édulcorées par notamment la Chine, l'idée d'adopter une telle mesure, qui entraînerait probablement un veto de Pékin, n'a jamais été avancée.