Une famille saoudienne d'observateurs du croissant de lune perpétue une tradition centenaire

L'Arabie saoudite attache une grande importance au processus d'observation du croissant de lune, et la Cour suprême du pays garantit la fiabilité des observateurs en utilisant plusieurs critères, notamment un examen médical complet et des tests oculaires (Photo, SPA)
L'Arabie saoudite attache une grande importance au processus d'observation du croissant de lune, et la Cour suprême du pays garantit la fiabilité des observateurs en utilisant plusieurs critères, notamment un examen médical complet et des tests oculaires (Photo, SPA)
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

Une famille saoudienne d'observateurs du croissant de lune perpétue une tradition centenaire

  • Depuis plus de cent ans, les membres de la famille Al-Barghash aux yeux de faucon repèrent la lune chaque mois, sans utiliser de télescopes ou d'autres appareils modernes
  • L'Arabie saoudite attache une grande importance au processus d'observation du croissant de lune, et la Cour suprême du pays garantit la fiabilité des observateurs

LA MECQUE: Lorsqu'il s'agit d'observer le nouveau croissant de lune, une famille saoudienne a des années-lumière d'avance sur la plupart des autres. 

Depuis plus de cent ans, les membres de la famille Al-Barghash aux yeux de faucon repèrent la lune chaque mois, sans utiliser de télescopes ni d'autres appareils modernes. 

La tradition a été transmise de génération en génération par cette famille originaire de la ville de Tumair, au centre de l’Arabie saoudite, à 140 kilomètres au nord-ouest de Riyad. 

«C'est un don de Dieu que nous apprécions, et que nous cherchons à enseigner à nos enfants après l'avoir hérité de nos parents et ancêtres», explique Mutaib al-Barghash à Arab News

Il raconte que son père et ses amis ont l'habitude de se tenir sur une tour de guet pour voir le croissant de la dernière nuit du ramadan, pour l'Aïd al-Fitr, et à la fin du mois de Dhu al-Hijjah. 

«Mon père nous a formés, mes frères et moi, à l'observation du croissant de lune, jusqu'à ce que cela devienne une passion pour nous. Nous nous sommes efforcés de développer le site jusqu'à ce qu'il devienne un observatoire, qui accueille aujourd’hui des personnes souhaitant s'entraîner à l'observation du croissant», raconte-t-il. 

Il précise que le but de la formation et de l'éducation dans «l'art de l'observation du croissant de lune» est de se conformer aux paroles du prophète Mohammed, qui a ordonné aux musulmans de commencer le jeûne dès l’apparition du croissant du ramadan, et de l'arrêter à la vue du croissant de Shawwal. 

POINTS CLÉS

  • Depuis plus de cent ans, les membres de la famille Al-Barghash aux yeux de faucon repèrent la lune chaque mois sans utiliser de télescopes ni d'autres appareils modernes. 
  • La tradition a été transmise de génération en génération par cette famille de la ville de Tumair, au centre de l’Arabie saoudite, à 140 km au nord-ouest de Riyad. 

Le grand-père d'Al-Barghash, Ibrahim, était un religieux bien connu pour son excellente vue. «Mon père Abdelrahman a hérité de lui ce don. Toute la famille était réputée pour sa vue perçante», explique Mutaib al-Barghash. 

Il affirme que lui et ses frères sont tous des experts de l’observation du croissant, qu’ils ne sont jamais gênés par un ciel nuageux, les conditions climatiques différant parfois entre les observatoires de Tumair, du Hautat Sudair et de Shaqra. 

Selon lui, il s’agit des trois meilleurs postes d’observation pour repérer le croissant de lune, en raison de leur ciel dégagé, et de leur situation géographique sur des plateaux montagneux. «Nous montons sur ce plateau tous les mois depuis seize ans pour voir le croissant de chaque mois.» 

