USA: une élève de 6e ouvre le feu dans son collège et fait trois blessés

Des enfants se tiennent à proximité du lycée de Rigby / AP
Des enfants se tiennent à proximité du lycée de Rigby / AP
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Publié le Vendredi 07 mai 2021

USA: une élève de 6e ouvre le feu dans son collège et fait trois blessés

  • La tireuse, scolarisée dans ce collège de la petite ville de Rigby, a été rapidement interpellée par la police, qui n'a pas communiqué son identité ou son âge
  • L'an dernier, plus de 43.000 personnes aux Etats-Unis ont été tuées par des armes à feu, y compris les suicides, d'après le site Gun Violence Archive

LOS ANGELES : Une élève de sixième a ouvert le feu jeudi matin dans son collège de l'Idaho (ouest des Etats-Unis), blessant légèrement trois personnes avant d'être désarmée par une enseignante, ont annoncé les autorités locales.

La tireuse, scolarisée dans ce collège de la petite ville de Rigby, a été rapidement interpellée par la police, qui n'a pas communiqué son identité ou son âge. Les élèves de sixième sont généralement âgés de onze ou douze ans.

"Ce matin, aux environs de 9h08, une élève de sixième a pris une arme de poing dans son sac à dos. Elle a tiré plusieurs balles à l'intérieur de l'établissement et a blessé trois personnes. Deux d'entre elles sont des élèves et une autre un employé de l'établissement", a déclaré lors d'une conférence de presse le shérif du comté de Jefferson, Steve Anderson.

Il a souligné que les blessures étaient légères et que la vie des trois victimes, transportées à l'hôpital, n'était pas en jeu.

"Durant la fusillade, une enseignante a désarmé l'élève et l'a maintenue jusqu'à ce que les forces de l'ordre procèdent à son arrestation", a ajouté le shérif Anderson, sans pouvoir expliquer les motivations de l'enfant.

Les tirs ont débuté dans le hall d'entrée du collège et se sont poursuivis à l'extérieur, a-t-il précisé.

 

Aux Etats-Unis, les armes à feu aussi font leur retour à l'école

A peine revenus sur les bancs de l'école, les élèves américains se retrouvent face aux vieux démons de l'Amérique: les armes à feu qui menacent chaque jour des dizaines d'entre eux.

La journée de jeudi a commencé comme un mauvais film: dès 7H00, une nouvelle recrue de l'armée, en formation dans une base militaire de Caroline du Sud, a détourné un bus scolaire pour des raisons encore confuses.

Les 18 enfants en route vers leur école primaire se sont retrouvés sous la menace de son fusil, avant qu'il ne les relâche indemnes et finisse par abandonner le véhicule. Interpellé peu après, ce jeune homme de 23 ans a été inculpé pour enlèvements.

"Heureusement personne n'a été blessé", a commenté le shérif local Leon Lott sur la chaîne ABC news, sans cacher son soulagement. "Pour nous, membres des forces de l'ordre, le détournement d'un bus scolaire par un individu armé est probablement l'un des appels les plus effrayants", a-t-il admis.

De l'autre côté du pays, vers 09H00 locales, une élève de sixième d'une petite ville de l'Idaho a sorti une arme à feu de son sac à dos et a tiré autour d'elle. Deux élèves et un adulte ont été blessés, mais leur vie ne semble pas en danger. La jeune fille aux motivations inconnues, a été désarmée par un professeur et interpellée.

Dans l'après-midi à Albuquerque, au nouveau Mexique, un lycée a été évacué parce qu'un professeur a cru voir un élève porter une arme. Il s'agissait en fait d'un téléphone portable, mais la situation montre à quel point les enseignants sont à cran.

Et non sans raison: en Caroline du Sud, toujours jeudi, un lycéen a été arrêté pour être venu à l'école avec une arme à feu. La veille en Alabama, un lycéen avait été interpellé avec deux pistolets et un couteau...

Pire qu'avant

Ces incidents sont répertoriés par les médias locaux, mais ils ne font pas les gros titres des médias nationaux. Seul un bain de sang, comme à Parkland en Floride en février 2018 (17 morts) provoque aujourd'hui une onde de choc.

