N-Calédonie: les partis du FLNKS se disputent la présidence du gouvernement

L'origine de la polémique est notamment le choix de Samuel Hnepeune, jusqu'alors président du Medef, tête de liste UC-FLNKS-EO et candidat à la présidence (Photo, AFP).
L'origine de la polémique est notamment le choix de Samuel Hnepeune, jusqu'alors président du Medef, tête de liste UC-FLNKS-EO et candidat à la présidence (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 22 février 2021

N-Calédonie: les partis du FLNKS se disputent la présidence du gouvernement

  • Au cours du week-end, l'UC et l'UNI ont réuni leurs instances mais aucun consensus n'a pour l'heure émergé
  • L'UC a dénoncé «des calculs politiciens et des coups politiques», entrainant la riposte de l'UNI, qui a taxé samedi son rival de «dénigrement et de propos mesquins»

NOUMEA: Les deux branches du FLNKS sont en conflit pour désigner le président du gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie, dont la coalition indépendantiste a remporté la majorité la semaine dernière.        

Au cours du week-end, l'Union Calédonienne (UC) et l'Union nationale pour l'indépendance (UNI) ont réuni leurs instances mais aucun consensus n'a pour l'heure émergé. "Ca a été dur et ça va encore mouliner", a déclaré un dirigeant, tablant sur "un déblocage vers la fin de semaine".      

A la faveur d'une alliance avec un parti charnière, l'Eveil Océanien (EO), les indépendantistes du FLNKS, qui avaient fait chuter l'exécutif le 2 février, sont parvenus mercredi dernier à devenir majoritaires au gouvernement remportant six "ministres" sur onze. Ce sont les 54 conseillers du Congrès (assemblée délibérante), qui élisent le gouvernement selon un scrutin de listes proportionnel.      

Dans la foulée, le président du gouvernement devait être désigné en son sein, mais les deux partis du FLNKS - l'UNI et l'UC qui disposent l'un et l'autre de trois "ministres" - ont présenté chacun un candidat. Or, une majorité absolue d'au moins 6 voix sur 11 est requise.       

L'origine de la polémique est notamment le choix de Samuel Hnepeune, jusqu'alors président du Medef, tête de liste UC-FLNKS-EO et candidat à la présidence, "pour rassurer et manager un gouvernement d'action", selon les termes du secrétaire général de l'UC, Pierre-Chanel Tutugoro.     

Prônant "une rupture avec les politiques partisanes dictées par le patronat et les multinationales", l'UNI-FLNKS entend barrer la route à M. Hnepeune, et soutient la candidature de Louis Mapou, militant de la première heure de la cause kanak et actuel chef du groupe au Congrés.      

Lors du vote mercredi, la liste de l'UNI-FLNKS a bénéficié du suffrage de l'élue du Parti travailliste, petite formation indépendantiste issue d'un syndicat d'extrême gauche, ce qui lui a permis d'obtenir 3 ministres au lieu des deux attendus. 

L'UC a dénoncé "des calculs politiciens et des coups politiques", entrainant la riposte de l'UNI, qui a taxé samedi son rival de "dénigrement et de propos mesquins et a demandé un "report" du Congrès du FLNKS prévu le 27 février.        

Les membres indépendantistes du gouvernement et les chefs de groupes au Congrès devaient se réunir lundi dans la journée pour tenter de trouver un accord.       

Ces dissensions interviennent alors que les indépendantistes sont majoritaires au gouvernement pour la première fois depuis le début de l'accord de Nouméa (1998) et que la Nouvelle-Calédonie est confrontée à une crise économique et budgétaire, en partie due aux déboires de la filière nickel.      

Coalition non indépendantiste majoritaire, l'Avenir en confiance (AEC) a fustigé "un déni de démocratie" et a qualifié l'accord de Nouméa "de boulet à chaque pied des loyalistes pour qu'ils soient rattrapés par l'indépendance".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.