DUBAI: Spotify, qui a débuté comme une petite startup en Suède, est aujourd’hui une société-leader du streaming audio sur 178 marchés.
La société a récemment publié les résultats financiers du premier trimestre de cette année, indiquant que ses utilisateurs actifs mensuels avaient augmenté de 24%, comparativement à la même période l’année précédente, pour atteindre 356 millions.
L'attirance du public pour le contenu premium a également augmenté, comme en témoigne une croissance de 21% du nombre d'abonnés premium, comparativement à la même période l’année précédente.
Cependant, Claudius Boller, directeur général de Spotify pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), a affirmé à Arab News que la progression ne consistait pas seulement en une augmentation du nombre d'utilisateurs.
«Il s’agit principalement des paramètres d’accessibilité, d'expérience et de participation, et nous sommes vraiment en tête au niveau de la participation», a-t-il précisé.
L'intégration de Spotify avec plus de 2 000 types de logiciels et d'appareils, notamment Google Maps et PlayStation, a également joué un rôle important dans l'augmentation de la participation des utilisateurs, a-t-il ajouté.
A titre d’exemple, la participation sur Spotify via PlayStation était particulièrement élevée dans la région MENA, les joueurs utilisant l'application pour «personnaliser et adapter leur expérience de jeu avec de la musique arabe.»
Boller a indiqué: «Ces tendances nous encouragent à doubler nos investissements et notre engagement dans la région et à nous adapter davantage pays par pays.»
Pour l'instant, la société n'a pas l'intention d'ouvrir davantage de bureaux dans la région et continuera à opérer à partir de son bureau de Dubaï.
Spotify a lancé en février son initiative Work From Anywhere (Travailler de n’importe où), qui permet aux employés de travailler à temps plein depuis leur maison, du bureau, ou en se partageant entre les deux. Boller a cité le fondateur et PDG de l'entreprise, Daniel Ek, qui a affirmé: «Le travail n'est pas un endroit où l'on se rend; le travail est quelque chose que l’on accomplit. Pour l'instant, ce travail vise à attirer des collaborateurs de tous les pays et à travailler avec eux, que ce soit à partir de leur domicile ou d’un bureau.
Travailler avec les créateurs est devenu une priorité de plus en plus importante pour la plate-forme. «Nous leur fournissons un accès direct aux données et leur donnons la possibilité d’agir. Ainsi, nous nous concentrons non seulement sur les consommateurs, mais également sur les créateurs», a ajouté Boller.
Spotify a été critiquée pour ne pas payer davantage les artistes, en particulier en ce qui concerne le nombre de streams. La société a déclaré sur son site web: «À l'ère du streaming, les fans ne paient pas par chanson, nous ne pensons donc pas qu'un taux par stream soit un nombre significatif à analyser. Au lieu de cela, nous nous concentrons sur l'optimisation du volume total des paiements que nous sommes en mesure d'effectuer aux titulaires des droits.»
Le directeur général a précisé: «Nous ne payons jamais les artistes directement, ce qui nous aide également à traiter tous les créateurs de la même manière.»
Jusqu'à l'année dernière, Spotify avait versé plus de 23 milliards de dollars de redevances aux titulaires de droits, dont plus de 5 milliards de dollars rien qu'en 2020, contre 3,3 milliards de dollars en 2017.
Boller a réitéré l’engagement de la société à soutenir les créateurs par le biais de programmes tels que RADAR, Sawtik et EQUAL.
Lancé en mars 2020, RADAR est un programme mondial d'artistes émergents, adapté sur une base de marché par marché. Dans la région MENA, Spotify s'est associée à l'artiste jordanien Issam Al-Najjar, dont la promotion a été ensuite faite sur des panneaux d'affichage aux États-Unis et au Canada.
L'initiative vise «à mettre en lumière les talents émergents du monde entier» et à lancer également les artistes régionaux sur la scène mondiale, a ajouté Boller. «Cela place vraiment les jeunes talents arabes sur la scène musicale mondiale, ce qui est vraiment passionnant.»
Les deux autres programmes de Spotify, Sawtik et EQUAL, visent à soutenir et développer les talents féminins.
Sawtik a été lancé en novembre dans la région MENA, tandis que EQUAL est un programme mondial lancé en mars.
Selon une étude de Nielsen, 60% des artistes féminines en devenir dans la région MENA se sentent stigmatisées par le fait de poursuivre une carrière musicale. Pourtant, 86% des labels sont d’accord sur le fait qu’il existe une demande importante pour les artistes féminines arabes, mais que les trouver relevait d’un défi. «Nous pensons que cela doit changer», a dit Boller.
Dans le cadre du programme Sawtik, Spotify a travaillé avec 16 jeunes artistes de la région et a lancé une campagne régionale incluant des artistes féminines reprenant les covers de 18 playlists phares. Elle s'est également associée à la chanteuse pop tunisienne Latifa – une «marraine» comme l’a décrite Boller – qui a pris les jeunes artistes sous son aile.
Ces initiatives sont considérées par Spotify comme la preuve de son engagement, non seulement envers les créateurs, mais également envers la région.
Bien que Boller n’ait pas révélé les plans exacts de la société pour l’avenir, il a affirmé que celle-ci élargissait son équipe, en particulier au niveau des partenariats, et que «l’avenir nous réservait des choses très intéressantes.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com