Même évincé de Facebook, Trump cimente son influence sur les républicains

Sur cette illustration photo, un écran de téléphone affiche la déclaration de l'ancien président américain Donald Trump sur l'arrière-plan de sa page Facebook, le 5 mai 2021, à Arlington, en Virginie. (Photo, AFP)
Sur cette illustration photo, un écran de téléphone affiche la déclaration de l'ancien président américain Donald Trump sur l'arrière-plan de sa page Facebook, le 5 mai 2021, à Arlington, en Virginie. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 mai 2021

Même évincé de Facebook, Trump cimente son influence sur les républicains

  • En dépit de sa défaite face à Joe Biden en 2020, le tempétueux milliardaire reste très populaire auprès des électeurs républicains
  • Pour donner aux électeurs les informations « venant directement du bureau de Donald J Trump », l'ex-président a lancé cette semaine un site reprenant ses communiqués

WASHINGTON : Malgré le maintien de son interdiction sur Facebook, Donald Trump a voulu afficher mercredi son influence sur les républicains en éreintant, dans une salve de communiqués, l'une des rares élues critiques de son parti et en réitérant ses accusations, sans fondement, de fraudes électorales.

En dépit de sa défaite face à Joe Biden en 2020 et d'une deuxième procédure infamante en destitution, déclenchée après l'assaut meurtrier du Capitole par des manifestants pro-Trump, le tempétueux milliardaire reste très populaire auprès des électeurs républicains. Et il le sait. 

Privé de réseaux sociaux depuis cette attaque, c'est par des communiqués que l'ex-président s'en est pris à Liz Cheney, l'une des rares parlementaires de son parti à avoir voté en faveur de sa mise en accusation pour « incitation à l'insurrection ».

De tout son poids d'ex-président, le magnat de l'immobilier a appelé a écarter cette dernière de son poste de numéro trois des républicains à la Chambre des représentants, pour la remplacer par une jeune élue pro-Trump, Elise Stefanik.

« Liz Cheney est une imbécile va-t-en-guerre qui n'a rien à faire dans la hiérarchie du parti républicain », a écrit Donald Trump. 

Cheney en difficulté

Le républicain n'a jamais concédé explicitement sa défaite à la présidentielle du 3 novembre 2020 face à Joe Biden. 

Malgré les échecs à répétition de ses recours en justice, il avait entretenu sur les réseaux sociaux le mythe d'une fraude électorale massive jusqu'au 6 janvier, lorsque le Congrès devait certifier la victoire de son rival démocrate. 

Rassemblés ce jour-là à Washington pour l'écouter, certains de ses partisans s'étaient ensuite lancés à l'assaut du Capitole. 

Les réseaux sociaux avaient réagi rapidement, en suspendant les comptes du milliardaire. Et le conseil de surveillance de Facebook, dont les décisions sont contraignantes, a jugé mercredi que l'ancien locataire de la Maison Blanche « avait créé un environnement où un risque sérieux de violence était possible » le 6 janvier.

Agée de 36 ans, Elise Stefanik avait voté ce même jour au Congrès contre la certification de la victoire de Joe Biden dans plusieurs Etats clés.

A l'issue d'un procès en destitution mené tambour battant en février au Congrès, Donald Trump avait été acquitté. 

Liz Cheney « continue » d'affirmer « bêtement qu'il n'y a pas eu de fraude électorale », a tonné le magnat de l'immobilier mercredi, « alors qu'en fait, les preuves (...) démontrent le contraire ».

L'annonce du soutien de l'influent ex-président à sa rivale survient tandis qu'un vote interne sur son maintien au poste de numéro trois pourrait survenir dès la semaine prochaine, lorsque les parlementaires républicains, en vacances, reviendront à Washington. 

Les chefs républicains de la Chambre, Kevin McCarthy, numéro un, et Steve Scalise, numéro deux, ont déjà affirmé cette semaine que Liz Cheney ne disposait plus du soutien du groupe parlementaire. 

« L'Histoire nous jugera »

Tandis que d'autres républicains visés par les attaques de l'ex-président évitent soigneusement de réagir publiquement, l'élue du Wyoming clame que Donald Trump, qui caresse l'idée de se représenter en 2024, ne devrait pas « jouer un rôle dans l'avenir » du pays. 

Et c'est en appelant ses collègues, dans une tribune, à tourner le dos « au culte de la personnalité Trump » qu'elle a réagi mercredi à ses communiqués incendiaires.

Le parti « est à un tournant décisif », a-t-elle écrit dans les pages du Washington Post.

« Nous républicains devons décider si nous allons choisir la vérité » ou « rejoindre la croisade de Trump pour délégitimer le résultat » de la présidentielle. 

« L'Histoire nous jugera ». 

Dans un contraste saisissant, les républicains pro-Trump courtisent le milliardaire chez lui, en Floride. Dernier en date: Ted Cruz, qui a posté mardi soir une photo des deux hommes, sourires aux lèvres. 

En face, les défenseurs républicains de Liz Cheney sont rares. Elle « refuse de mentir », avait salué mardi soir le sénateur Mitt Romney, autre bête noire de Donald Trump. 

Face à ces divisions, Joe Biden a estimé mercredi que les républicains étaient « au beau milieu d'une espèce de mini-révolution ».

Pour donner aux électeurs les informations « venant directement du bureau de Donald J Trump », l'ex-président a lancé cette semaine un site reprenant ses communiqués. 

Mais son impact reste loin de l'immense caisse de résonance qu'il trouvait sur Twitter, Facebook et Instagram, souligne Joshua Tucker, professeur à l'université de New York: 

« Soyons clairs, si vous êtes Trump et que vous voulez avoir une influence en 2022 et (...) peut-être vous présenter en 2024, il vaut mieux être sur les réseaux sociaux. » 


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.