PARIS: La chaîne française d’information en continu CNews est arrivée pour la première fois en tête des chiffres d’audience ce lundi, devançant sa concurrente principale BFM TV. Un succès qui vient confirmer l’augmentation notable et progressive de la popularité de CNews depuis le recrutement en 2019 d’Éric Zemmour, polémiste et auteurs de plusieurs livres à succès, connu pour ses positions anti-islam et immigration.
Un virage à droite marqué qui fonctionne pour la chaine qui offre désormais des tribunes de choix aux propos réactionnaires entre la fin de journée et le début de soirée, dans l’Heure des Pros animée par Pascal Praud et Face à l’Info pilotée par Zemmour. Deux émissions phares qui laissent la part belle à la parole « libérée » et aux débat enflammés, régulièrement plébiscitées par les téléspectateurs.
Figure majeure du paysage audiovisuel français, Éric Zemmour s’est fait connaître dans l’émission nocturne à succès On est pas couchés où il usait de sa verve acerbe lors de critiques culturelles. En 2014, il devient un auteur reconnu avec Le Suicide Français dans lequel il détaille les raisons du déclin supposé de la France depuis la mort du général De Gaulle en 1970.
Il est condamné à plusieurs reprises par la justice pour provocation à la haine raciale et provocation à la haine religieuse. Fin septembre 2020, il qualifie notamment les migrants mineurs isolés de « voleurs », d’« assassins » et de « violeurs » dans son émission, ce qui lui vaut de multiples plaintes et l’ouverture d’une enquête au parquet de Paris pour « injures publiques à caractère raciste ». Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a sanctionné CNews d’une amende de 200 000 euros pour ces propos qualifiés d’ « incitation à la haine » et « à la violence ».
Malgré les polémiques suscitées et les critiques qui la visent, la chaîne CNews ne l’a pas désavoué pour autant. Éric Zemmour fait également face à de multiples accusations d’agression sexuelles depuis les révélations jeudi du média d’enquête Mediapart. Plusieurs femmes le taxent ainsi de « baisers forcés », d’ « attouchements » et « remarques déplacées » à leur égard. CNews a confirmé qu’il resterait en poste sans réagir pour autant à ces témoignages.