MONTREAL : Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a jugé dimanche qu'un « bon nombre de questions clés restent sans réponse », après les informations données par Téhéran sur le contenu des boites noires du Boeing ukrainien abattu en janvier en Iran.
Les enregistreurs de vol de l'appareil ont révélé que les pilotes étaient toujours en vie après que l'appareil eut été touché par le premier de deux missiles iraniens, ont indiqué des responsables à Téhéran.
L'enregistreur vocal du poste de pilotage a capturé des conversations « jusqu'à 19 secondes après que le premier missile a touché l'avion », ont précisé ces responsables dimanche.
Dans un communiqué, le BST a confirmé avoir reçu de l'organisation de l'aviation civile iranienne le « téléchargement des données des enregistreurs de vol » de l'avion, notant qu'il ne s'agit pas « du rapport final d'enquête », mais « d'un bref résumé du contenu extrait le mois dernier, à Paris, des enregistreurs des données de vol et de conversations dans le poste de pilotage ».
Le résumé iranien est conforme à ce qu'ont pu constater les enquêteurs canadiens qui ont assisté au téléchargement des données en France, précise la présidente du BST, Kathy Fox, tout en affirmant que « l'enquête est loin d'être terminée car bon nombre de questions clés restent sans réponse ».
L'organisme canadien continue de réclamer une « enquête minutieuse, transparente et crédible », qui répondra aux questions suivantes :
- « Quels étaient les facteurs humains ou organisationnels derrière chacun des actes posés et chacune des décisions prises dans la chronologie des événements qui ont mené au lancement du ou des missiles qui ont abattu l’aéronef ? »
- « Sur quelles bases a-t-on pris la décision de laisser l’espace aérien iranien ouvert aux aéronefs civils, en particulier après que la République islamique d’Iran eut lancé des missiles sur une base militaire en Irak ? »
- Et enfin, « Comment les transporteurs aériens civils (notamment Ukraine International Airlines) ont-ils pris la décision de maintenir leurs activités dans la région touchée par ce conflit, en particulier après que la République islamique d’Iran eut lancé des missiles sur une base militaire en Irak ? »
Le drame a coûté la vie aux 176 personnes à bord de l'appareil, en majorité des Iraniens et des Canadiens, pour beaucoup binationaux.