Le directeur général de Spotify pour la région Mena explique comment l'entreprise soutient les créateurs

Claudius Boller, directeur général de Spotify pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), s’est entretenu avec Arab News. (Photo fournie)
Claudius Boller, directeur général de Spotify pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), s’est entretenu avec Arab News. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 01 mai 2021

Le directeur général de Spotify pour la région Mena explique comment l'entreprise soutient les créateurs

  • Les initiatives de Spotify visent à lancer les talents arabes de la région sur la scène mondiale
  • Dans le cadre du programme « Sawtik », Spotify a lancé une campagne régionale incluant des artistes féminines

DUBAI: Spotify, qui a débuté comme une petite startup en Suède, est aujourd’hui une société-leader du streaming audio sur 178 marchés.

La société a récemment publié les résultats financiers du premier trimestre de cette année, indiquant que ses utilisateurs actifs mensuels avaient augmenté de 24%, comparativement à la même période l’année précédente, pour atteindre 356 millions.

L'attirance du public pour le contenu premium a également augmenté, comme en témoigne une croissance de 21% du nombre d'abonnés premium, comparativement à la même période l’année précédente.

Cependant, Claudius Boller, directeur général de Spotify pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), a affirmé à Arab News que la progression ne consistait pas seulement en une augmentation du nombre d'utilisateurs.

«Il s’agit principalement des paramètres d’accessibilité, d'expérience et de participation, et nous sommes vraiment en tête au niveau de la participation», a-t-il précisé.

L'intégration de Spotify avec plus de 2 000 types de logiciels et d'appareils, notamment Google Maps et PlayStation, a également joué un rôle important dans l'augmentation de la participation des utilisateurs, a-t-il ajouté.

A titre d’exemple, la participation sur Spotify via PlayStation était particulièrement élevée dans la région MENA, les joueurs utilisant l'application pour «personnaliser et adapter leur expérience de jeu avec de la musique arabe.»

Boller a indiqué: «Ces tendances nous encouragent à doubler nos investissements et notre engagement dans la région et à nous adapter davantage pays par pays.»

Pour l'instant, la société n'a pas l'intention d'ouvrir davantage de bureaux dans la région et continuera à opérer à partir de son bureau de Dubaï.

Spotify a lancé en février son initiative Work From Anywhere (Travailler de n’importe où), qui permet aux employés de travailler à temps plein depuis leur maison, du bureau, ou en se partageant entre les deux. Boller a cité le fondateur et PDG de l'entreprise, Daniel Ek, qui a affirmé: «Le travail n'est pas un endroit où l'on se rend; le travail est quelque chose que l’on accomplit. Pour l'instant, ce travail vise à attirer des collaborateurs de tous les pays et à travailler avec eux, que ce soit à partir de leur domicile ou d’un bureau.

Travailler avec les créateurs est devenu une priorité de plus en plus importante pour la plate-forme. «Nous leur fournissons un accès direct aux données et leur donnons la possibilité d’agir. Ainsi, nous nous concentrons non seulement sur les consommateurs, mais également sur les créateurs», a ajouté Boller.

Spotify a été critiquée pour ne pas payer davantage les artistes, en particulier en ce qui concerne le nombre de streams. La société a déclaré sur son site web: «À l'ère du streaming, les fans ne paient pas par chanson, nous ne pensons donc pas qu'un taux par stream soit un nombre significatif à analyser. Au lieu de cela, nous nous concentrons sur l'optimisation du volume total des paiements que nous sommes en mesure d'effectuer aux titulaires des droits.»

Le directeur général a précisé: «Nous ne payons jamais les artistes directement, ce qui nous aide également à traiter tous les créateurs de la même manière.»

Jusqu'à l'année dernière, Spotify avait versé plus de 23 milliards de dollars de redevances aux titulaires de droits, dont plus de 5 milliards de dollars rien qu'en 2020, contre 3,3 milliards de dollars en 2017.

