L'OCI dénonce «l'agression brutale» d'Israël contre le peuple palestinien

Le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, le prince Faisal ben Farhan (Photo, AN)
Le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, le prince Faisal ben Farhan (Photo, AN)
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Publié le Lundi 17 mai 2021

L'OCI dénonce «l'agression brutale» d'Israël contre le peuple palestinien

  • Le prince Faisal a appelé la «communauté internationale à assumer ses responsabilités face aux violations d’Israël»
  • Lors de la réunion virtuelle des 57 membres de l'OCI, les ministres émiratis et bahreïnis ont appelé à un cessez-le-feu et souligné l'importance de préserver l'identité de Jérusalem

DUBAÏ: Le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, le prince Faisal ben Farhan, a accusé Israël d’avoir commis des violations flagrantes contre les Palestiniens. 

«Israël commet des violations flagrantes contre les Palestiniens. Nous condamnons la prise de contrôle par Israël de maisons palestiniennes à Jérusalem », a déclaré le prince Faisal dans son discours d'ouverture lors de la réunion d'urgence de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). 

«Jérusalem-Est est une terre palestinienne que nous ne tolérons pas qu’on puisse lui porter atteinte», a-t-il déclaré lors d'une réunion d'urgence de l'Organisation de coopération islamique (OCI). 

Le prince Faisal a également appelé la «communauté internationale à assumer ses responsabilités face aux violations d’Israël». 

«La communauté internationale doit intervenir de toute urgence pour mettre fin aux pratiques israéliennes», a déclaré le prince Faisal. 

Une déclaration de l'OCI a également condamné «dans les termes les plus forts l'agression brutale d'Israël» contre le peuple palestinien. 

Il a appelé à l'arrêt immédiat des attaques contre les civils, affirmant qu'elles constituaient «une violation du droit international et des résolutions de l'ONU». 

Le ministre des Affaires étrangères de l'Arabie saoudite a également condamné ce qu'il a appelé la violation du caractère sacré des lieux saints islamiques et l'expulsion «par la force» des Palestiniens de leurs maisons à Jérusalem-Est. 

Il a appelé la communauté internationale à assumer sa responsabilité pour mettre fin à cette «escalade dangereuse», à agir de toute urgence pour arrêter les opérations militaires et relancer les négociations de paix fondées sur une solution à deux États. 

 

BEN FARHAN ET BLINKEN

Le prince Faisal ben Farhan a téléphoné au secrétaire d'État américain Anthony Blinken, a annoncé dimanche le ministère des Affaires étrangères du Royaume. 

Lors de l'appel, les deux ministres ont passé en revue les relations stratégiques entre leurs deux pays et les moyens de les renforcer dans tous les domaines. 

Ils ont également discuté des développements en Palestine et dans la région. 

Lors de la réunion virtuelle des 57 membres de l'OCI, les ministres émiratis et bahreïnis ont appelé à un cessez-le-feu et souligné l'importance de préserver l'identité de Jérusalem, qui contient des sites sacrés pour le judaïsme, l'islam et le christianisme. 

«La désescalade et le plus haut degré de retenue sont importants pour éviter d'entraîner la région vers de nouveaux niveaux d'instabilité», a déclaré la ministre d'État à la coopération internationale des Émirats arabes unis, Reem Al-Hashimy. 

Le pape François a appelé dimanche à la fin du conflit en Israël et à Gaza, affirmant que la mort de tant d'innocents ces derniers jours, y compris des enfants, était inacceptable. 

«J’appelle au calme et je demande aux responsables de mettre fin au bruit des armes et de prendre le chemin de la paix», a-t-il déclaré dans une allocution hebdomadaire aux fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre. 

«De nombreux innocents sont morts, parmi lesquels il y a aussi des enfants. C'est terrible. Inacceptable. Leur mort est un signe que (les gens) ne veulent pas construire un avenir, mais le détruire ... Je me demande où mèneront la haine et la vengeance? " 

Les attaques conduites avant l'aube dans le centre de la ville de Gaza ont porté le nombre de morts à Gaza à 174, dont 47 enfants, ont déclaré des responsables de la santé. Israël a fait état de 10 morts, dont deux enfants. 