"Aucun autre pays développé ne vit et ne tolère autant de coups de feu dans les écoles", a déploré sur Twitter Shannon Watts, la fondatrice du mouvement Moms demand action. 

 

Plus de 248.000 élèves ont été exposés à des fusillades dans des écoles américaines depuis la tuerie de Colombine en 1999 (treize morts), selon une base de données du Washington Post qui recense l'ensemble des jeunes affectés, y compris les témoins des drames ou ceux contraints d'être évacués dans l'urgence.

Après 25 et 23 fusillades recensées en 2018 et 2019 dans des établissements scolaires, la pandémie a, de fait, offert un répit. Pour limiter la propagation du virus, la plupart des écoles ont fermé en mars 2020 et certaines commencent tout juste à rouvrir. "Seules" neuf fusillades ont donc été enregistrées en 2020 et deux sur le premier trimestre 2021.

"On craint que la violence des armes soit pire en 2021 qu'avant la pandémie", ont toutefois mis en garde deux professeurs de droit pénal, James Densley et Jillian Peterson, dans un article publié par The Conversation après la mort d'un élève dans un lycée du Tennessee le 12 avril.

Fléau récurrent aux Etats-Unis, les fusillades relancent régulièrement le débat sur la prolifération des armes à feu dans le pays, sans beaucoup d'avancées concrètes.

De nombreux Américains restent très attachés à leurs armes et se sont même précipités pour en acheter davantage depuis le début de la pandémie, et encore plus lors des grandes manifestations antiracistes du printemps 2020 et des tensions électorales de l'automne.

L'an dernier, plus de 43.000 personnes aux Etats-Unis ont été tuées par des armes à feu, y compris les suicides, d'après le site Gun Violence Archive.

Les ventes record d'armes à feu ces derniers mois aux Etats-unis et la détérioration de la santé mentale des jeunes confinés "exacerbent les risques de violences", selon ces deux experts, auteurs d'un ouvrage récent sur le sujet. 

Le 26 avril, un élève de 6e d'un collège du Minnesota a tiré des coups de feu dans un couloir de l'établissement avant d'être arrêté. Son père s'est ensuite excusé dans les médias locaux. "Avec le Covid, les enfants sont déprimés, ils n'ont pas d'amis", a tenté d'expliquer Troy Gorham sur KSTP. "Ils sont tout le temps face à leurs ordinateurs, ça leur crame le cerveau."


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington et Londres imposent des sanctions contre l'Iran, visant des fabricants de drones

Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense
  • L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles", après l'attaque du week-end dernier contre Israël.

Les sanctions de Washington visent "16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens" dont les Shahed qui "ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril", a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.

Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des compte" à l'Iran avec ces nouvelles sanctions visant la République islamique.

Il a assuré que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les sanctions imposées par Londres ciblent, elles, "plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques", a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.

Téhéran a présenté son attaque comme une riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël visant le consulat iranien à Damas début avril.

Eviter l'escalade 

En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais veulent aussi éviter une escalade de la violence dans la région.

L'Union européenne a ainsi décidé, mercredi lors d'un sommet à Bruxelles, d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles.

Et jeudi, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a indiqué que les dirigeants des pays du G7, en réunion sur l'île italienne de Capri, discutent "de mesures supplémentaires", tout en insistant sur la nécessité d'éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) devraient appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au sein du ministère italien des Affaires étrangères.

Et les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis à Washington, avaient promis, dans un communiqué mercredi soir, d'assurer "une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices".

Ils avaient par ailleurs appelé "à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".


L'éventuelle aide américaine à l'Ukraine «ne changera rien», selon le Kremlin

Des piétons marchent vers un drapeau national ukrainien flottant en berne en raison du mauvais temps, à côté du monument de la Patrie au musée en plein air de la Seconde Guerre mondiale à Kiev, le 18 avril 2024 (Photo, AFP).
Des piétons marchent vers un drapeau national ukrainien flottant en berne en raison du mauvais temps, à côté du monument de la Patrie au musée en plein air de la Seconde Guerre mondiale à Kiev, le 18 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • L'heure est à l'optimisme à Moscou, plusieurs mois après l'échec de la contre-offensive de Kiev de l'été 2023
  • De son côté, épuisée par deux ans de combats, l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe supérieure en nombre de soldats, en quantités d'armement et de munitions

MOSCOU: Le Kremlin a assuré jeudi que l'aide des Etats-Unis à l'Ukraine, bloquée au Congrès depuis plusieurs mois et sur laquelle les élus américains doivent se prononcer samedi, "ne pourra rien changer" à la situation sur le front, où l'armée russe est à l'offensive.