Interrogé par Arab News sur la perspective que la technologie rende le rôle des observateurs du croissant superflu, Al-Barghash assure que les anciennes et les nouvelles méthodes sont complémentaires. 

«Nos fils nous accompagnent chaque mois pour comprendre la technique d’observation, et bien l’assimiler. Nous formons également plus de cinq personnes à l'observatoire de Tumair pour qu’ils deviennent les observateurs de demain.» 

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Mutaib Al-Barghash 

L'Arabie saoudite attache une grande importance au processus d'observation du croissant de lune, et la Cour suprême du pays garantit la fiabilité des observateurs en utilisant plusieurs critères, notamment un examen médical complet, et des tests oculaires. Les résultats sont ensuite soumis à un comité spécial affilié au ministère de la Justice, et accrédité par arrêté royal. 

Le ministre de la Justice, le Dr Walid al-Samaani, assure le suivi des travaux du comité. Les juges sont chargés d'accompagner ceux qui examinent la lune dans les observatoires de tout le Royaume, sous la supervision de la King Abdulaziz City for Science and Technology (KACST), et avec la participation de spécialistes de l'observation du croissant de lune, de l'astronomie, et des représentants d'agences gouvernementales. 

«Les astronomes utilisent maintenant des ordinateurs dans l'observation du croissant de lune pour en déterminer avec précision les facteurs» 

Zaki ben Abdelrahman al-Mustafa, professeur à la KACST 

Les sites d'observatoires appropriés sont sélectionnés en fonction de critères géographiques, scientifiques et astronomiques. Les observatoires astronomiques de la KACST sont équipés d'instruments de pointe, de télescopes, de jumelles et de caméras thermiques, afin d’observer les croissants de la lune. Ils sont reliés à la Cour suprême via des émissions vidéo en direct. 

La Cour suprême suit de près le processus d’observation du croissant, examinant les rapports astronomiques et mathématiques publiés par les agences gouvernementales sur les mouvements de la lune, et les conditions météorologiques dans chaque zone de surveillance. 

Les observateurs sont interrogés par le comité pour vérifier la validité de leur observation, avant toute annonce officielle. 

Zaki ben Abdelrahman al-Mustafa, professeur d'astronomie au National Center for Astronomy and Navigation de la KACST, souligne que les astronomes utilisent maintenant des ordinateurs pour l'observation du croissant lunaire, afin de déterminer avec précision les différentes données, telles que le lever et le coucher du soleil, le coucher de la lune, les positions du lever et du coucher du soleil, les angles entre le soleil, l'intensité de son illumination, et la trajectoire du croissant dans le ciel. 

Le centre, qui est l’un des plus importants au monde dans le domaine de l'observation du croissant lunaire, a publié de nombreux articles scientifiques dans des magazines spécialisés, tout en éditant chaque année un opuscule de données relatives au sujet. Al-Mustafa et son équipe ont pu apercevoir le croissant lunaire plusieurs fois en plein jour avec des caméras de haute sensibilité, et suivre la lune jusqu'au coucher du soleil. 

L'équipe a obtenu deux brevets pour cette importante étape scientifique, et des travaux sont en cours pour développer la technique d'observation dans des conditions climatiques difficiles, telles que les nuages ​​et la poussière, grâce à la conception de filtres spéciaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com 


Le drapeau du BIE remis à l’Expo 2030 Riyad: une nouvelle ère commence pour l'Arabie saoudite

Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
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  • Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte
  • Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir »

OSAKA: Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale.

Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte. Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir ».

L’événement, auquel ont assisté S.E. Faisal Alibrahim, Ministre de l’Économie et de la Planification, et S.E. le Dr Ghazi Binzagr, Ambassadeur du Royaume au Japon, illustre l’unité nationale et la détermination du Royaume à faire de cette Exposition une réussite mondiale.

