A l'Expo universelle de Dubaï, l'Afrique compte redorer son image

A Dubaï, la délégation béninoise assure que le pays fait tout pour promouvoir le tourisme et améliorer le climat des affaires avec de récentes réformes économiques et la réhabilitation de sites culturels.
A Dubaï, la délégation béninoise assure que le pays fait tout pour promouvoir le tourisme et améliorer le climat des affaires avec de récentes réformes économiques et la réhabilitation de sites culturels.
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Publié le Lundi 10 mai 2021

A l'Expo universelle de Dubaï, l'Afrique compte redorer son image

  • Comme le Rwanda, le Maroc ou le Kenya, les pays africains restent souvent mal placés dans le classement mondial sur la facilité à faire des affaires
  • Le continent a toutefois connu 25 ans de croissance avant connaître une récession en 2020 à cause de la crise économique engendrée par la Covid-19

DUBAI: Technologies, investissements, tourisme: les pays africains largement représentés à l'Exposition universelle de Dubaï se préparent à projeter au monde l'image d'un continent ambitieux et moderne, loin des stéréotypes sur la misère et les guerres.

Prévue l'année dernière, l'Expo 2020 se tiendra dans le riche émirat du Golfe à partir d'octobre 2021, après avoir été repoussée en raison de la pandémie de Covid-19 et, pour la première fois, presque tous les pays africains seront présents. 

Entre les pavillons presque achevés et d'autres toujours en chantier, les délégations africaines affichent leurs ambitions en marge d'une réunion des participants qui s'est tenue cette semaine à Dubaï, temple de l'économie mondialisée et du tourisme de masse.

Pour l'Union africaine (UA), représentée pour la première fois en tant qu'institution, cet événement est «une opportunité» pour changer «la perception» que le monde a de l'Afrique et prouver qu'elle est «prête à faire des affaires».

«Le temps est venu de nous connecter au monde et pour le monde de nous comprendre, de voir comment il peut collaborer avec nous», affirme Levi Uche Madueke, chef des partenariats stratégiques et commissaire général de l'UA pour l'Exposition universelle.

Si l'Afrique doit encore développer ses infrastructures et supprimer certaines barrières au commerce international, elle a «beaucoup à offrir», assure-t-il, évoquant ressources naturelles ou investissements prometteurs sur un continent où la moitié des plus d'un milliard d'habitants aura moins de 25 ans en 2050.

«Grands efforts»

En quête effrénée d'influence sur la scène internationale, les Emirats arabes unis, dont Dubaï est l'une des sept principautés, ont eux-mêmes accru ces dernières années leur présence politique et économique sur le continent africain, notamment dans la Corne de l'Afrique.

Pour la République démocratique du Congo, pays à la réputation entachée par les conflits, la corruption et les violations des droits humains, l'objectif est d'attirer les investissements étrangers.

«Souvent quand on parle de l'Afrique, du Congo, les gens disent "Il y a la guerre à l'est, il y a les rebelles." Non! Nous avons tout ce qu'il faut», assure Eugène Manga Manga, commissaire général de la RDC pour l'Exposition.

Le pays, surtout connu pour son sous-sol gorgé de ressources minérales, s'apprête à diffuser des vidéos de promotion sur les cultures et les paysages censés attirer les touristes. 

Le pavillon congolais compte aussi mettre l'accent sur l'agriculture: «Le Congo, c'est 80 millions d'hectares de terres arables. Nous n'en exploitons que 10%», précise le responsable.

Pour attirer les investisseurs, «la loi foncière a été libéralisée et nous faisons de grands efforts pour améliorer le climat des affaires», avance-t-il.

«Vendre la destination»

Mais à quelques exceptions près, comme le Rwanda, le Maroc ou le Kenya, les pays africains restent souvent mal placés dans le classement mondial sur la facilité à faire des affaires.

Les pays en bas du classement mondial de l'indice de développement humain restent aussi pour la plupart africains. Le continent a toutefois connu 25 ans de croissance avant connaître une récession en 2020 à cause de la crise économique engendrée par la Covid-19, selon la Banque mondiale.