Boller a réitéré l’engagement de la société à soutenir les créateurs par le biais de programmes tels que RADAR, Sawtik et EQUAL.

Lancé en mars 2020, RADAR est un programme mondial d'artistes émergents, adapté sur une base de marché par marché. Dans la région MENA, Spotify s'est associée à l'artiste jordanien Issam Al-Najjar, dont la promotion a été ensuite faite sur des panneaux d'affichage aux États-Unis et au Canada.

L'initiative vise «à mettre en lumière les talents émergents du monde entier» et à lancer également les artistes régionaux sur la scène mondiale, a ajouté Boller. «Cela place vraiment les jeunes talents arabes sur la scène musicale mondiale, ce qui est vraiment passionnant.»

Les deux autres programmes de Spotify, Sawtik et EQUAL, visent à soutenir et développer les talents féminins.

Sawtik a été lancé en novembre dans la région MENA, tandis que EQUAL est un programme mondial lancé en mars.

Selon une étude de Nielsen, 60% des artistes féminines en devenir dans la région MENA se sentent stigmatisées par le fait de poursuivre une carrière musicale. Pourtant, 86% des labels sont d’accord sur le fait qu’il existe une demande importante pour les artistes féminines arabes, mais que les trouver relevait d’un défi. «Nous pensons que cela doit changer», a dit Boller.

Dans le cadre du programme Sawtik, Spotify a travaillé avec 16 jeunes artistes de la région et a lancé une campagne régionale incluant des artistes féminines reprenant les covers de 18 playlists phares. Elle s'est également associée à la chanteuse pop tunisienne Latifa – une «marraine» comme l’a décrite Boller – qui a pris les jeunes artistes sous son aile.

Ces initiatives sont considérées par Spotify comme la preuve de son engagement, non seulement envers les créateurs, mais également envers la région.

Bien que Boller n’ait pas révélé les plans exacts de la société pour l’avenir, il a affirmé que celle-ci élargissait son équipe, en particulier au niveau des partenariats, et que «l’avenir nous réservait des choses très intéressantes.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


Yara Shahidi et le podcast «The Optimist Project»

Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
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  •  Shahidi a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode
  • Diplômée de Harvard, elle explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée

DUBAÏ: L'actrice et animatrice de podcast Yara Shahidi figure sur la liste des 33 «visionnaires, créateurs, icônes et aventuriers» du monde entier établie par le National Geographic. Elle a évoqué, dans un entretien accordé au magazine, le projet qui lui a permis d'accéder à cette liste.

En 1888, la National Geographic Society a été fondée par 33 pionniers à Washington. Ces «penseurs audacieux... avaient pour objectif de réimaginer la façon dont nous découvrons notre monde». Beaucoup de choses ont changé depuis, mais la mission qui les guidait – élargir les connaissances et promouvoir la compréhension – nous anime toujours. C'est dans cet esprit que nous vous présentons le National Geographic 33, une collection de visionnaires, de créateurs, d'icônes et d'aventuriers du monde entier», explique le magazine à propos de sa nouvelle liste.

Mme Shahidi, dont le père est iranien et qui est en partie originaire du Moyen-Orient, figure sur la liste dans la sous-section «Créateurs», qui célèbre les «penseurs qui sortent des sentiers battus et qui développent des solutions novatrices».

L'actrice de «Black-ish» et «Grown-ish» a été mise en avant grâce à son podcast «The Optimist Project».

Mme Shahidi, âgée de 25 ans, a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode.

Diplômée de Harvard, Mme Shahidi explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée. L'actrice a deux frères – l'un est acteur et l'autre travaille dans la mode – tandis que son père Afshin Shahidi est directeur de la photographie. Son cousin est le rappeur Nas et son grand-père était un militant des Black Panthers. Mme Shahidi et sa mère, Keri Shahidi, qui dirigent ensemble leur propre société de médias, 7th Sun Productions, ont décidé de faire connaître leurs réflexions à un public plus large avec le podcast, qui a été lancé en 2024.

