La Scala retrouve sa splendeur sous les ovations de son public

Le concert symphonique a débuté par le majestueux «Patria oppressa» (Patrie opprimée) du Macbeth de Giuseppe Verdi interprété par les membres du Choeur de la Scala, tous masqués et installés à bonne distance les uns des autres sur une scène sobre dénuée de tout décor. (Photo, AFP)
Le concert symphonique a débuté par le majestueux «Patria oppressa» (Patrie opprimée) du Macbeth de Giuseppe Verdi interprété par les membres du Choeur de la Scala, tous masqués et installés à bonne distance les uns des autres sur une scène sobre dénuée de tout décor. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 11 mai 2021

La Scala retrouve sa splendeur sous les ovations de son public

  • «La Scala a toujours été un symbole pour les Milanais et pour l'Italie, c'est la deuxième marque italienne en termes de notoriété, derrière Ferrari»
  • Les musiciens et interprètes ont été salués par des applaudissements nourris, de nombreux «bravo!» et «fantastique!» fusaient depuis les balcons

MILAN: Enfin de retour à la Scala de Milan, le public a réservé lundi un accueil triomphal au concert dirigé par son directeur musical Riccardo Chailly et à la jeune soprano Lise Davidsen, qui ont fait vibrer la salle du mythique théâtre italien après six mois de silence dus au coronavirus.

Les musiciens et interprètes ont été salués par des applaudissements nourris, de nombreux «bravo!» et «fantastique!» fusaient depuis les balcons où était cantonné un public certes réduit à 500 personnes, mais enthousiaste.

«C'est une émotion énorme de pouvoir respirer à nouveau l'ambiance que seul le public peut nous donner, j'espère que c'est un nouveau début et qu'on ne s'arrêtera plus après ces tristes mois de silence», a confié, souriante, Laura Marzadori, premier violon.

Afin de respecter les normes de distanciation, l'orchestre a pris place au parterre, sous les dorures de la prestigieuse salle de l'auditorium dominée par des loges drapées de velours rouge et connue pour son acoustique exceptionnelle.

Le concert symphonique a débuté par le majestueux «Patria oppressa» (Patrie opprimée) du Macbeth de Giuseppe Verdi interprété par les membres du Choeur de la Scala, tous masqués et installés à bonne distance les uns des autres sur une scène sobre dénuée de tout décor.

L'Orchestre philharmonique de Vienne, sous la baguette de Riccardo Muti, prendra le flambeau mardi, 75 ans jour pour jour après le concert historique d'Arturo Toscanini célébrant la réouverture de la Scala en 1946, reconstruite après les bombardements pendant la guerre en 1943.

«C'est une double renaissance: Toscanini a ouvert la Scala après la guerre et nous, on la fait revivre après la pandémie, il y a la même volonté de survie», s'enthousiasmait Stefano Cardo, clarinettiste basse de l'orchestre de la Scala depuis 2007.

Beauté du son naturel

L'Italie, qui a payé un lourd tribut à la pandémie avec plus de 122 000 morts, a rouvert ses salles de spectacle le 26 avril. La Scala n'a pas été épargnée par le virus, avec au total 144 cas de Covid recensés, dont 64 au sein du choeur.

Pandémie oblige, l'entracte a été supprimé et les bars fermés: fini les flûtes à champagne et les petits fours, remplacés par du gel hydroalcoolique à volonté.

Malgré ces restrictions, les sensations ont été fortes: «nous avons tous écouté des concerts enregistrés depuis notre fauteuil, mais ça n'a rien à voir avec l'émotion de la musique en direct, la qualité et la beauté du son naturel», confesse Dominique Meyer, directeur de la Scala depuis la mi-2020.

Le concert, chargé de symboles, s'est terminé par le célèbre choeur des esclaves du Nabucco de Verdi avec son «Va'pensiero», ode à la liberté mêlant beauté et tristesse déjà entonnée lors du concert de Toscanini en 1946, qui a donné lieu à un «bis» très applaudi.

Star montante, la soprano norvégienne Lise Davidsen, 34 ans, a fait ses débuts à la Scala, en livrant une interprétation émouvante des airs de Tannhäuser de Wagner, d'Ariane à Naxos de Richard Strauss ou encore de la Dame de pique de Tchaïkovski.

«C’était magique, le retour à la passion des grandes soirées de première», s'extasie Pia Matteoni, une professeure d'italien à la retraite de 75 ans, robe de soirée noire et gros collier de perles. Frustrée, elle a boudé les concerts retransmis en streaming avant de retrouver enfin sa Scala.

Symbole de la reprise

«La Scala a toujours été un symbole pour les Milanais et pour l'Italie, c'est la deuxième marque italienne en termes de notoriété, derrière Ferrari», relève Dominique Meyer. 

Et «c'est paradoxalement la Scala qui donne le signal du redémarrage de tout un pays, alors qu'au début de la crise sanitaire on entendait que la culture n'était pas une activité essentielle», contraignant les théâtres à de longues fermetures.

Après avoir enchaîné des représentations virtuelles loin de leur public, les musiciens étaient impatients de remonter sur scène.

«C'était triste de rester fermés si longtemps, il manquait la passion de la musique», explique Damiano Cottalasso, un violoniste de 54 ans.

Au sein de l'orchestre, «nous sommes au centre de la salle, protagonistes d'une renaissance du théâtre et de la musique en général ... quand on joue pour soi-même, on est comme des plantes qui se dessèchent».


Goodbye Julia, grand gagnant des Prix de la critique pour les films arabes à Cannes

La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
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  • Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, a remporté trois prix
  • Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama

DUBAÏ: Goodbye Julia, du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani, a remporté les prix du meilleur long métrage et du meilleur scénario lors de la 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes, qui s’est déroulée samedi en marge du festival du Festival de Cannes.

Le compositeur franco-tunisien Amin Bouhafa, qui a travaillé sur Hajjan, a remporté le prix de la meilleure musique pour ce film qui se déroule en Arabie saoudite.

Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, qui n’a pas remporté le prix du meilleur documentaire aux Oscars cette année, a remporté trois récompenses: meilleure réalisatrice pour Ben Hania, meilleur documentaire et meilleur montage.

Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama.

L’acteur palestinien Saleh Bakri a décroché le prix du meilleur acteur pour son rôle dans The Teacher, tandis que I Promise You Paradise, du cinéaste égyptien Morad Mostafa, est arrivé premier dans la catégorie du meilleur court métrage.

La cérémonie de remise des prix est organisée par le Centre du cinéma arabe (Arab Cinema Center, ACC), situé au Caire. Les vainqueurs sont élus par un jury de 225 critiques venus de plus de 70 pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com