Le Conseil de sécurité des Nations Unies devait se réunir plus tard dimanche pour discuter de la pire flambée de violence israélo-palestinienne depuis des années. 

Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, s’exprimant lors de la réunion, a déclaré que les pratiques d’Israël constituaient une «attaque contre les Arabes, les Musulmans et les normes internationales». 

«Le peuple palestinien est soumis à l'apartheid israélien… et les bombardements brutaux ont provoqué le déplacement de plus de 10 000 citoyens de leurs maisons à Gaza», a déclaré Al-Maliki. 

«Nous devons imposer des sanctions économiques et politiques à Israël.» 

Al-Maliki a également critiqué les pays qui ont décidé de normaliser leurs relations avec Israël l'année dernière. 

«La normalisation et la course vers ce système colonial israélien sans parvenir à la paix et mettre fin à l'occupation israélienne des terres arabes et palestiniennes représentent un soutien au régime d'apartheid et une participation à ses crimes», a déclaré Maliki à la réunion. 

«Cette occupation coloniale doit être confrontée, démantelée, terminée et interdite. La normalisation récemment accélérée n'aura pas d'impact sur les sentiments du monde arabe et ne changera pas son analyse. 

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a adopté une position tout aussi dure. 

«Israël seul est responsable de la récente escalade à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et à Gaza», a déclaré Cavusoglu. «Nos avertissements à Israël la semaine dernière sont restés lettre morte.» 

(Avec agences)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le roi Salmane d’Arabie saoudite admis à l’hôpital pour un contrôle de routine

Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
Le roi Salmane admis dans un hôpital de Djeddah pour un contrôle de routine. (Photo, SPA)
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  • Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA
  • Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres

DJEDDAH: Le roi Salmane d’Arabie saoudite a été admis au King Faisal Specialist Hospital and Research Centre à Djeddah pour un contrôle de routine, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les tests devraient durer «quelques heures», a déclaré la Cour royale, citée par SPA.

Le roi Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


«Nous ne ménagerons aucun effort pour protéger l’Unrwa», déclare le chef de l’agence

Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), Philippe Lazzarini, s’exprime lors d’une réunion du Conseil de sécurité des nations unies sur l’Unrwa au siège de l’ONU à New York, le 17 avril 2024. (AFP)
Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), Philippe Lazzarini, s’exprime lors d’une réunion du Conseil de sécurité des nations unies sur l’Unrwa au siège de l’ONU à New York, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • Philippe Lazzarini soutient que de nombreux partisans des deux camps dans le conflit sont incapables de ressentir la moindre empathie pour ceux de l’autre
  • Il exige que les responsables du «mépris flagrant» témoigné à l’égard des locaux, du personnel et des opérations de l’ONU dans la bande de Gaza soient tenus responsables

NEW YORK: Le chef de l’agence des Nations unies qui fournit aide et développement aux réfugiés palestiniens a déclaré, mardi, à Arab News, qu’aucun effort ne serait épargné pour la protéger des «attaques féroces» de ses détracteurs.

Alors que les manifestations en lien avec la guerre à Gaza continuent de provoquer des frictions à travers le monde, notamment des querelles croissantes dans les universités américaines, Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), soutient que de nombreux partisans des deux camps dans le conflit sont incapables de ressentir la moindre empathie pour ceux de l’autre et les diabolisent donc.

«En soi, le processus de paix ne suffit pas», ajoute-t-il. «Nous avons surtout besoin d’apaisement.»

M. Lazzarini est étonné de constater que «l’empathie dans cette partie du monde est la plupart du temps unilatérale. Il s’agit soit d’empathie uniquement envers les Palestiniens, sans comprendre les Israéliens et le traumatisme que le 7 octobre a créé dans le pays, soit d’empathie uniquement envers les Israéliens, sans aucune forme d’empathie envers les Palestiniens.»

