Les organisateurs maintiennent la manifestation pro palestinienne interdite samedi à Paris

La manifestation de soutien à la Palestine le 19 juillet 2014, à Paris (18e). (AFP)
La manifestation de soutien à la Palestine le 19 juillet 2014, à Paris (18e). (AFP)
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Publié le Vendredi 14 mai 2021

Les organisateurs maintiennent la manifestation pro palestinienne interdite samedi à Paris

  • Cette annonce est intervenue vendredi soir, peu après que le tribunal administratif a confirmé l'interdiction de manifester, rejetant un recours en référé-liberté déposé par les avocats de l'Association des Palestiniens en Ile-de-France
  • Pour motiver l'interdiction, le préfet a pointé «un risque sérieux» de «troubles graves à l'ordre public». Et mis en avant, comme M. Darmanin, le précédent de 2014, lorsqu'une manifestation pro palestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines

PARIS: Le bras de fer se poursuit... Les organisateurs de la manifestation pro palestinienne samedi à Paris ont maintenu leur appel à manifester, en dépit de l'interdiction confirmée par la justice, refusant de "taire (leur) solidarité avec les Palestiniens".

"Parce que nous refusons de taire notre solidarité avec les Palestiniens, et que l’on ne nous empêchera pas de manifester, nous serons présents (au métro) Barbès demain à 15h", a affirmé l'Association des Palestiniens en Ile-de-France, dans un communiqué signé également par Attac, l'Action Antifasciste Paris-Banlieue, le Nouveau Parti Anticapitaliste ou le Parti des Indigènes de la République.

Cette annonce est intervenue vendredi soir, peu après que le tribunal administratif a confirmé l'interdiction de manifester, rejetant un recours en référé-liberté déposé par les avocats de l'Association des Palestiniens en Ile-de-France.

"La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations", ont réagi auprès de l'AFP Me Sefen Guez, Me Dominique Cochain et Me Ouadie Elhamamouchi, en annonçant faire "appel devant le Conseil d'Etat de ce rejet".

"Participer à une manifestation interdite fait l'objet d'une verbalisation à hauteur de 135€", a prévenu la préfecture de police de Paris sur twitter.

L'interdiction de manifester avait été prise jeudi soir par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, en raison de risques de "troubles à l'ordre public".

Pour motiver l'interdiction, le préfet Lallement a pointé "un risque sérieux" de "troubles graves à l'ordre public". Et mis en avant, comme M. Darmanin, le précédent de 2014, lorsqu'une manifestation pro palestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines.

Le tribunal administratif a estimé que le contexte "tant international qu'intérieur" ne permettait pas "d'estimer que les risques de troubles graves" ne "seraient pas aussi importants voire supérieurs à ceux avérés en 2014", selon la décision.

Le tribunal a aussi jugé que les forces de l'ordre, déjà "fortement mobilisées" dans le cadre de Vigipirate seraient par ailleurs appelées ce week-end à veiller au respect des mesures sanitaires.

"Depuis 2014, il y a eu plein de manifestations de défense de la cause palestinienne qui se sont déroulées sans aucun problème", avait souligné Me Guez Guez. 

L'Association des Palestiniens en Ile-de-France avait "condamné cette interdiction" jeudi, l'un de ses responsables, Walid Atallah, dénonçant la "complicité de la France avec l'Etat d'Israël".

"La France garantit les libertés d'expression et de manifester, et la Palestine ne doit pas être une exception", a-t-il dit. "Un peuple reçoit des bombes sur la tête, des dizaines de civils sont tués, et on n'aurait pas le droit de dire qu'on n'est pas d'accord?"

 Manifestations en régions 

La manifestation était au départ prévue pour commémorer la Nakba, l'exode de centaines de milliers de Palestiniens à la création d'Israël en 1948. Avant que la flambée de violences en Israël et dans la bande de Gaza ces derniers jours ne vienne dessiner la perspective d'un rassemblement important.

Les organisateurs comptaient notamment y dénoncer la position de la France, jugée trop favorable à Israël, et lui demander de "condamner plus fermement les bombardements qui tuent des civils à Gaza", selon M. Atallah.

Gérald Darmanin a demandé aux préfets de suivre de près les rassemblements de soutien au peuple palestinien prévus dans d'autres villes et d'assurer la protection des lieux fréquentés par la communauté juive.

Pour samedi, certaines manifestations ont été interdites, comme à Nice. En revanche, des rassemblements - statiques- ou des manifestations sont autorisés, à Lyon, Bordeaux, Montpellier, Marseille, Nantes, Rennes, Toulouse, Lille, Metz, Strasbourg ou encore Saint-Etienne.

L'affaire divise la classe politique, entre soutiens de la demande du gouvernement et ceux qui dénoncent une interdiction "inacceptable".

L'ancien Premier ministre Manuel Valls, qui a apporté cette semaine son soutien à Israël, a approuvé sur LCI une "décision grave mais justifiée". Le député LREM de Paris Sylvain Maillard, l'a jugée "dure", "mais nécessaire pour préserver l'ordre public".

La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a jugé "sage" la décision du gouvernement. "Je crains des violences puisqu'en 2014, nous avons tous gardé le souvenir d'une manifestation extrêmement difficile où des propos terribles comme +mort aux Juifs+ ont été proférés", a déclaré Mme Hidalgo à l'AFP.

"Il est hors de question d'importer sur notre sol" le conflit israélo-palestinien, a estimé sur BFMTV le numéro deux de LR, Guillaume Peltier. "Il vaut mieux qu'il n'y ait pas de manifestations", notamment pour éviter des "provocations antisémites", a abondé sur CNews le porte-parole du RN, Sébastien Chenu.

Pour le député LFI de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel, "c'est un conflit géopolitique, le problème, c'est un peuple colonisé qui a sa capitale occupée contre toutes les résolutions de l'ONU".

Les affrontements entre le Hamas et Israël avaient fait vendredi plus de 100 morts à Gaza, enclave palestinienne sous blocus israélien contrôlée par le Hamas, et neuf côté israélien, et ne montrait aucun signe d'apaisement.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.