Les Ecossais aux urnes, entre espoirs d'indépendance et divisions

Nicola Sturgeon, à qui la gestion de la crise du coronavirus a assuré une solide cote de confiance auprès des Ecossais, entend attendre la fin de la pandémie et son parti promet un référendum d'ici 2023 / AFP
Nicola Sturgeon, à qui la gestion de la crise du coronavirus a assuré une solide cote de confiance auprès des Ecossais, entend attendre la fin de la pandémie et son parti promet un référendum d'ici 2023 / AFP
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Publié le Lundi 03 mai 2021

Les Ecossais aux urnes, entre espoirs d'indépendance et divisions

  • En 2014, les Ecossais avaient choisi à 55% de rester au sein du Royaume-Uni
  • Selon le chef des conservateurs écossais Douglas Ross, un nouveau référendum représenterait une « distraction »

Les Ecossais renouvellent jeudi leur Parlement local, un scrutin dont le parti de la Première ministre Nicola Sturgeon espère obtenir un mandat pour faire pression et obtenir un nouveau référendum d'indépendance.

Selon la dirigeante du SNP (Parti national écossais) une majorité indépendantiste au Parlement local, qui compte 129 sièges, priverait selon elle le Premier ministre britannique Boris Johnson de toute "justification démocratique, électorale ou morale" pour s'y opposer.

En 2014, les Ecossais avaient choisi à 55% de rester au sein du Royaume-Uni. Selon Boris Johnson, il s'agit d'une consultation qui ne peut se produire "qu'une fois par génération".

Mais les partisans d'un nouveau référendum soulignent que le Brexit, auquel les Ecossais étaient opposés à 62%, a changé la donne. Et ce particulièrement pour les secteurs de la pêche et de l'agriculture, frappés de plein fouet par la sortie de l'UE.

Après une salve d'enquêtes ces derniers mois donnant une majorité à l'indépendance, la tendance semble s'inverser. Selon un sondage Savante ComRes cette semaine, 49% des Ecossais voteraient non à un référendum immédiat, 42% opteraient pour le oui.

Nicola Sturgeon, à qui la gestion de la crise du coronavirus a assuré une solide cote de confiance auprès des Ecossais, entend attendre la fin de la pandémie et son parti promet un référendum d'ici 2023.

Selon le SNP, l'indépendance ferait de l'Ecosse, qui compte 5,5 millions d'habitants, une "nation plus juste, plus prospère", qui à terme aurait vocation à réintégrer l'Union européenne.

Mais les anti-indépendantistes mettent en avant le risque de fragiliser la reprise après la pandémie.

Selon le chef des conservateurs écossais Douglas Ross, un nouveau référendum représenterait une "distraction".

Selon son homologue travailliste Anas Sarwar, l'Ecosse a besoin de responsables politiques "qui veulent unifier" le Royaume-Uni, "pas nous diviser".

La population s'interroge sur le calendrier.

"Je soutiens en principe l'indépendance, mais je ne pense pas que ce soit le bon moment, particulièrement avec la pandémie", explique David Collin, 42 ans, employé dans les relations publiques à Glasgow.

« Supermajorité »

En raison des restrictions sanitaires, les partis font surtout campagne en ligne.

"C'est une situation très étrange: c'est une élection importante mais le public n'est pas vraiment dedans", relève Christopher Carman, professeur de citoyenneté à l'université de Glasgow.

Selon le système hybride, les électeurs votent deux fois: pour un candidat dans leur circonscription et pour un parti, 56 des députés du Parlement local étant élus à la proportionnelle.

C'est sur cette partie du scrutin que se concentre Alex Salmond, prédécesseur de Nicola Sturgeon à la tête de l'Ecosse et du SNP.

Son parti tout nouvellement créé, Alba, avec lequel il veut créer une "supermajorité" indépendantiste, remporte un soutien croissant selon les derniers sondages.

Nicola Sturgeon l'accuse, elle, de "jouer avec l'avenir du pays". La Première ministre et son ancien mentor se sont affrontés de manière spectaculaire autour de sa gestion des accusations d'agressions sexuelles dont Alex Salmond a finalement été acquitté.

Contrôler l'économie

Dans son programme, le SNP argue que l'indépendance permettra à l'Ecosse de contrôler son économie, mettant en avant ses projets pour de nouveaux emplois verts et soutenir les start-ups.

Il insiste aussi sur la nécessité pour le secteur de la pêche d'avoir accès au marché unique européen. En face, les conservateurs objectent que l'indépendance serait "dommageable" pour l'économie.

Chez les électeurs, certains critiquent le manque de précisions.

"Certaines des politiques proposées il y a sept ans (lors du précédent référendum, ndlr) étaient un peu fantaisistes et elles ne semblent pas s'être affermies depuis", déplore Peter Constable, un retraité de 68 ans à Glasgow.

L'Ecosse présente un plus grand écart entre recettes et dépenses que le Royaume-Uni dans son ensemble, si bien qu'une Ecosse indépendante devrait tailler dans les dépenses ou augmenter les impôts, ainsi que réorienter son commerce, souligne David Bell, professeur d'économie à l'université de Stirling.

En cas de réintégration de l'UE, des questions demeurent autour de la monnaie qu'utiliserait l'Ecosse, le fonctionnement de sa banque centrale et de ses frontières ajoute-t-il. Mais l'Ecosse "pourrait bien s'en sortir", estime-t-il, grâce aux énergies renouvelables et en tant que place financière anglophone.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.