Son message principal aux étudiants américains est la nécessité de faire preuve de «compassion et d’empathie» envers les deux peuples, «parce qu’en fin de compte, nous espérons que les Israéliens et les Palestiniens vivront – et méritent d’ailleurs de vivre – en paix et en sécurité».

L’Unrwa n’a jamais été aussi souvent attaqué que ces derniers mois, poursuit M. Lazzarini.

«Jamais auparavant dix-huit pays n’avaient revu ou gelé simultanément leurs contributions», ajoute-t-il. «L’Unrwa n’a jamais été la cible d’une campagne ouverte en vue de démanteler totalement ses activités à Gaza, et peut-être au-delà. Ce que nous vivons est particulièrement brutal.»

Les membres du personnel de l’agence et les communautés qu’ils servent sont «profondément inquiets» quant à la possibilité qu’elle soit affaiblie, voire démantelée, précise-t-il, en faisant allusion à un sondage d’opinion au cours duquel entre 80 et 90% des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie ont exprimé de telles craintes.

«Nous ne ménagerons aucun effort pour éviter le démantèlement de l’agence», affirme Philippe Lazzarini.

Il ajoute que c'est l'état d'esprit qui prévaut depuis que la crise à laquelle l’agence fait face a été portée à l’attention de l’Assemblée générale des nations unies en mars et qu’il s’est à nouveau manifesté la semaine dernière lors d’une réunion du Conseil de sécurité demandée par la Jordanie en réponse à des tentatives répétées des autorités israéliennes pour forcer l’agence à quitter Gaza.

«Nous étudions désormais le meilleur moyen de protéger l’organisation de ce type d’attaques», précise-t-il.

L’agence, qui fournit de l’aide et d’autres services à des millions de réfugiés palestiniens à Gaza et dans toute la région, a été plongée dans la crise au mois de janvier lorsque Israël a affirmé que douze employés de l’Unrwa avaient participé aux attaques menées par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

Dans un rapport publié lundi, une équipe d’enquêteurs indépendants, dirigée par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a rapporté que les autorités israéliennes n’avaient pas encore fourni de preuves pour étayer leurs allégations et n’avaient pas auparavant exprimé d’inquiétudes concernant les individus nommés sur les listes du personnel de l’Unrwa qu’ils reçoivent depuis 2011.

Immédiatement après les allégations israéliennes, les États-Unis, le plus grand bailleur de fonds de l’agence, et plusieurs autres donateurs majeurs ont immédiatement suspendu leur financement. Au total, dix-huit États membres de l’ONU ont suspendu leur financement, tandis que d’autres ont imposé des conditions, mettant en péril l’avenir même de l’agence. Beaucoup ont ensuite repris leur financement.

S’adressant aux journalistes à la fin de sa visite officielle à New York, M. Lazzarini a une fois de plus déclaré qu’il pensait que les attaques contre l’Unrwa n’étaient pas véritablement motivées par des préoccupations concernant la neutralité de son personnel, mais que leur objectif principal était plutôt de priver les Palestiniens de leur statut de réfugiés.

Israël accuse depuis longtemps l’agence de perpétuer délibérément le statut de réfugié de millions de Palestiniens, une allégation que Philippe Lazzarini qualifie d’«absurde».

«Au fond, c’est comme si l’on disait que la réponse humanitaire dans une zone de conflit perpétue le conflit», s’indigne-t-il.

«La réalité est que le conflit se perpétue en raison de l’absence de solution politique. L’Unrwa a été conçu comme une organisation temporaire, qui espérait mettre fin à ses activités le jour où une solution politique durable et juste serait trouvée. Et nous voici, soixante-quinze ans plus tard; ce n’est certainement pas l’Unrwa qui perpétue ce statut, mais notre incapacité collective à promouvoir une solution.»

«Si nous souhaitons sincèrement une solution à deux États et que nous réactivons la mise en œuvre d’une telle solution, le caractère temporaire de l’Unrwa peut être rétabli et l’agence pourra ainsi ouvrir la voie au futur État palestinien afin qu’il puisse lui-même assurer les services qu’elle fournit.»

Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre, cent quatre-vingts membres du personnel de l’agence ont été tués, plus de cent soixante bâtiments de l’ONU ont été endommagés ou détruits et au moins quatre cents personnes ont été tuées alors qu’elles cherchaient refuge sous la bannière de l’ONU.

Les locaux que le personnel de l’Unrwa a été contraint d’abandonner auraient été repris et utilisés à des fins militaires par l’armée israélienne, le Hamas ou d’autres groupes armés. Plusieurs travailleurs intérimaires ont été arrêtés ou maltraités, certains ont même été torturés.

M. Lazzarini exhorte le Conseil de sécurité à mener une enquête indépendante. Il exige que les responsables du «mépris flagrant» témoigné à l’égard des locaux, du personnel et des opérations de l’ONU dans la bande de Gaza soient tenus responsables, afin «d’éviter de tels incidents dans les futures situations de conflit».

Les attaques contre l’Unrwa et ses activités se poursuivent même si les craintes selon lesquelles le réchauffement climatique entraînerait des maladies et d’autres risques pour la santé sont de plus en plus importantes. C’est particulièrement préoccupant dans le sud de Gaza – le dernier refuge de plus d’un million de personnes qui ont été contraintes de fuir d’autres parties du territoire en raison des combats. Philippe Lazzarini déclare que «le ramassage des ordures est devenu une priorité pour nos collègues afin de prévenir l’apparition de maladies», à la lumière de «l’anxiété majeure» au sein de la population face à la menace, «peut-être imminente, d’offensive militaire» d’Israël, «qui semble être remise sur la table».

Le rapport soumis par l’équipe de Colonna après son enquête, ordonnée par l’ONU pour évaluer si l’Unrwa faisait tout son possible pour garantir la neutralité de plus de trente-deux mille travailleurs, comprend plus de cinquante recommandations, notamment des améliorations du contrôle interne, un renforcement de la formation des personnes et un soutien supplémentaire des pays donateurs.

M. Lazzarini a salué le rapport et il s’est dit déterminé à mettre en œuvre ses recommandations. Il ressort clairement de ses conclusions, déclare-t-il, que «l’agence, en réalité, dispose déjà d'un certain nombre de systèmes pour traiter les questions de neutralité, bien en avance sur la moyenne des agences des Nations unies ou même des organisations non gouvernementales. En raison de la complexité de l’environnement dans lequel nous évoluons, nous devons être extrêmement vigilants et nous pouvons déployer toujours plus d’efforts.»

Il espère que, grâce au rapport et aux mesures qui seront mises en place, «le dernier groupe de donateurs aura la confiance nécessaire pour se tourner de nouveau» vers l’agence.

Cependant, il note que les États-Unis ne fourniraient plus de dons avant au moins mars 2025 en raison d’un manque de soutien politique à l’Unrwa à Washington. Il ajoute: «Ma tâche est désormais d’essayer de combler le déficit de financement qui existe actuellement» et «de faire en sorte que ce financement soit couvert jusqu'à la fin du mois de juin».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: une évacuation des civils de Rafah «  pas possible » actuellement, selon un responsable du CICR

Une évacuation de plus d'un million de civils de Rafah n'est "pas possible" dans les conditions actuelles, a prévenu mardi un responsable du CICR, alors qu'Israël menace de lancer une offensive terrestre contre cette ville de la bande de Gaza. (AFP).
Une évacuation de plus d'un million de civils de Rafah n'est "pas possible" dans les conditions actuelles, a prévenu mardi un responsable du CICR, alors qu'Israël menace de lancer une offensive terrestre contre cette ville de la bande de Gaza. (AFP).
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  • De nombreuses capitales étrangères et organisations humanitaires s'inquiètent des préparatifs en cours pour cette opération sur Rafah, dans le sud du territoire palestinien assiégé, considérée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas
  • "Quand on voit le niveau de destruction dans le secteur central (de Gaza) et dans le nord, on ne voit pas très bien vers où les gens pourraient être déplacés et où ils pourraient avoir des abris décents et des services de base"

DUBAI: Une évacuation de plus d'un million de civils de Rafah n'est "pas possible" dans les conditions actuelles, a prévenu mardi un responsable du CICR, alors qu'Israël menace de lancer une offensive terrestre contre cette ville de la bande de Gaza.

