Les restaurants de Gaza luttent pour survivre pendant le Ramadan, au milieu des restrictions liées à la pandémie

Un Palestinien portant les achats qu’il vient d’effectuer, lors d'un confinement dû à la Covid-19, dans la bande de Gaza, le 27 août 2020 (Photo AP)
Un Palestinien portant les achats qu’il vient d’effectuer, lors d'un confinement dû à la Covid-19, dans la bande de Gaza, le 27 août 2020 (Photo AP)
Short Url
Publié le Vendredi 07 mai 2021

Les restaurants de Gaza luttent pour survivre pendant le Ramadan, au milieu des restrictions liées à la pandémie

  • Le gouvernement dirigé par le Hamas impose une fermeture complète, du coucher du soleil à l'aube, pour lutter contre un nombre croissant de contaminations
  • Le secteur du tourisme de Gaza se plaint d’un Ramadan incolore, les entreprises locales ayant été privées des revenus du mois le plus rentable de l'année

GAZA CITY: Imad Al-Rayyes a attendu avec impatience le mois du Ramadan pour que son restaurant, dans la bande de Gaza, puisse amortir une partie des lourdes pertes subies au cours de l'année écoulée, à la suite de la pandémie du coronavirus (Covid-19). 

Cependant, le gouvernement dirigé par le Hamas a imposé une fermeture complète , du coucher du soleil jusqu’à l’aube, pendant le mois sacré, pour lutter contre un nombre croissant de contaminations. 

«Le mois le plus productif économiquement pour les restaurants, en particulier notre restaurant, est le mois du Ramadan, au cours duquel sont organisés les iftars des entreprises et des institutions», a affirmé Al-Rayyes, le directeur du restaurant LightHouse sur la plage de Gaza, à Arab News.  

«Les organismes de bienfaisance organisent des banquets pour les pauvres et les autres, ce qui se traduit par des profits élevés pendant cette période. Cette année, le résultat a été exactement le contraire.» 

La nouvelle de la fermeture pendant les heures de l'iftar a choqué les résidents, car les entreprises locales ont dû faire des sacrifices. 

«Il y a eu une fermeture complète du restaurant tout au long du mois», a expliqué Al-Rayyes. «Comme nous ne proposons pas de services de livraison, nous avons décidé de fermer complètement le restaurant. Ce qui signifie que nous avons dû licencier 41 employés.» 

Al-Rayyes ne peut pas remplir ses obligations envers son personnel en l'absence de revenus, précisant que le Ramadan représentait généralement 30% des revenus annuels du restaurant et du café. Il y a encore des dépenses périodiques même pendant la fermeture, a poursuivi Al-Rayyes, car les organismes gouvernementaux n'ont fourni aucun soutien. 

Les réglementations locales ajoutent même des restrictions à la circulation des véhicules le vendredi et le samedi, ce qui a encore eu un impact sur les clients potentiels du restaurant. 

De nombreux Palestiniens organisent généralement un iftar avec leurs familles dans des restaurants ou sur le front de mer, au printemps et en été, mais pas pendant la pandémie. 

«Cette année, nous n'avons pas ressenti la belle atmosphère du Ramadan en termes de soirées prolongées, et la seule chose que nous ressentons est le jeûne», a confié Hana Al-Jarousha, mère de quatre enfants, à Arab News. 

«J'avais l'habitude de sortir à chaque Ramadan au moins trois fois pour prendre un iftar dans un restaurant, et parfois sur le front de mer avec des amis et la famille. Nous y passions la nuit jusqu'à l'heure du sahour ou un peu plus tôt, mais cette année, il n'en est rien.» 

La bande de Gaza a enregistré plus de 100 000 cas de Covid-19 depuis que le premier cas a été signalé en août. Depuis, 927 décès ont été enregistrés. 

La perte financière a été catastrophique pour le secteur du tourisme local. 

Iman Awad, vice-président de l'association des restaurants et des établissements touristiques locaux, a affirmé que la fermeture totale avait eu un impact particulier sur les restaurants, qui dépendent généralement du Ramadan pour un coup de pouce financier. 

«Le mois du Ramadan est le mois de la reprise pour les restaurants, le mois du travail continu», a précisé Awad à Arab News. 

«La perte est continue depuis près d'un an. On espérait que les restaurants seraient ouverts et que les gens seraient autorisés à s’y rendre pendant le mois du Ramadan. Mais, malheureusement, la fermeture a été un obstacle à la remise en marche du secteur touristique.» 

Les pertes totales pour le secteur du tourisme dans la bande de Gaza sont estimées à plus de 100 millions de dollars, tandis que la main-d'œuvre a actuellement diminué de 20 pour cent. 

«Cette année, sur le plan personnel, il n'y a pas eu de Ramadan», a conclu Awad. «Il n'y avait pas d'ambiance familiale, pas de marchés, ni d’agréables réunions avec la famille et les proches, que ce soit au niveau individuel, ou au niveau du tourisme.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".