Les Nuits du Ramadan: une 15e édition éclectique aux couleurs de l’Afrique

Les internautes du monde entier peuvent assister aux shows réalisés à distance sur les réseaux sociaux (Photo fournie, Hakim Anthony Joundy).
Les internautes du monde entier peuvent assister aux shows réalisés à distance sur les réseaux sociaux (Photo fournie, Hakim Anthony Joundy).
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Publié le Vendredi 07 mai 2021

Les Nuits du Ramadan: une 15e édition éclectique aux couleurs de l’Afrique

  • Après avoir dû annuler l’événement en 2020, à la suite du confinement strict décrété par le Maroc, les organisateurs ont opté cette année pour une édition virtuelle
  • Pour cette nouvelle édition, qui se tient du 15 avril au 13 mai, l’événement met en lumière l’art du continent, et plus précisément ses racines africaines

CASABLANCA: L’Institut français du Maroc relance ses Nuits du Ramadan. Après avoir été pris de court l’an dernier, à la suite du confinement strict décrété par le Maroc, les organisateurs avaient finalement été contraints d’annuler l’événement. Cette année, ils ont anticipé, optant pour une édition virtuelle. En effet, pas d’autre choix que le digital pour que le festival, tant attendu durant le mois sacré, ne tombe pas définitivement aux oubliettes.

Ainsi, pour cette nouvelle édition, qui se tient du 15 avril au 13 mai, l’événement met en lumière l’art du continent, et plus précisément ses racines africaines. Elles sont représentées à travers cinq artistes de talent, originaires de plusieurs pays d’Afrique. Le Maroc, le Congo, et le Burkina Faso sont mis à l’honneur lors de ce voyage musical et spirituel.

Depuis leurs écrans, grâce à la magie des nouvelles technologies, les internautes du monde entier peuvent assister aux shows réalisés à distance sur les réseaux sociaux. C’est sur les pages Facebook des 12 Instituts français du Maroc que les concerts inédits sont diffusés en simultané, chaque jeudi à 22 heures.

Retour à la scène

Parmi les artistes de cette édition, on retrouve Jihane Bougrine. C’est d’ailleurs la chanteuse et journaliste culturelle, qui a ouvert le bal de ces représentations. L’auteure, compositrice et interprète, a enregistré il y a quelques semaines son concert au Studio des arts vivants, une salle de théâtre casablancaise fermée depuis février 2020.

La chanteuse Jihane Bougrine (Photo fournie, Hakim Anthony Joundy).

Pour cette femme de talent aux nombreuses casquettes, le maintien de ce rendez-vous était primordial: «Au lieu de reporter ou d’annuler les concerts, les organisateurs ont compris l’urgence de la scène. Nous, ça nous a permis de bouger et répéter. L’idée de filmer notre propre concert et d’envoyer le produit fini, c’était assez original», raconte-t-elle.

«En tout cas, cela nous a permis de jouer même sans public. C’est un bel acte de générosité envers la scène, parce que je ne pense pas que cela soit rentable. Au Maroc, il est encore difficile de gagner de l’argent à travers YouTube, ou d’autres plates-formes.»

Soutenue et accompagnée par Julien Fouré et Youssef Berrada, plus connus sous le nom des Free Monkeyz, Jihane Bougrine a pu, de nouveau, goûter au plaisir de la scène. L’occasion également pour ses musiciens, ainsi que pour de nombreux techniciens, de reprendre du service, le temps de l’événement. 

«Les Free Monkeyz sont un peu comme ma deuxième famille, ce sont des monteurs et réalisateurs géniaux. Ils ont fait tout le travail de mise en scène sur le concert. On se rend compte à quel point la scène nous manque. On ne veut pas que le futur de la musique ne soit que virtuel, mais cela pourrait donner espoir et faire vivre les musiciens, les techniciens, les régisseurs, toutes ces personnes oubliées. Ce sont de telles initiatives qui font vivre la scène», explique-t-elle avec ferveur.

Un engagement sans faille pour la culture et la musique qui plaît à ses fans. D’ailleurs, lors de la diffusion de son concert, le public le lui a bien rendu. Le 15 avril dernier, ils étaient plusieurs milliers d’internautes, connectés devant leurs écrans, écoutant et regardant l’artiste chanter ses coups de cœur, ses coups de gueule ou ses blessures. Dans une ambiance reggae, soul, agrémentée de sonorités orientales, Jihane Bougrine a offert aux mélomanes ses plus beaux titres. De Madabya à Khelini Alik, en passant par Houria ou encore Nssani.

Jihane Bougrine a pu, de nouveau, goûter au plaisir de la scène (Photo, fournie).

 «J’ai eu beaucoup de retours et de messages. La phrase qui revenait le plus, c’est ‘’ça nous fait du bien’’. On ne se rend pas compte à quel point c’est vital. Les salles de cinéma, les théâtres sont fermés, il faut absolument des alternatives. Les internautes ont partagé la vidéo et j’ai senti les répercussions. En plus, pendant le ramadan, on vit en confinement. À 22 heures, les gens sont devant leurs écrans et je pense qu’il existe une vraie attente», raconte l’artiste.