De nombreuses capitales étrangères et organisations humanitaires s'inquiètent des préparatifs en cours pour cette opération sur Rafah, dans le sud du territoire palestinien assiégé, considérée par Israël comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste Hamas contre lequel il est en guerre.

"On ne voit pour l'instant aucun plan d'évacuation pour les civils" de Rafah, a déclaré Fabrizio Carboni, directeur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en marge d'une conférence d'aide à Dubaï, aux Emirats arabes unis.

Rafah accueille un million et demi de personnes, habitants et déplacés, confrontés à une situation humanitaire dramatique.

"Quand on voit le niveau de destruction dans le secteur central (de Gaza) et dans le nord, on ne voit pas très bien vers où les gens pourraient être déplacés et où ils pourraient avoir des abris décents et des services de base", a-t-il ajouté.

"Donc aujourd'hui, avec les informations dont on dispose (...), on ne considère pas possible une évacuation massive".

« Conséquences humanitaires dévastatrices »

Une guerre oppose depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza Israël au Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le sol israélien qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et mène une offensive militaire qui a fait plus de 34.000 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Après avoir mené des bombardements aériens, l'armée israélienne a lancé fin octobre une offensive terrestre dans ce territoire, allant du nord au sud, mais elle n'est pas encore entrée à Rafah, à l'extrême sud du territoire, bombardée cependant quotidiennement par les airs.

Selon des responsables égyptiens, cités par le Wall Street Journal, en prévision à l'offensive Israël se prépare à déplacer les civils de Rafah vers la ville proche de Khan Younès, notamment, où il prévoit d'installer des abris et des centres de distribution de nourriture.

Cette opération d'évacuation durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les Etats-Unis, l'Egypte et d'autres pays arabes tels que les Emirats arabes unis, selon ces responsables.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a fait savoir qu'il étudiait une "série de mesures à prendre en préparation des opérations à Rafah, en particulier sur l'évacuation des civils".

"Une opération militaire (à Rafah) ne peut en aucun cas être menée sans conséquences humanitaires dévastatrices", a déclaré mardi à l'AFP M. Carboni lors de la Conférence internationale de Dubaï sur le développement et l'aide humanitaire (Dihad).

"Vu le niveau de destruction, la fatigue des gens, certains étant blessés ou malades, et l'accès limité à la nourriture et aux services de base, je vois (cette évacuation) comme extrêmement difficile", a-t-il ajouté.

« Aucune consultation »

Pour Jan Egeland, secrétaire général de l'ONG Norwegian Refugee Council (NRC), une offensive terrestre sur Rafah, "le plus grand camp de déplacés sur terre," conduirait à une "situation apocalyptique".

"Il n'y a aucune information (sur l'évacuation), aucune consultation avec les humanitaires", a-t-il dit à l'AFP lors de la Dihad.

Ce que les humanitaires entendent, "c'est que Netanyahu dit qu'il va attaquer mais pas de plan sur où les civils doivent aller, comment l'aide peut être fournie ou comment son acheminement peut être sécurisé".

"Il n'y a pas de stocks, il n'y a pas de carburant et plus important, il n'y a pas de liquidité. Il n'y a pas d'argent, on ne peut pas payer nos salariés", a en outre déploré le patron de NRC.

Pour les Palestiniens qui sont retournés dans des secteurs du nord de la bande de Gaza ces dernières semaines, "ce qui les attend, ce sont des ruines (...) des engins non explosés, et dans de nombreux cas davantage de bombardements", selon M. Egeland.

"Il n'y a aucun endroit sûr à Gaza si les gens quittent Rafah".