En Nouvelle-Calédonie, la psychose du requin s'installe

La baie des Citrons, en Nouvelle-Calédonie (Photo, AFP).
La baie des Citrons, en Nouvelle-Calédonie (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 01 mai 2021

En Nouvelle-Calédonie, la psychose du requin s'installe

  • L'attaque de requin mortelle dont a été victime le 24 avril un quinquagénaire à Nouméa ravive la peur du requin en Nouvelle-Calédonie
  • L'accident est survenu deux mois après la mort d'Eric C., attaqué par un requin alors qu'il se baignait à proximité de son bateau à l'îlot Maitre

NOUMEA: L'attaque de requin mortelle dont a été victime le 24 avril un quinquagénaire à Nouméa, venant après celle d'un nageur en février et deux disparitions suspectes, ravive la peur du requin en Nouvelle-Calédonie, et relance le débat sur la gestion de ce risque.       

Parti samedi dernier sur sa planche à rame équipée depuis une plage de Nouméa jusqu'à la presqu'île de Nouville, plus au nord, Jean-Christophe V., un vétérinaire de 53 ans, a été retrouvé par un plaisancier, inanimé sur sa planche avec une plaie importante à la jambe.               

« Le médecin-légiste a constaté la section complète de l'artère fémorale », a ensuite précisé le procureur de la République, évoquant, à l'appui d'expertises, la morsure d'un requin-tigre de 4 mètres.

L'accident est survenu deux mois après la mort d'Eric C., attaqué par un requin alors qu'il se baignait à proximité de son bateau à l'îlot Maitre, un site très touristique à 20 minutes de Nouméa.      

Le drame, jusqu'alors inimaginable à cet endroit, a eu lieu en plein après-midi sous le regard effrayé de nombreux baigneurs et amateurs de sports nautiques.       

Le parquet a par ailleurs ouvert deux enquêtes pour cause de disparition inquiétante après que dans la même période et toujours à Nouméa, un nageur et un plaisancier ont disparu dans des conditions qui n'excluent pas l'hypothèse d'une attaque de squale.

« Pour ce début 2021, on est devenu le pays le plus dangereux au monde en matière de risque requin », estime Emmanuel Couture, chargé de mission à la direction de l'Environnement de la province Sud.         

Trois attaques non mortelles, dont une rarissime sur une plongeuse en bouteilles, avaient en outre eu lieu en novembre et décembre 2020.

Danger permanent

Pas une semaine ne se passe sans qu'une alerte soit déclenchée sur les plages de la ville ou dans l'Intérieur après des signalements d'usagers de la mer ou des autorités de surveillance.       

« J'ai récemment vu deux requins-bouledogues et un requin-tigre à moins de dix mètres du rivage », témoigne un adepte de la plage de la baie des Citrons, où régulièrement les pompiers-sauveteurs lèvent le drapeau rouge et sortent leurs fanions marqués d'une mâchoire de squale.         

Un peu plus loin à l'anse Vata, Mathieu, gérant d'une école de voile, trompe l'ennui en jouant avec son chien, faute de clients.         

« Les conditions pour naviguer sont idéales aujourd'hui mais il n'y a personne, c'est normal les gens ont peur », lâche-t-il, réclamant « une régulation de la population de requins sur la zone côtière ».      

Présidente de l'association Nouméa Glisse, Stéphane Bouquillard a pour sa part pris la décision radicale de « suspendre toutes les régates jusqu'à nouvel ordre », après le dernier accident mortel.          

« Nous ne sommes plus dans une situation de risque mais de danger permanent. Ce n'est pas supportable et il devient indispensable de prendre des mesures coordonnées », prône-t-elle.        

En mars, la province Sud a procédé à l'abattage ciblé de 24 requins tigres et bouledogues et envisage en cas d'attaque une « autorisation automatique de capture pendant 72 heures dans un périmètre d'un kilomètre ».         

L'an dernier, la collectivité a en outre interdit tout rejet de déchets carnés à moins de 500 mètres d'un îlot ou du rivage et des panneaux mettant en garde les baigneurs ont été installés.        

Les associations environnementales dénoncent cependant ces prélèvements sur des espèces protégées, qu'elles jugent « inefficaces, donnant un faux sentiment de sécurité et sans base scientifique ».       

« Le niveau d'étude de ces animaux marins en Nouvelle-Calédonie est aujourd'hui très limité, nous manquons d'expertise, d'informations et sommes incapables de prendre des décisions éclairées et mesurées », proteste Eva Dumas, présidente de Sea Shepherd.

L'organisation de défense des océans vient de lancer un appel à la communauté scientifique pour élaborer un programme d'études, permettant notamment de comprendre les facteurs environnementaux et humains qui favorisent la présence des requins.

Les captures suscitent également la réprobation des chefferies traditionnelles kanak alors que le requin est un des animaux totémiques de la culture mélanésienne. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.