L'OMS va créer un centre mondial de prévision des épidémies à Berlin

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier lors d'une conférence de presse avec Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), vu à l'écran par vidéoconférence, après des entretiens sur le programme de vaccination Covax. (Photo, AFP)
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier lors d'une conférence de presse avec Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), vu à l'écran par vidéoconférence, après des entretiens sur le programme de vaccination Covax. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 05 mai 2021

L'OMS va créer un centre mondial de prévision des épidémies à Berlin

  • «La pandémie de Covid-19 a mis en évidence les lacunes des systèmes mondiaux de renseignement sur les pandémies et les épidémies»
  • Doté par l'Allemagne d'un financement de 30 millions d'euros par an pour le moment, il fera partie de l'OMS, qui estime que davantage de fonds seront nécessaires

GENEVE: Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus et la chancelière allemande Angela Merkel ont annoncé mercredi la création d'un centre mondial de prévision et détection des épidémies à Berlin.

«La pandémie de Covid-19 a mis en évidence les lacunes des systèmes mondiaux de renseignement sur les pandémies et les épidémies», a déclaré le directeur de l'OMS, en conférence de presse.

«Les virus se déplacent rapidement, mais les données peuvent se déplacer encore plus vite. En disposant de bonnes informations, les pays et les communautés peuvent garder une longueur d'avance sur les risques», a-t-il ajouté.

Dans le cas du Covid-19, les premiers cas ont été signalés le 31 décembre 2019 dans la ville chinoise de Wuhan, alors que l'épidémie avait déjà gagné du terrain. Les experts internationaux mandatés par l'OMS pour étudier l'origine du virus s'accordent à dire que l'épidémie pourrait avoir démarré entre fin septembre et début décembre.

«C'est le système EIOS (plateforme OMS de veille épidémiologique de l'OMS, ndlr) qui a collecté les premiers signalements d'un nouveau virus à Wuhan, en Chine, aux premières heures du 31 décembre 2019», a expliqué M. Tedros.

«Notre objectif est que le Hub de l'OMS fasse passer ce travail à une vitesse supérieure, en générant de meilleures données et de meilleures analyses», a-t-il dit.

Doté par l'Allemagne d'un financement de 30 millions d'euros par an pour le moment, il fera partie de l'OMS, qui estime que davantage de fonds seront nécessaires.

La plateforme, basée à Berlin et qui ouvrira sans doute en septembre, travaillera avec des partenaires du monde entier afin de «prédire, prévenir, détecter, se préparer et répondre aux risques de pandémie et d'épidémie dans le monde entier», a expliqué l'OMS.

«La pandémie de Covid-19 nous a appris que nous ne pouvions lutter qu'ensemble contre des pandémies et des épidémies», a souligné pour sa part Mme Merkel.

«Le nouveau Hub de l'OMS sera une plateforme mondiale en matière de prévention des pandémies, réunissant diverses institutions gouvernementales, universitaires et privées. Je suis ravie que l'OMS ait choisi Berlin et j'invite les partenaires du monde entier à contribuer» au projet, a-t-elle poursuivi.

Présent à la conférence de presse, le directeur chargé des questions d'urgence sanitaire à l'OMS, Michael Ryan, a estimé que le service actuel de renseignement sur les épidémies (EIOS) de l'OMS était «fantastique»: «C'est un système piloté par l'intelligence artificielle qui permet une détection très précoce d'informations qui sont déjà dans le domaine public».

«Mais notre problème et notre défi est qu'il fonctionne quand il y a une épidémie», a-t-il dit. Et pourtant, «il y a des signaux qui peuvent se produire avant les épidémies», notamment des données concernant la mobilité, le climat et les animaux, qui permettent de mieux détecter la menace.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.