L'Ukraine réclame inlassablement à ses alliés occidentaux plus de munitions et de systèmes de défense antiaérienne, alors que les forces russes pilonnent toujours quotidiennement ses villes et ses infrastructures énergétiques.

Or, la Chambre américaine des représentants doit voter samedi sur un texte prévoyant près de 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique à l'Ukraine, ce qui pourrait permettre à son armée de reprendre son souffle.

"Cela ne peut en aucun cas influencer l'évolution de la situation sur les fronts", a balayé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

"Cela ne pourra rien changer", a-t-il martelé devant la presse, affirmant que "tous les experts indiquent dorénavant que la situation sur le front est défavorable à la partie ukrainienne".

Vote à l'issue incertaine 

L'heure est à l'optimisme à Moscou, plusieurs mois après l'échec de la contre-offensive de Kiev de l'été 2023 et alors que l'armée russe grignote progressivement du terrain, notamment dans le Donbass, cible prioritaire du Kremlin.

De son côté, épuisée par deux ans de combats, l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe supérieure en nombre de soldats, en quantités d'armement et de munitions.

Les forces ukrainiennes manquent notamment de systèmes de défense antiaérienne pour contrer les attaques quotidiennes russes de drones explosifs et de missiles, à l'instar de la triple frappe mercredi à Tcherniguiv, qui a fait 18 morts.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky déplore quasiment tous les jours le manque d'aide des Occidentaux, après plus de deux ans de conflit à haute intensité.

Mi-mars, le chef de l'Etat ukrainien avait jugé "d'importance critique" une décision rapide du Congrès américain sur le déblocage de l'aide à son pays, confronté simultanément à des difficultés pour enrôler des volontaires dans l'armée.

"Nous avions besoin de cet argent hier, pas demain, pas aujourd'hui", a appuyé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal dans un entretien à la BBC.

Cette aide financière a déjà été approuvée par le Sénat à majorité démocrate, mais reste bloquée au Congrès, les représentants républicains, soutenant Donald Trump, faisant la sourde oreille à six mois de la présidentielle.

Le président américain Joe Biden, qui pousse pour l'adoption de ce texte, s'est lui à nouveau dit mercredi "très favorable" à cette enveloppe, évoquant dans les colonnes du Wall Street Journal "un moment charnière".

L'issue du vote n'en reste pas moins incertaine à ce stade.

Restrictions d'électricité 

Pourtant, sur le terrain, la dynamique n'est pas à l'avantage de l'Ukraine, dont près de 20% du territoire reste occupé par la Russie.

Deux personnes ont été tuées jeudi dans de nouveaux bombardements russes, selon les autorités locales.

Et les attaques russes visant les infrastructures énergétiques restent très fréquentes malgré les tentatives de l'armée ukrainienne de protéger ces sites.

Face à cette situation, le ministère ukrainien de l'Energie a appelé jeudi la population et les entreprises à limiter leur consommation d'électricité le soir "pendant les heures de pointe" (de 19h00 à 22h00), relayant la demande de l'opérateur privé d'électricité DTEK.

Le ministère a notamment justifié cette décision par "l'augmentation de la charge sur le réseau électrique qui découle" de ces frappes russes répétées.

En représailles, l'Ukraine vise régulièrement des raffineries ou des sites militaires sur le sol russe dans le but de perturber la chaîne logistique d'approvisionnement vers les troupes engagées sur le front.

Jeudi, le renseignement militaire ukrainien (GUR) a revendiqué une frappe "réussie" la veille sur un aérodrome militaire russe en Crimée annexée, "détruisant ou endommageant gravement" des lanceurs de systèmes S-400, des équipements radar et un centre de contrôle de défense antiaérienne.