« La passation du drapeau du Japon à Riyad marque une étape décisive dans notre parcours vers l’accueil du monde à l’Expo 2030 », a déclaré S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan. « C’est le lancement officiel du compte à rebours vers une édition sans précédent de la plus prestigieuse exposition mondiale. »

Le ministre a souligné que cette étape reflète la vision stratégique du Royaume, portée par le Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud, et par Son Altesse Royale le Prince héritier Mohammed ben Salman ben Abdelaziz Al Saoud, Premier Ministre, dont le leadership inspire l’ensemble du programme de transformation nationale, Vision 2030.

« Grâce au soutien indéfectible de nos dirigeants et à la mobilisation de toutes les institutions publiques et privées, nous offrirons une expérience exceptionnelle, incarnant l’excellence et le leadership du Royaume dans l’accueil d’événements mondiaux », a-t-il ajouté.

De son côté, l’ingénieur Talal AlMarri, Directeur général de l’Expo 2030 Riyadh Company, a déclaré :

« Nous entrons désormais dans la phase opérationnelle. L’Expo 2030 Riyad établira de nouveaux standards mondiaux en matière de durabilité, d’innovation et d’inclusivité. Ce ne sera pas seulement un rassemblement de nations, mais un héritage vivant et une plateforme d’action pour le Royaume et pour le monde. »

Quelques jours avant la cérémonie, le 10 octobre, l’équipe de l’Expo 2030 Riyad avait organisé à l’Expo Area Matsuri l’événement culturel « From Osaka to Riyadh », qui a attiré plus de 15 000 visiteurs. Cette initiative a illustré la capacité organisationnelle et la créativité du Royaume à l’approche de 2030.
Le pavillon saoudien à l’Expo 2025 a d’ailleurs connu un succès retentissant, accueillant plus de 3 millions de visiteurs et figurant parmi les plus fréquentés de l’exposition.

L’Expo 2030 Riyad, prévue du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, rassemblera 197 pays et 29 organisations internationales. Elle devrait accueillir plus de 42 millions de visites sur un site de 6 millions de mètres carrés, réparti en cinq zones thématiques.
L’exposition mettra l’accent sur des solutions concrètes pour un avenir durable, inclusif et interconnecté.

À l’issue de l’événement, le site se transformera en un Village mondial permanent, symbole de l’héritage durable laissé par l’Expo 2030 — pour Riyad, le Royaume et la communauté internationale.


La Riyadh Season 2025 débute par une parade d’ouverture éblouissante

L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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  • La Riyadh Season 2025 a débuté avec une parade spectaculaire mêlant ballons géants, musiques festives et performances internationales, attirant une foule enthousiaste à Riyad

RIYAD : D’immenses foules se sont rassemblées vendredi pour assister à la parade d’ouverture de la Riyadh Season 2025, qui s’est déroulée entre la Kingdom Arena et Boulevard World, au cœur de la capitale saoudienne.

Cette parade figure parmi les événements les plus attendus de l’année, marquant le lancement officiel d’une nouvelle saison.

Le spectacle a mis en scène une grande diversité de performances issues de groupes internationaux et locaux, avec des ballons géants et des personnages adorés du grand public, tels que Captain Tsubasa et Baby Yoda.

Avec une musique entraînante, des couleurs éclatantes et des spectacles vivants, Riyad s’est transformée en une fête rayonnante, pleine d’enthousiasme et de joie.

Turki Alalshikh, président de la General Entertainment Authority, a déclaré sur son compte X :
« La parade a commencé. Tous les regards sont tournés vers les ballons géants alors que chacun vit ce moment tant attendu. #RiyadhSeason 2025 commence sur un départ inoubliable. »

Les organisateurs ont précisé : « La parade est organisée en partenariat avec Macy’s, l’un des organisateurs de parades festives les plus emblématiques de New York, qui présente — pour la première fois hors des États-Unis — une sélection de ses célèbres ballons géants, véritables symboles de ses célébrations annuelles. Ces ballons énormes et finement conçus nécessitent des centaines de participants pour être manœuvrés en parfaite synchronisation, apportant une touche internationale à cette ouverture spectaculaire de la saison. »

