Du cuivre au bacon: la flambée des matières premières va toucher les consommateurs

Le cours du cuivre, dont la demande reflète l'état de santé de l'économie mondiale, a battu cette semaine un record vieux de dix ans (Photo, AFP).
Le cours du cuivre, dont la demande reflète l'état de santé de l'économie mondiale, a battu cette semaine un record vieux de dix ans (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 02 mai 2021

Du cuivre au bacon: la flambée des matières premières va toucher les consommateurs

  • Selon l'indice Bloomberg des prix des matières agricoles, les prix des céréales ont grimpé de 22% sur un an, au plus haut depuis 2016
  • Le cours du pétrole brut a pris 30% depuis un an

WASHINGTON: Boom de la demande, embouteillages logistiques, dollar faible : les prix des matières premières flambent, du cuivre, à un sommet en dix ans, au porc, goûté plus que jamais pour son bacon au petit déjeuner des Américains en télétravail.

Selon l'indice Bloomberg des prix des matières agricoles, les prix des céréales ont grimpé de 22% sur un an, au plus haut depuis 2016.

Le cours du pétrole brut a pris 30% depuis un an. 

Celui du bois de construction a triplé au cours des douze derniers mois. La fédération des constructeurs aux Etats-Unis a même averti qu'il en coûtait désormais 36 000 dollars de plus en moyenne pour bâtir la charpente d'une maison.

Le cours du cuivre, dont la demande reflète l'état de santé de l'économie mondiale, a battu cette semaine un record vieux de dix ans, porté par l'appétit chinois et la faiblesse du dollar.

L'étain, prisé pour les circuits électroniques, les composants automobiles, les batteries, est également au plus haut depuis 2011, ayant doublé son prix en un an.

Les raisons à ces hausses sont variées. 

Pour le pétrole, la demande mondiale accélère avec la réouverture des économies, "la Chine et la locomotive américaine dépassant de loin l'ampleur du ralentissement en Inde", submergée par l'épidémie de Covid-19, remarque Bjornar Tonhaugen de Rystad Energy.

« Le brut semble instoppable », écrit Bart Melek de TD Securities, alors que le cours du baril de Brent s'est rapproché cette semaine du seuil des 70 dollars. A la pompe, le prix de l'essence aux Etats-Unis est passé de 1,77 dollar le gallon (3,8 litres) il y a un an, à 2,89 dollars aujourd'hui, selon l'association automobile AAA.

Pénurie de conteneurs

Pour le sucre, c'est la pénurie de conteneurs et les goulets d'étranglement dans les ports qui poussent les prix, tandis que le maïs, le soja et le blé connaissent aussi des problèmes de livraison. 

Quant au cuivre, il est de plus en plus utilisé dans les infrastructures énergétiques en transition, estime Elijah Oliveros-Rosen de S&P Global Ratings.

Sur les marchés, les contrats à terme sur ces produits sont en outre des instruments financiers très attractifs pour les investisseurs, dans un contexte de taux d'intérêt très faibles et de modeste rentabilité des bons du Trésor, soulignent les analystes. 

« Il y a beaucoup d'argent sur le marché, et lorsque la Fed a indiqué en août qu'elle ne relèverait pas les taux de sitôt, elle a autorisé l'inflation à se former », analyse Michael Zuzolo de Global Commodity Analytics and Consulting.

« Ce changement historique de politique monétaire a attiré les investisseurs, en plus des problèmes d'approvisionnement restreints, de logistique et de bond de la demande », ajoute l'analyste des marchés agricoles. Il souligne aussi que « le dollar faible et le renforcement des monnaies des pays émergents producteurs attirent les flux d'investissements ».

Les entreprises stockent

Les caprices du climat avec la sécheresse en Amérique latine et le gel tardif en Europe ont aussi une influence.

Parmi les hausses de prix les plus spectaculaires, le porc tient le haut du pavé (+51% en un an), selon le département américain de l'Agriculture dans un rapport publié en avril.

Alors qu'on cite souvent la forte demande chinoise pour cette viande, le ministère signale ici « un doublement du prix de la poitrine de porc » depuis la pandémie car « les consommateurs américains prennent davantage leur petit déjeuner à la maison ».

Dans ces conditions de tensions sur les marchés, les entreprises tendent à stocker ces matières premières d'avance, poussant encore les prix à la hausse. 

Certains fabricants commencent à acheter « trop », en raison « de pénuries de matières premières », a signalé vendredi l'indice ISM d'activité manufacturière de la région très industrielle de Chicago.

Ces pénuries « continuent de peser sur les coûts des entreprises », souligne le communiqué. 

Cette poussée des coûts est en passe d'atteindre le consommateur aux Etats-Unis, alors que l'inflation a accéléré en mars.

Entre la hausse des plastiques, du papier et du sucre, les grands fabricants comme Procter and Gamble, Kimberly-Clark et Coca-Cola ont tous annoncé qu'ils allaient augmenter leurs prix.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Veolia, champion du dessalement durable, devrait doubler sa capacité opérée d'ici à 2030

Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
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  • Avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite avec ses technologies, Veolia est un acteur de premier plan sur le marché
  • Veolia a été à l'origine d'innovations majeures sur le marché du dessalement, permettant des gains d'efficacité de 80% depuis 1980 et une réduction de 90% du prix de l'eau en m3 depuis 1970

MUSCAT: Grâce aux progrès considérables réalisés en termes d'efficacité et d'empreinte au cours des 25 dernières années, le dessalement est devenu indispensable pour faire face à la pénurie d'eau.  Il est devenu moins cher, plus efficace et de plus en plus évolutif pour répondre à la demande mondiale croissante, en termes de taille, de volume et d'efficacité.

Le marché du dessalement devrait accélérer sa croissance au cours des cinq prochaines années, principalement sous l'impulsion du Moyen-Orient, de l'Asie du Pacifique et de certains pays d'Europe, la capacité prévue pour le prix représentant environ 40 000 MLD.

Déjà leader dans le secteur du dessalement, avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite grâce à ses technologies, Veolia devrait consolider sa part de marché tout en doublant sa capacité exploitée de 1,4 Bm3 à 2,8 Bm3 d'ici 2030.

Les gains récents dans le monde entier témoignent des fortes ambitions de Veolia sur le marché du dessalement, comme en témoignent les usines de dessalement Mirfa 2 et Hassyan aux Émirats arabes unis (2023 et 2024), l'usine de dessalement Cornwall au Royaume-Uni (2023) et les discussions exclusives pour l'usine de dessalement de Rabat au Maroc (2024).