BORDEAUX: Deux hommes et une femme devaient être présentées dimanche à un juge d'instruction de Bordeaux, soupçonnés d'être impliqués dans une «expédition punitive» à la voiture-bélier sur un parking à Mérignac qui a gravement blessé vendredi deux hommes, sur fond d'accusations de violences conjugales, a annoncé dimanche le parquet.
Le conducteur et le passager de la voiture, âgés de 21 et 22 ans, devaient être présentés à un juge en vue d'une mise en examen pour «tentative d'assassinat» et la mère du premier, âgée de 42 ans, pour «complicité», a précisé le parquet de Bordeaux qui a requis leur incarcération provisoire.
Vendredi vers 8H45, deux hommes de 34 et 57 ans, employés d'une société de nettoyage, ont été violemment fauchés par une Ford Fiesta qui fonçait sur eux telle une voiture-bélier, sur ce parking d'une enseigne Décathlon à Mérignac, en banlieue bordelaise.
Dans une vidéo de surveillance, on peut voir ensuite le conducteur de la Ford Fiesta rouer de coups de poing et de coups de pieds la plus jeune des victimes, identifiée comme le compagnon de sa mère. Selon des témoignages rapportés à l'AFP par le parquet, il criait: «tu feras plus jamais cela à ma mère».
Toujours hospitalisées, les deux victimes souffrent de traumatismes crâniens et de fractures ouvertes qui leur ont occasionné 45 jours d'ITT.
L'enquête des policiers de la Sûreté départementale a rapidement progressé dès vendredi avec l'arrestation à Paris et en Seine-Saint-Denis des deux agresseurs présumés et en Gironde, de la mère du jeune de 21 ans. Un troisième homme, également interpellé en région parisienne, a été mis hors de cause.
«Le mobile de cette tentative d'assassinat tiendrait au fait que la mère du jeune homme s'était plainte auprès de lui qu'elle subirait régulièrement des violences de la part de son compagnon ou ex compagnon», avec qui cette habitante de Bègles, près de Bordeaux, entretient une relation épisodique, a expliqué Frédérique Porterie, procureure de la République de Bordeaux.
En garde à vue, le jeune homme a expliqué qu'il avait décidé de lui «donner une leçon» en faisant l'aller-retour en TGV depuis Paris avec un ami, selon la même source. Tous deux ont nié une intention homicide.
Selon sa version, sa mère «était parfaitement au courant que lui et son ami allaient perpétrer une expédition punitive», a ajouté Mme Porterie, en précisant que l'affaire n'a pas de lien avec le meurtre cette semaine d'une femme par son mari violent à Mérignac.
Poursuivie pour «complicité», celle-ci est soupçonnée de leur avoir communiqué le lieu et les horaires de travail de la victime et de les avoir aidés dans leur périple en louant le véhicule puis en les conduisant à la gare de Bordeaux, une fois les faits commis, a ajouté la procureure.