Le Pen enrôle l'homme d'affaires breton Florent de Kersauson pour les Régionales

Marine Le Pen (C), présidente du parti d'extrême droite française du Rassemblement National, Gilles Pennelle (G) et Florent De Kersauson (D), tiennent une conférence de presse dans le cadre de la campagne du parti pour les élections régionales de juin 2021 en Bretagne, à La Trinite-sur-Mer le 6 mai 2021. (Photo, AFP)
Marine Le Pen (C), présidente du parti d'extrême droite française du Rassemblement National, Gilles Pennelle (G) et Florent De Kersauson (D), tiennent une conférence de presse dans le cadre de la campagne du parti pour les élections régionales de juin 2021 en Bretagne, à La Trinite-sur-Mer le 6 mai 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 mai 2021

Le Pen enrôle l'homme d'affaires breton Florent de Kersauson pour les Régionales

  • Le nouveau « tête de liste » du RN dans le Morbihan est le fondateur de la Route du Rhum et le frère du navigateur Olivier de Kersauson
  • Il a dirigé une société de gestion de portefeuilles pour laquelle il a été condamné à 100 000 euros d'amende, assortie d’une interdiction d’exercer la profession pendant 5 ans

LA TRINITE-SUR-MER : Marine Le Pen a annoncé jeudi à la Trinité-sur-Mer le ralliement, comme tête de liste du RN dans le Morbihan pour les élections régionales de juin, de l'homme d'affaires breton Florent de Kersauson, frère du navigateur Olivier de Kersauson, et ami de longue date de la famille Le Pen.

La cheffe du RN et candidate à l'Elysée, visiblement ravie de revenir dans la ville natale de son père Jean-Marie Le Pen, où elle a passé de nombreux étés, s'est dite dans un point presse « très heureuse » de voir M. de Kersauson « nous accorder sa confiance » alors qu'« il n'était pas au RN ».

Fondateur de la Route du Rhum, course à la voile transatlantique en solitaire, Florent de Kersauson, âgé de 71 ans, a expliqué avoir rejoint le RN - sans prendre sa carte - par « dégoût » des Républicains pour lesquels il a « voté pendant 40 ans ». « Quand tu serres la main d'un Républicain, tu ne sais pas si c'est la main de Macron ».

Il a affirmé avoir « voté pour Marine Le Pen pour la première fois en 2017 » parce qu'il « n'avait pas confiance en Emmanuel Macron ». Le fait qu'il y ait « de moins en moins d'hostilité vis-à-vis du RN » et une « sorte d'acceptation » du parti d'extrême droite a aussi « joué dans (sa) décision ».

Florent de Kersauson a travaillé 20 ans chez Alcatel avant de diriger une société de gestion de portefeuilles, Nestadio Capital, pour laquelle il a été condamné en septembre par l'AMF à 100 000 euros d'amende, assortie d’une interdiction d’exercer la profession de gérant ou de dirigeant d’une société de gestion pendant 5 ans.

Le nouveau candidat a raconté avoir été approché par Marie-Caroline Le Pen, sœur aînée de Marine, dont le mari Philippe Olivier est un proche conseiller de la cheffe du RN.

Il a dit « ne pas être d'accord sur tout » avec le RN, opposé notamment à la retraite à 60 ans et 40 annuités « parce qu’il faut la payer ».

Mais il s’est dit prêt à aider financièrement le RN, très endetté. « Si on me demande quelques sous, je ferai ce qu’il faut ».

Florent de Kersauson a ensuite emmené Marine Le Pen en balade dans le port sur un bateau à moteur, où la candidate a redit son attachement à ce « berceau familial ».

Son frère Olivier de Kersauson avait appris à naviguer sur l'ancien bateau de Jean-Marie Le Pen, « le Général Cambronne », dont il était devenu le skipper attitré.

Il s'agissait du premier déplacement politique de Marine Le Pen à La Trinité, et de son deuxième pour la campagne des élections régionales, après celui dans le Nord début avril.

La Bretagne est une terre de conquête pour la candidate à l'Elysée, qui y avait recueilli 24,6% des voix au second tour de la présidentielle en 2017 (-9,4 points par rapport à son score national) et 17,3% aux européennes de 2019 (-6 points). Le Morbihan est le département breton où elle avait réalisé ses meilleurs scores en 2017.

Parvenir en tête au premier tour des régionales dans cette région serait « une révolution », selon Marine Le Pen, venue soutenir la tête de liste à ce scrutin Gilles Pennelle, patron du RN en Bretagne.

Marine Le Pen s'était rendue la dernière fois en Bretagne en juin 2020, sur l'Ile de Sein, pour célébrer le 80e anniversaire de l'appel du 18 juin du général de Gaulle, longtemps combattu par son parti. Mais son déplacement avait suscité l'hostilité des habitants et tourné court.


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.