Yassin Nour, venu des Philippines, a été émerveillé par la parade et a confié à Arab News : « Ma partie préférée, c’était les feux d’artifice en plein jour. J’ai hâte de découvrir d’autres événements comme celui-ci. »

Mahmoud Samir, d’Égypte, a déclaré : « La parade était magnifique. Elle a dépassé nos attentes. On s’attendait à quelque chose de bien, mais c’était encore mieux que prévu. »

Samir a ajouté que les cérémonies d’ouverture de la Riyadh Season s’améliorent chaque année :
« Si Dieu le veut, nous serons les premiers visiteurs et profiterons de cette belle ambiance. »

Ali Al-Yami, originaire de Najran, a lui aussi été impressionné : « La Riyadh Season me surprend toujours avec ses spectacles d’ouverture. Les ballons étaient vraiment fantastiques et magnifiques. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des racines et des recettes : l’art de se retrouver autour d’un plat

Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
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  • « LéLa Cuisine » incarne une exploration des identités culturelles, en tissant des liens entre les traditions libanaises et latino-américaines à travers des saveurs partagées et réinventées
  • La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration, de mémoire et de rencontre, au-delà des frontières géographiques

DUBAÏ: Sous les lumières vibrantes de la Green Room, aux parfums entêtants d'épices mêlées et au rythme d'une musique aux accents du Levant et des Andes, Soul Kitchen invite au voyage. À l’occasion de son deuxième anniversaire, le restaurant a célébré bien plus qu’un simple jalon : il a révélé une philosophie culinaire audacieuse baptisée « LéLa Cuisine », fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines.

Au cœur de cette initiative, une idée forte: la cuisine comme langage universel, capable de traverser les frontières, de raconter l’histoire des diasporas et de créer des ponts entre les cultures.

« Concevoir ces plats consiste à trouver des liens simples entre les cuisines libanaise et latino-américaine, et à créer quelque chose qui semble à la fois familier et nouveau », explique la cheffe exécutive Margarita Vaamonde, qui incarne à elle seule ce mélange d'identités culinaires.

De Caracas à Beyrouth, de Buenos Aires à Baalbek, chaque bouchée offrait une rencontre: le hummus chimichurri, le ceviche tabbouleh, ou encore les arepas à la kafta devenaient des symboles vivants de ces histoires partagées par des générations de migrants en quête d’un nouveau foyer.

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Chaque bouchée offrait une rencontre. Le ceviche tabbouleh. (Photo: fournie)

Ce projet n’est pas né du hasard. Il est l’aboutissement d’une vision portée par Factory People, groupe à l’origine de Soul Kitchen, et en particulier par les associés Tala Mortada, Wassim Bou Malham et la cheffe Vaamonde. À travers « LéLa Cuisine », ils racontent une histoire de voyage, d’exil, mais aussi d’ancrage et de réinvention.

« Il s'agit de créer des liens entre les cultures à travers la nourriture », affirme Tala Mortada. Et ces liens ne sont pas théoriques : chaque plat était une escale, chaque saveur un échange.

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La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration. "Migration birds" (Photo: fournie)

Au-delà de la gastronomie, Soul Kitchen se positionne comme un espace d’échange culturel, où la musique, les arômes et les récits personnels se croisent. Une véritable ode à la diaspora arabe en Amérique latine, qui, depuis le XIX siècle, a semé les graines d’une culture métissée et vibrante.

Deux ans après son ouverture, Soul Kitchen ne se contente plus de nourrir : il connecte, raconte, unit. Un pari réussi, dans une ville aussi cosmopolite que Dubaï, où la cuisine devient un passeport vers l’autre, et un rappel que, malgré les distances, nos racines peuvent se rejoindre dans une assiette.