A Dubaï, la délégation béninoise assure que le pays fait tout pour promouvoir le tourisme et améliorer le climat des affaires avec de récentes réformes économiques et la réhabilitation de sites culturels.

«L'objectif c'est de vendre la destination Bénin», lance Inès Monwanou, commissaire générale du pays pour l'Exposition. «Nous espérons qu'un grand nombre de touristes, d'hommes d'affaires, de grandes industries se délocaliseront au Bénin», confie-t-elle.

Même pour les poids lourds du continent, l'Exposition garde un enjeu. Destination touristique incontestable, l'Egypte s'apprête à déployer pyramides et signes hiéroglyphiques pour attirer les visiteurs. Mais le but est surtout d'exhiber les potentialités d'investissements et de coopération, notamment dans le secteur des nouvelles technologies.

«Le monde a commencé à regarder l'Afrique et à la redécouvrir», affirme Ahmed Maghawry Diab, du ministère égyptien du Commerce et de l'Industrie, qui représente le pays à Dubaï. Selon lui, «le continent a beaucoup de difficultés mais il a aussi commencé à se développer».


Cannes: la flamme olympique, star des marches

Cette photo montre la vasque de la flamme olympique lors d'une cérémonie dans le cadre des relais de la flamme olympique, à Pau, dans le sud-ouest de la France, le 20 mai 2024, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (AFP).
Cette photo montre la vasque de la flamme olympique lors d'une cérémonie dans le cadre des relais de la flamme olympique, à Pau, dans le sud-ouest de la France, le 20 mai 2024, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (AFP).
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  • La flamme olympique des JO de Paris fera une apparition remarquée mardi sur le tapis rouge du 77e Festival de Cannes, aux côtés notamment de Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni pour "Marcello Mio" du Français Christophe Honoré
  • Sa "montée des marches" débutera autour de 18h00 (16H00 GMT). A 99 jours des Jeux paralympiques (28 août-8 septembre), ce sont quatre athlètes s'étant illustrés dans des disciplines paralympiques qui auront l'honneur de porter la torche

CANNES: La flamme olympique des JO de Paris fera une apparition remarquée mardi sur le tapis rouge du 77e Festival de Cannes, aux côtés notamment de Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni pour "Marcello Mio" du Français Christophe Honoré.

Sa "montée des marches" débutera autour de 18h00 (16H00 GMT). A 99 jours des Jeux paralympiques (28 août-8 septembre), ce sont quatre athlètes s'étant illustrés dans des disciplines paralympiques qui auront l'honneur de porter la torche.

Arnaud Assoumani, champion paralympique de saut en longueur en 2008 à Pékin, entamera la montée. Il sera relayé par Alexis Hanquinquant, en or en para triathlon à Tokyo en 2021, Nélia Barbosa, vice-championne paralympique de kayak au Japon, et Marie Patouillet, double médaillée de bronze en paracyclisme en 2021.

Seront également présents Tony Estanguet, président du comité d'organisation des JO de Paris 2024, et les sportifs et anciens sportifs Marie-José Perec (athlétisme), Thierry Rey (judo) et Iliana Rupert (basket).

Evénement cinématographique oblige, cette montée des marches sera l'occasion de révéler qui réalise le film officiel des Jeux, dont le coup d'envoi sera donné le 26 juillet (jusqu'au 11 août).

Dans la foulée, à 19h30, sera diffusé le documentaire "Olympiques! La France des Jeux" de Mickaël Gamrasni, qui revient sur plus d'un siècle de participation française aux JO, depuis leur création en 1896.

Brahim Asloum, Félicia Ballanger, David Douillet, Guy Drut, Laura Flessel, Jean Galfione, Laure Manaudou... Vingt-sept championnes et champions olympiques et paralympiques français témoignent dans ce long-métrage narré par l'actrice Marion Cotillard.

Sorrentino sur Naples

En compétition, trois films seront présentés mardi.