«Nous nous sentons tellement chanceuses d'avoir ces conversations», a déclaré Keri, coproductrice de Shahidi, au National Geographic. «Mais nous avons également ressenti le besoin de nous assurer que d'autres personnes avaient la possibilité d'entendre ce que nous entendions».

Jusqu'à présent, les invités du podcast ont été Ego Nwodim, star du Saturday Night Live, Courtney B. Vance, acteur lauréat d'un prix Tony, et Laurie Santos, professeur de psychologie à l'université de Yale.

«Le fait de devoir consacrer autant d'efforts à la survie ne permet pas au cerveau de réfléchir à la question suivante: pourquoi vivons-nous?», a déclaré Mme Shahidi. «Qu'est-ce qui me donnerait envie de me réveiller le lendemain?»

Dans sa conversation avec le National Geographic, elle a poursuivi en reconnaissant qu'il s'agissait d'un moment difficile pour la prochaine génération de dirigeants. «Il est accablant de penser à quel point certains de ces systèmes sont brisés, à quel point certains de nos outils de changement sont imparfaits... mais cela s'accompagne d'un déferlement de jeunes gens très inspirés et très motivés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les éditeurs saoudiens se connectent au monde entier à la foire de Bologne

L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
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  • Le directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter un éventail de programmes.
  • M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

RIYAD : L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne, qui s'est tenue du 31 mars au 3 avril au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie.

Abdullatif Al-Wasel, directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter une série de programmes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que ces efforts visaient à développer l'industrie de l'édition, à encourager l'engagement culturel, à soutenir les éditeurs et les agents littéraires saoudiens dans le monde entier et à mettre en valeur le riche patrimoine intellectuel et la production littéraire du Royaume. 

M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

Le pavillon du Royaume comprend la participation d'entités culturelles telles que l'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, la Bibliothèque publique du roi Abdulaziz, la Bibliothèque nationale du roi Fahd et l'Association de l'édition.

L'académie du roi Salman présente ses efforts visant à renforcer la présence mondiale de la langue arabe et à soutenir le contenu arabe dans les domaines culturel et universitaire, a rapporté l'agence SPA.

L'académie présente ses dernières publications et met en avant ses contributions au développement de contenus linguistiques et fondés sur la connaissance, ainsi que ses projets en matière d'aménagement linguistique, de politique, de linguistique informatique, d'éducation et d'initiatives culturelles.


La gastronomie française : dans l'attente des nouvelles étoiles du Michelin

Un cuisinier prépare un plat au restaurant « La Pyramide » à Vienne le 20 mars 2025. Premier restaurant trois étoiles de l'histoire du Guide Michelin, « La Pyramide » reste, 200 ans après son ouverture à Vienne, en Isère, une étape incontournable de la légendaire Nationale 7 pour les gourmets en route vers le sud. (Photo JEFF PACHOUD / AFP)
Un cuisinier prépare un plat au restaurant « La Pyramide » à Vienne le 20 mars 2025. Premier restaurant trois étoiles de l'histoire du Guide Michelin, « La Pyramide » reste, 200 ans après son ouverture à Vienne, en Isère, une étape incontournable de la légendaire Nationale 7 pour les gourmets en route vers le sud. (Photo JEFF PACHOUD / AFP)
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  • C'est le rendez-vous gastronomique de l'année : autant décrié que respecté, le guide Michelin dévoilera lundi ses nouvelles étoiles françaises à Metz.
  • tous les chefs étoilés de France ont été conviés et personnes seront récompensées.

METZ, FRANCE : C'est le rendez-vous gastronomique de l'année : autant décrié que respecté, le guide Michelin dévoilera lundi ses nouvelles étoiles françaises à Metz, lors d'un événement auquel tous les chefs étoilés de France ont été conviés, ainsi que les personnes qui seront récompensées.

