Covid-19: jour J pour la vaccination sans conditions mais avec patience

Le ministre français de la Santé, Olivier Veran, administre une dose d'un vaccin Covid-19 à un patient, au centre de vaccination de Montrouge, le 11 mai 2021, alors qu'il participe à la campagne de vaccination Covid-19 en tant que médecin (Photo, AFP)
Le ministre français de la Santé, Olivier Veran, administre une dose d'un vaccin Covid-19 à un patient, au centre de vaccination de Montrouge, le 11 mai 2021, alors qu'il participe à la campagne de vaccination Covid-19 en tant que médecin (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

Covid-19: jour J pour la vaccination sans conditions mais avec patience

  • Les places seront chères: depuis mercredi, tous les adultes peuvent en théorie se rendre dans un centre de vaccination pour recevoir une première injection
  • Le pass sanitaire a finalement été adopté dans la douleur par l'Assemblée nationale dans la nuit de mardi à mercredi

PARIS: Au premier jour de la vaccination contre la Covid-19 pour tous les adultes qui ont pu dénicher un rendez-vous, la France progresse vers le cap des 20 millions de premières injections à la mi-mai, malgré la désaffection pour l'AstraZeneca, tout en préparant ses réouvertures la semaine prochaine.  

Les places seront chères: depuis mercredi, tous les adultes peuvent en théorie se rendre dans un centre de vaccination pour recevoir une première injection, sans condition d'âge ou de santé, et sans avoir à tricher en déclarant une comorbidité sur les plateformes de rendez-vous.  

Mais ces créneaux ne sont ouverts que pour le jour-même ou le lendemain, car de nombreux publics prioritaires n'ont pas encore été vaccinés. Ainsi, 56% seulement des 60-64 ans ont reçu une première dose de vaccin. Résultat, le « volume de doses subsidiaires » ne s'élève qu'à 15 000 à 20 000 rendez-vous quotidiens, selon le ministère de la Santé.  

Pour y arriver, Hugo, étudiant à Sciences-Po de 22 ans, a réservé son créneau « dès le lever » mardi, avant 8 heures du matin, et il a délaissé Paris, où il habite, pour Le Mans.  

« Ce n'est pas trop loin, le train ne va pas coûter trop cher », explique-t-il . « Je n'avais pas envie d'attendre à Paris », ajoute l'étudiant, qui travaille aussi dans une société de production. Ce qui l'a poussé ? « L'envie d'être débarrassé de ça et aussi pour le pass sanitaire. J'ai envie de partir en vacances et je n'ai pas envie de m'embêter à faire des tests tout le temps », raconte-t-il.  

Pass adopté  

Ce pass sanitaire, qui va conditionner l'accès à de grands rassemblements ou à certains lieux à un résultat négatif de dépistage du virus, un justificatif de vaccination ou une attestation de rétablissement après une contamination, a finalement été adopté dans la douleur par l'Assemblée nationale dans la nuit de mardi à mercredi.  

Après un premier rejet, dû à la fronde des élus MoDem, pourtant membres de la majorité, le gouvernement a fait adopter le projet de loi de sortie progressive de l'état d'urgence en acceptant d'écourter à fin septembre, plutôt que fin octobre, la période de transition pendant laquelle des restrictions de libertés restent à sa disposition face à la pandémie.  

A une semaine de la réouverture des terrasses, de certains commerces et des lieux culturels, « la pression sanitaire reste forte » mais « en une semaine le virus a connu une forte décrue », a souligné le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres.  

Avec encore 15 000 à 20 000 nouveaux cas positifs chaque jour, « le taux d'incidence est désormais inférieur à 200 » dans toute la métropole, hormis en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et en Normandie.   

Et le nombre de patients de la Covid-19 soignés en réanimation - 4 743 mardi - est repassé « en dessous de nos capacités théoriques maximales », a-t-il ajouté.  

« Cette amélioration nette de la situation sanitaire, en plus de la vaccination (...), permet d'envisager sereinement et durablement la réouverture de notre pays », a assuré M. Attal, alors que 18,5 millions de premières doses de vaccin ont déjà été injectées.  

« Retards »   

Mais le Premier ministre Jean Castex a reconnu, sur France 2, mardi soir, que le cap des 20 millions de primo-vaccinés pourrait ne pas être atteint précisément au 15 mai. La plateforme de rendez-vous médicaux Doctolib table sur ce cap « probablement le 17 mai ».  

Un léger décalage dû aux « retards que nous avons pris dans l'injection d'AstraZeneca aux plus de 55 ans », a expliqué Jean Castex. « Plus de deux millions de doses » du vaccin du laboratoire anglo-suédois, désormais moins demandé que ses concurrents Pfizer ou Moderna, restent ainsi à écouler, un chiffre qui risque d'augmenter avec de nouvelles livraisons attendues en mai et en juin.   

Un nouvel avis de la Haute autorité de Santé (HAS) est attendu de manière imminente sur une éventuelle réautorisation de ce vaccin aux moins de 55 ans, avec une information sur les risques rarissimes de thromboses graves et atypiques, mais le ministre de la Santé Olivier Véran a semblé enterrer cette hypothèse lundi : « probablement non à l'heure actuelle ».  

Alors que le compte-à-rebours vers les réouvertures a commencé, les annonces de manifestations culturelles s'enchaînent, au même rythme que les annonces d'annulation et de reports au plus fort de la crise sanitaire.  

Après le Printemps de Bourges et les Francofolies de la Rochelle, qui ont confirmé leur tenue, respectivement du 22 au 27 juin et du 10 au 14 juillet, l'Olympia a annoncé qu'elle rouvrirait ses portes au public les 10 et 11 juin avec le festival des Inrocks. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.