Un festival éclectique

Cette année la programmation se veut riche et variée. Hormis le melting-pot de chanteurs et groupes, d’origines diverses, présents virtuellement à ces Nuits du Ramadan, l’événement propose également d’aller à la découverte de styles musicaux très différents: les rythmes entraînants, issus de la culture sambla, du burkinabé Mamadou Diabaté  ̶ toujours accompagné de son fidèle balafon  ̶ mais aussi les voix envoûtantes des jeunes artistes marocains, locataires du studio IFM.

En octobre dernier, un studio de répétition a été lancé par l’Institut français, ouvert aux artistes amateurs, confirmés ou en voix de professionnalisation. Cinq profils travaillant régulièrement dans ce lieu de culture et d’art ont été sélectionnés. Ils ont, eux aussi, pu faire entendre leur voix au public à travers ce rendez-vous culturel.

Cette année la programmation se veut riche et variée (Photo, fournie).

Il s’agit de Kamar Mansour, Risha Band, Sonia Noor, Twitters et Jazz’Amazigh. Les organisateurs souhaitaient, en effet, donner à ces férus de musique plus de visibilité, au Maroc comme à l’international.

Par ailleurs, sur la Toile, le spectacle se poursuit, ce jeudi 6 mai. Au programme, une soirée 100% amazigh avec le groupe Tarwa N-Tiniri, et son univers blues. Et pour clôturer en beauté cette 15ᶱ édition, l’Institut français a fait appel à une autre formation musicale, cette-fois-ci congolaise. Pour la dernière, qui pourrait bien coïncider avec la célébration de l’Aïd al-Fitr, Jupiter and Okwess compte bien faire rocker la toile avec les titres de son dernier opus, Lothar.

 


Sommet de la culture d'Abou Dhabi : La culture au cœur de la gouvernance mondiale

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
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  • Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi
  • Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà »

ABU DHABI: Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi.

Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà ».

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale.

L'ancienne première ministre slovaque, Iveta Radicova, a donné le ton lors du panel « Bridging the Cultural Gap : The Role of Culture in Shaping Global Governance » (combler le fossé culturel : le rôle de la culture dans la gouvernance mondiale) en déclarant : « Il y a 400 ans, la planète comptait 800 millions d'habitants. Aujourd'hui, ils sont 8 milliards, répartis en 195 États et 6 000 groupes communautaires différents, tous ayant leurs propres langues et cultures ».

abu dhabi
Le panel a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale (Photo AN).

L'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jenny Shipley a souligné l'importance d'un leadership inclusif, partageant le modèle réussi de son pays d'intégration du patrimoine culturel maori dans la gouvernance nationale.

Elle a fait remarquer que les dirigeants doivent être "intentionnels" en ce qui concerne la diversité. « Je commence toujours par le "je", a-t-elle expliqué, car si vous n'êtes pas un dirigeant engagé et inclusif, vous n'atteindrez pas la destination de l'équité ».

L'ancien président de l'île Maurice, Cassam Uteem, a illustré le fonctionnement de la diplomatie culturelle dans la pratique, en expliquant comment sa petite nation insulaire a joué un rôle majeur dans la politique culturelle internationale. Il a souligné la participation de l'île Maurice à l'UNESCO, en apportant les perspectives des petits États insulaires en développement dans les discussions mondiales.

Les panélistes ont unanimement reconnu que les institutions internationales traditionnelles sont mal équipées pour gérer le paysage culturel complexe d'aujourd'hui. Ils ont appelé à des approches plus innovantes qui placent la culture au centre de la gouvernance mondiale, plutôt que de la traiter comme une préoccupation périphérique.

"La culture est le miroir de l'existence humaine et le producteur de nouveaux rêves, et sans rêves, nous perdons notre dignité humaine", a déclaré Mme Radicova.

Un thème récurrent a été la nécessité de lutter contre la désinformation et de protéger l'authenticité culturelle à une époque où les magnats de la technologie règnent en maîtres et où l'intelligence artificielle progresse.

"Si l'on veut construire la cohésion sociale et la solidarité dans le monde, il faut se battre pour la vérité, ouvertement, sans hésiter, avec courage et des arguments réellement vérifiés", a conclu Mme Radicova.
 


Un pionnier d'Hollywood inspire les cinéastes à Djeddah

Red Sea Labs dévoile le « Programme des réalisateurs » dirigé par le célèbre cinéaste Spike Lee (à gauche sur la photo) afin de promouvoir les talents émergents. (Photo Fournie)
Red Sea Labs dévoile le « Programme des réalisateurs » dirigé par le célèbre cinéaste Spike Lee (à gauche sur la photo) afin de promouvoir les talents émergents. (Photo Fournie)
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  • Le programme des réalisateurs des laboratoires de la mer Rouge marque une « étape audacieuse » avec Spike Lee à sa tête.
  • Le programme Musique offre une formation pratique en musique de film et en conception sonore, avec l'aide d'experts de renommée mondiale.