« Comme toujours, on va jouer à guichets fermés, puisque l'immense majorité d'entre eux seront au rendez-vous », a indiqué à l'AFP Gwendal Poullennec, le patron du guide rouge qui célèbre cette année ses 125 ans.

Le chef Vincent Favre-Félix, lui, ne sera pas de la partie. À la tête d'un établissement étoilé à Annecy-le-Vieux, en Haute-Savoie, il a décidé de rendre son macaron, devenu trop pesant pour lui et ses clients.

« On s'aperçoit que nos clients aujourd'hui n'attendent plus forcément ce qu'on propose. Ils n'ont plus forcément envie de passer trois heures à table, avec un menu carte blanche imposé, des menus en 8-10 séquences, ni de payer entre 100 et 500 francs par tête", explique-t-il à l'AFP, tout en assurant toutefois "ne pas cracher dans la soupe". 

Sébastien Hisler, le second du restaurant étoilé Chez Michèle à Languimberg en Moselle, n'est pas de cet avis. « Quand on est dans des établissements comme ça, c'est un lâcher prise et il faut profiter de l'instant. Si c'est juste +bien+, oui, ça fait cher. Il faut le moment « waouh ». »

« Les étoiles n'appartiennent pas aux chefs. (...) Ce n'est en aucun cas au chef de faire une demande au guide Michelin pour être ajouté ou retiré », a de son côté répondu M. Poullennec, interrogé par l'AFP.

Pas de quoi gâcher la fête cependant. Les festivités ont commencé dimanche soir, avec un match de football opposant des chefs étoilés, parmi lesquels Fabien Ferré, qui a obtenu l'an dernier trois étoiles d'un coup pour la réouverture de la Table du Castellet (Var), et le triplement étoilé Arnaud Donckele, face à des anciens du FC Metz, dont le champion du monde Robert Pirès, avant un dîner des chefs réunissant professionnels et journalistes.

« C'est une grande cousinade. C'est vraiment l'esprit bon enfant, on passe un bon moment, on partage de bons plats bien cuisinés, on ne se prend pas la tête », affirme Benoît Potdevin, chef du K au domaine de la Klaus à Montenach (Moselle), qui, après sa première étoile remportée l'an dernier, assure être là « sans pression ».

La cérémonie des étoiles aura lieu à 17 heures au Centre des Congrès de Metz. En attendant, le détail du palmarès est tenu secret.

La presse a toutefois déjà fait ses pronostics et les noms de Hugo Roellinger à Cancale (Le Coquillage), de Giuliano Sperandio (Taillevent) et de Hélène Darroze (Marsan) à Paris sont régulièrement cités comme potentiels trois étoiles. 

Les rétrogradations ont, elles, déjà été annoncées dix jours avant ce rassemblement, sans susciter de tempête médiatique, comme ce fut le cas pour Marc Veyrat en 2019 ou Guy Savoy en 2023. Cette année, c'est la maison Georges Blanc à Vonnas, dans l'Ain, qui a perdu sa troisième étoile, après 44 ans au sommet.

Autant décrié que respecté et craint par les chefs, le guide Michelin fait toujours la pluie et le beau temps sur la gastronomie mondiale.

« C'est clairement le seul guide que tout le monde cite en référence », estime auprès de l'AFP Rémi Dechambre, journaliste gastronomique au Parisien Week-end.

« Malgré lui, et avec lui, le Michelin incarne la gastronomie française », souligne Estérelle Payany, critique culinaire chez Télérama. « Il y a de plus en plus de chefs qui s'en méfient et qui s'en défient, parce que le guide Michelin conserve son opacité, qu'il fait des choix parfois un peu étonnants. Mais il n'en demeure pas moins que ça reste le maestro de la gastronomie française en termes de classement », estime de son côté Franck Pinay-Rabaroust, rédacteur en chef du média culinaire « Bouillant(e)s ».

Créé en 1900 par les frères André et Edouard Michelin à destination des automobilistes, le guide Michelin est aujourd'hui présent en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, et se décline dans plus de 50 destinations.