ROME: La justice italienne a autorisé l'extradition en France d'un Albanais soupçonné d'avoir fourni une arme à l'auteur de l'attaque au camion perpétrée à Nice (sud-est de la France) le 14 juillet 2016, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
"La remise aux autorités françaises du citoyen albanais été décidée", a indiqué dans un mail la cour d'appel de Naples (sud de l'Italie), interrogée par l'AFP.
Endri Elezi, qui faisait l'objet d'un mandat européen émis le 27 avril 2020 par la France, avait été arrêté le 21 avril à Sparanise (Caserte, sud).
Au cours de l'audience qui s'est tenue jeudi, l'Albanais de 28 ans, cité par l'agence italienne AGI, a nié en bloc les accusations pesant contre lui: "Je n'ai jamais vendu ou fourni d'armes et je ne connais aucune des personnes impliquées".
Le 14 juillet 2016, Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait foncé avec un camion sur la foule rassemblée en bord de mer sur la Promenade de Anglais à Nice à l'occasion de la fête nationale, faisant 86 morts.
Selon les autorités françaises, Endri Elezi, surnommé "Gino", aurait fourni à l'assaillant un fusil d'assaut, provenant d'un cambriolage et dissimulé dans une forêt sur les hauteurs de Nice, par l'intermédiaire d'un autre Albanais.
Cette décision de la justice italienne intervient après que la cour d'appel de Paris a confirmé en mars le renvoi aux assises de huit personnes, dont Endri Elezi, dans cette affaire.
Puisque l'enquête est terminée et le procès déjà prévu, un supplément d'information devra être ordonné, notamment pour que l'Albanais soit interrogé et soumis aux expertises psychiatriques et psychologiques obligatoires, avant de pouvoir être éventuellement jugé, avait expliqué une source judiciaire française lors de son arrestation.
Mohamed Lahouaiej Bouhlel ayant été abattu au volant du camion, la cour d'assises spéciale examinera les responsabilités de membres de son entourage et d'intermédiaires impliqués dans le circuit des armes qui lui étaient destinées.
Endri Elezi est mis en cause pour "association de malfaiteurs" et infraction à la législation sur les armes", dans le volet de l'enquête portant sur le trafic d'armes.
L'information judiciaire n'a pas pu démontrer pour cinq suspects ayant fourni des armes à Lahouaiej Bouhlel qu'ils avaient eu connaissance de son projet d'attaque. La qualification terroriste a donc été écartée et ils sont renvoyés aux assises pour des infractions de droit commun.
Le procès qui doit durer plusieurs semaines au moins se déroulera au palais de justice de Paris, après celui des attentats du 13 novembre 2015 dans la capitale française et ses environs.