Entre l’establishment libanais et les années 80, le contentieux entre chrétiens et musulmans sur le cadre politique du pays avait deux extrêmes: une allusion à la division et au fédéralisme par les premiers et les revendications d’unité arabe ou d’unité avec la Syrie par les seconds. Cependant, les deux ont des réserves sur le Liban qui doivent être traitées pacifiquement, par un équilibre délicat, la maîtrise de l’art du mensonge, un mélange de pratiques politiques modernes et claniques et des efforts constants pour réduire la volonté des deux parties de recourir à la violence.
Le pacte d’indépendance de la France stipulait que les chrétiens devaient abandonner leur rêve de rester sous la protection française en échange de l’abandon par les musulmans de leurs aspirations à l’unité arabe ou syrienne. George Naccache avait raison d’affirmer que «deux négations ne font pas une nation», car le discours des chrétiens sur la division et la recherche de la protection de l’Occident a été confronté aux menaces d’unité des musulmans, que ce soit avec la République arabe unie de Nasser ou la Syrie baasiste.
La rhétorique sécessionniste (même lorsqu'elle est conçue comme un désir d'ouverture aux mondes occidental ou arabe) prend de l'ampleur à chaque crise qui frappe le cadre de gouvernance du Liban. Sans surprise, cette rhétorique a culminé pendant la guerre civile, régressant largement après la signature de l’Accord de Taif, qui a simultanément affirmé l’arabité du Liban et souligné la finalité de l’entité libanaise.
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