Dans "Marcello Mio", également en salles à partir de mardi soir, Chiara Mastroianni entre dans la peau de son père, Marcello Mastroianni, troublant ceux qui ont connu l'acteur de "La Dolce vita", à commencer par son ancienne compagne et mère de Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve.

Sont également au casting Nicole Garcia, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud et Fabrice Luchini.

On attend également l'Italien Paolo Sorrentino pour son nouveau film sur Naples, "Parthénope", héroïne suivie de sa naissance dans les années 1950 à nos jours, et "Anora", jeune strip-teaseuse de Brooklyn mariée au fils d'un oligarque russe, de l'Américain Sean Baker.

Après sept jours de projections, "Emilia Perez" fait partie des favoris pour succéder à "Anatomie d'une chute" de la Française Justine Triet, et offrir une deuxième Palme d'or à son réalisateur français également, Jacques Audiard, après "Dheepan" (2015).

Parmi les autres long-métrages loués par la critique, "The Substance", film d'horreur féministe de la Française Coralie Fargeat avec une Demi Moore à contre-emploi. Mais aussi le très cinéphile "Caught by the Tides" du Chinois Jia Zhang-Ke, qui agrège 25 ans d'images, et "Kinds of Kindness", film à sketches avec Emma Stone signé Yorgos Lanthimos, cinéaste grec devenu chouchou d'Hollywood avec "La favorite " et "Pauvres créatures".

A l'inverse, "Megalopolis", le projet pharaonique et testamentaire de l'Américain Francis Ford Coppola, a profondément déçu, même si certains critiques américains veulent le sauver.

L'idée d'une troisième Palme d'or, du jamais vu, semble hypothétique. A moins que: en 1979, il avait obtenu sa deuxième Palme pour "Apocalypse Now", descendu en flèche par la critique.

"L'amour ouf" du Français Gilles Lellouche, avec le couple tricolore Adèle Exarchopoulos/François Civil, et "Les graines du figuier sauvage" de l'Iranien Mohammad Rasoulof sont par ailleurs très attendus jeudi et vendredi.

Le palmarès sera rendu le 25 mai.


Le tramway centenaire d'Istanbul fait peau neuve

Héritiers de cette période, les vénérables tramways d'Istiklal, mis en service en 1914, ont régulièrement subi des retouches, sans jamais trahir leur plastique. (AFP).
Héritiers de cette période, les vénérables tramways d'Istiklal, mis en service en 1914, ont régulièrement subi des retouches, sans jamais trahir leur plastique. (AFP).
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  • Au terminus de la ligne, une cinquantaine de personnes se pressent à l'avant du tramway, prêt à se lancer à petite vitesse sur la célèbre artère piétonne, longue de 1,4 km
  • Remis en service en 1990 lorsque l'avenue Istiklal a été fermée aux voitures, le "tramway nostalgique", tel qu'il est baptisé, est devenu l'emblème de la plus longue artère commerçante de la rive européenne d'Istanbul

ISTANBUL: Une cure de jouvence: l'emblématique tramway rouge et blanc de la longue avenue Istiklal d'Istanbul, chouchou des touristes, s'apprête à céder sa place à une version modernisée mais fidèle à son esthétique originelle. Perdra-t-il son cachet?

Au terminus de la ligne, une cinquantaine de personnes se pressent à l'avant du tramway, prêt à se lancer à petite vitesse sur la célèbre artère piétonne, longue de 1,4 km.

Assise au dernier rang, une touriste anglaise s'enthousiasme, téléphone en mode selfie, pour cette balade à bord du tramway de nouvelle génération, qui cohabitera une année avec son aïeul centenaire, le temps des essais.

Remis en service en 1990 lorsque l'avenue Istiklal a été fermée aux voitures, le "tramway nostalgique", tel qu'il est baptisé, est devenu l'emblème de la plus longue artère commerçante de la rive européenne d'Istanbul, arpentée chaque jour par un flot ininterrompu de touristes et de Stambouliotes.

