Libye: démonstration de force d'un groupe armé à Tripoli

Des membres des forces spéciales libyennes formés par l'armée turque, démontrent leurs compétences lors d'une cérémonie de remise de diplômes dans la ville côtière d'al-Khums, à environ 120 km à l'est de la capitale Tripoli, le 8 avril 2021. (Mahmud TURKIA / AFP)
Des membres des forces spéciales libyennes formés par l'armée turque, démontrent leurs compétences lors d'une cérémonie de remise de diplômes dans la ville côtière d'al-Khums, à environ 120 km à l'est de la capitale Tripoli, le 8 avril 2021. (Mahmud TURKIA / AFP)
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Publié le Samedi 08 mai 2021

Libye: démonstration de force d'un groupe armé à Tripoli

  • Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des dizaines d'hommes armés regroupés devant l'entrée de l'hôtel Corinthia, présentés comme des milices par des médias locaux
  • La porte-parole du Conseil présidentiel Najwa Wheba, citée par l'agence libyenne de presse Lana, a confirmé cette descente menée dans "un des quartiers généraux où se réunit le Conseil"

TRIPOLI : Des hommes armés ont fait une démonstration de force dans la nuit de vendredi à samedi devant un hôtel à Tripoli qui sert de QG au Conseil présidentiel libyen, au moment où de profondes divisions refont surface dans le pays après une embellie politique. 

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des dizaines d'hommes armés regroupés devant l'entrée de l'hôtel Corinthia, présentés comme des milices par des médias locaux.

La porte-parole du Conseil présidentiel Najwa Wheba, citée par l'agence libyenne de presse Lana, a confirmé cette descente menée dans "un des quartiers généraux où se réunit le Conseil". 

"Aujourd'hui est un jour de repos hebdomadaire", a-t-elle toutefois indiqué, signifiant par là que le Conseil présidentiel n'était pas là sur les lieux.

Ce qui s'apparente à une démonstration de force des milices de Tripoli vise, selon la presse locale, à protester contre l'appel fait récemment par la ministre des Affaires étrangères Najla al-Mangoush au retrait des mercenaires et combattants étrangers stationnés dans le pays, y compris des troupes turques. 

Proche des cercles de pouvoir dans l'Ouest, Ankara avait permis de mettre en échec, en juin 2020, une offensive de Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, lancée en avril 2019 pour tenter de s'emparer de Tripoli. 

Le pays d'Afrique du Nord, plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, était alors divisé entre deux pouvoirs rivaux en Tripolitaine (Ouest) et Cyrénaïque (Est).  

La Turquie avait envoyé drones, instructeurs et conseillers militaires, qui forment désormais des cadets libyens dans le cadre d'une intense coopération entre les deux camps.

Khalifa Haftar avait bénéficié du soutien de la Russie et des Emirats arabes unis notamment. 

Un cessez-le-feu a été signé en octobre et un gouvernement unifié, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, a été porté au pouvoir au terme d'un processus politique parrainé par l'ONU, validé en mars par un vote du Parlement.

Selon la feuille de route de l'ONU qui a permis la désignation de M. Dbeibah et d'un Conseil présidentiel de trois membres, le nouvel exécutif devra unifier les institutions pour sortir le pays d'un conflit internationalisé et mener la transition d'ici des élections en décembre.

En appelant, début mai, la Turquie à "coopérer pour mettre fin à la présence de toutes les forces étrangères", la cheffe de la diplomatie libyenne, originaire de Benghazi (Est), s'est attirée une avalanche de critiques à Tripoli et d'innombrables appels à sa démission.

Malgré la fin des combats et l'installation d'un pouvoir unifié, de profondes divisions subsistent entre l'Ouest et l'Est, ce dernier étant de facto toujours contrôlé par Haftar, alors qu'on dénombre quelque 20.000 mercenaires et combattants étrangers de différentes nationalités toujours présents en Libye.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".