DJEDDAH : Un nouveau programme de réalisateurs de Red Sea Labs, dirigé par le célèbre cinéaste Spike Lee, débutera à Jeddah mardi.

Ce programme, qui se déroulera jusqu'au 3 mai, réunira 15 cinéastes émergents du Royaume, du monde arabe, d'Asie et d'Afrique.

Spike Lee est connu pour sa vision audacieuse et ses récits qui abordent des questions sociales cruciales avec une profondeur artistique. Les cinéastes se plongeront dans l'art de la réalisation lors de masterclasses, d'ateliers et de sessions personnalisées sous son mentorat.

Le programme leur permettra également d'entrer en contact avec des personnalités mondialement connues du secteur et de se doter des compétences nécessaires pour faire progresser leur carrière.

Shivani Pandya Malhotra, directrice générale de la Red Sea Film Foundation, a déclaré : « Accueillir Spike Lee à Jeddah pour diriger la première édition de notre programme pour les réalisateurs est un moment historique. 

« C'est une occasion extraordinaire pour les cinéastes et écrivains émergents d'être inspirés, stimulés et guidés par l'un des plus grands esprits cinématographiques de notre temps. »

Ryan Ashore, directeur de Red Sea Labs, a ajouté : « Le programme des réalisateurs marque une étape audacieuse dans notre mission qui consiste à cultiver les talents régionaux et à les mettre en contact avec la communauté cinématographique mondiale.

« Le fait que Spike Lee dirige ce programme crée un puissant précédent en offrant aux participants un accès direct à l'artisanat, à la passion et à la conviction qui définissent le grand cinéma ».

Red Sea Labs gère également trois autres programmes tels que The Lodge, une initiative de formation intensive en partenariat avec Torino Film Lab et sponsorisée par Film AlUla, qui guide les cinéastes saoudiens, arabes, asiatiques et africains de l'idée au projet fini.

Le programme Musique offre une formation pratique en musique de film et en conception sonore, avec l'aide d'experts de renommée mondiale.

En partenariat avec Film Independent, SeriesLab soutient 14 créateurs émergents dans le développement et la présentation de pilotes de séries télévisées, y compris une résidence de deux semaines à Los Angeles. Le programme se termine au Souk de la mer Rouge, où les créateurs ont la possibilité de présenter leur projet à des acheteurs, des studios et des producteurs internationaux de premier plan.

Les initiatives précédentes comprenaient des programmes tels que la Short Film Klinik, la Middle East Media Initiative et l'atelier Music for Film, qui font tous partie de la mission de Red Sea Labs : « former la prochaine génération de conteurs mondiaux en Arabie saoudite et dans le monde entier ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com                 


L'orchestre saoudien se produit dans la ville de Sydney

La Commission de la musique saoudienne accueillera le concert « Marvels of Saudi Orchestra » le 12 mai à l'emblématique Opéra de Sydney, en Australie. (Photo Fournie)
La Commission de la musique saoudienne accueillera le concert « Marvels of Saudi Orchestra » le 12 mai à l'emblématique Opéra de Sydney, en Australie. (Photo Fournie)
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  • Ce concert marque la septième étape de la tournée mondiale de l'orchestre et du chœur nationaux saoudiens.
  • La Commission du théâtre et des arts de la scène participera également au programme avec plusieurs pièces de théâtre.

RIYAD : La Commission de la musique d'Arabie saoudite organisera le concert « Marvels of Saudi Orchestra » le 12 mai à l'emblématique Opéra de Sydney, en Australie.

Ce concert sera placé sous le patronage du ministre de la Culture et président de la Commission de la musique, le prince Badr bin Abdullah bin Farhan.

Ce concert marque la septième étape de la tournée mondiale de l'orchestre et du chœur nationaux saoudiens, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il présentera des œuvres mettant en valeur le riche patrimoine musical et la diversité artistique de l'Arabie saoudite.

L'orchestre métropolitain d'Australie se joindra à la représentation en interprétant des compositions australiennes, tandis qu'une pièce spéciale, réalisée en collaboration, mêlera des éléments des traditions musicales des deux pays.

La Commission du théâtre et des arts de la scène participera également au programme avec plusieurs pièces de théâtre.

Les représentations précédentes ont eu lieu dans des lieux prestigieux à Paris, Mexico, New York, Londres, Tokyo et Riyad. Ces concerts ont été salués par la critique dans le monde entier, démontrant l'influence croissante de la musique saoudienne sur la scène internationale.

La série « Chefs-d'œuvre de l'orchestre saoudien » a pour objectif d'offrir des expériences musicales extraordinaires qui célèbrent le patrimoine culturel saoudien tout en explorant de nouveaux territoires créatifs.

Chaque représentation invite le public à un voyage à travers les expressions musicales traditionnelles saoudiennes, lui permettant d'explorer le paysage artistique diversifié du Royaume à travers des récits musicaux harmonieux.

Cette représentation à Sydney s'inscrit dans le cadre d'une initiative plus large de la Commission visant à hisser les compositions musicales saoudiennes au rang de conversations culturelles mondiales et à célébrer les mélodies authentiques qui définissent l'identité musicale du Royaume. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com