Jusqu'à l'effondrement de l'Empire ottoman dans les années 1920, la Grande Rue de Péra, comme elle était nommée, était aussi le coeur de ce qui était alors le quartier cosmopolite de la ville, habité par de nombreux chrétiens et juifs.

Nostalgie et technologie

Héritiers de cette période, les vénérables tramways d'Istiklal, mis en service en 1914, ont régulièrement subi des retouches, sans jamais trahir leur plastique.

Le nouveau tramway, du plancher en bois aux sièges à dossier réversible, reste fidèle à l'allure de son ancêtre, auquel la mairie d'Istanbul dit vouloir offrir une retraite dans un musée des transports encore au stade de projet.

"C'est une très bonne chose qu'ils modernisent le tram, le nouveau n'a pas modifié le côté nostalgique de l'ancien", se réjouit Gönul Mürtekin, une habitante du quartier qui voyage avec son petit-fils.

"Avec le système à batteries, nous faisons beaucoup d'économies d'énergie", affirme de son côté Ali Tugrul Küçükalioglu, directeur des transports électriques d'Istanbul, qui précise qu'un tramway pourra "rouler deux jours avec une seule batterie".

Cette économie d'énergie fait partie des engagements écologiques du maire d'opposition de la ville, Ekrem Imamoglu, dont les équipes souhaitent démanteler les lignes d'alimentation qui flottent au-dessus de l'avenue.

« Ruine le côté traditionnel »

Le remplacement des lignes aériennes par des batteries intégrées présente un autre avantage, selon M. Küçükalioglu: "Pendant les fêtes nationales, le tram avait des difficultés à circuler à cause des drapeaux accrochés", affirme-t-il.

Autre innovation de la réplique: deux caméras miroirs filment de part et d'autre du véhicule en remplacement des anciens rétroviseurs, offrant aux conducteurs une meilleure visibilité et leur permettant de conduire assis.

Sans ses rétroviseurs latéraux, le tramway a aussi pu être élargi.

Mais surtout, il a été dépouillé de ses barres extérieures latérales qui offraient une accroche aux plus téméraires.

"Cela présentait un risque pour eux et pour nos conducteurs", justifie M. Küçükalioglu.

"Lorsque les touristes veulent s'accrocher au tram, ils n'y arrivent pas comme les Turcs. J'en ai vu plusieurs tomber et se blesser au visage: le nouveau tram est donc meilleur", abonde Yusuf Deniz, jeune vendeur de marrons grillés de la grande place Taksim, au terminus de la ligne.

Ahmet Hüseyin, 16 ans, regrette lui de ne plus pouvoir faire le voyage à l'air libre, agrippé au flanc du tramway.

"Ça ruine le côté traditionnel du Taksim d'avant", estime le lycéen.


Goodbye Julia, grand gagnant des Prix de la critique pour les films arabes à Cannes

La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
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  • Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, a remporté trois prix
  • Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama

DUBAÏ: Goodbye Julia, du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani, a remporté les prix du meilleur long métrage et du meilleur scénario lors de la 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes, qui s’est déroulée samedi en marge du festival du Festival de Cannes.

Le compositeur franco-tunisien Amin Bouhafa, qui a travaillé sur Hajjan, a remporté le prix de la meilleure musique pour ce film qui se déroule en Arabie saoudite.

Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, qui n’a pas remporté le prix du meilleur documentaire aux Oscars cette année, a remporté trois récompenses: meilleure réalisatrice pour Ben Hania, meilleur documentaire et meilleur montage.

Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama.

L’acteur palestinien Saleh Bakri a décroché le prix du meilleur acteur pour son rôle dans The Teacher, tandis que I Promise You Paradise, du cinéaste égyptien Morad Mostafa, est arrivé premier dans la catégorie du meilleur court métrage.

La cérémonie de remise des prix est organisée par le Centre du cinéma arabe (Arab Cinema Center, ACC), situé au Caire. Les vainqueurs sont élus par un jury de 225 critiques venus de plus de 70 pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com