L'oxygène saoudien sauve les vies dans une Inde ravagée par le Covid-19

Un patient atteint de la Covid-19 quitte un hôpital de New Delhi le 24 avril 2021 (Photo, AFP)
Un patient atteint de la Covid-19 quitte un hôpital de New Delhi le 24 avril 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 30 avril 2021

L'oxygène saoudien sauve les vies dans une Inde ravagée par le Covid-19

  • Les expéditions d'oxygène du Royaume atténuent la pénurie critique du gaz vital au milieu d'une flambée dévastatrice de cas
  • La coopération pendant la pandémie a encore renforcé les liens historiquement forts entre l'Inde et l'Arabie saoudite

NEW DELHI: Sous le choc d'une vague dévastatrice de cas de coronavirus, l'Inde a reçu près de 80 tonnes métriques d'oxygène de l'Arabie saoudite afin d’atténuer la pénurie critique du gaz vital au milieu d'une vague mortelle de Covid-19.

Les images de la première expédition de réservoirs cryogéniques et de bouteilles d'oxygène médical à destination d'un port indien ont suscité un élan de gratitude et de soulagement sur les réseaux sociaux de la population locale.

La pénurie catastrophique d’oxygène en Inde souligne la gravité de la crise du coronavirus qui ravage le deuxième pays le plus peuplé du monde. Les chaînes d'approvisionnement fragiles n'ont pas réussi à suivre le rythme de la demande croissante, exerçant une pression accrue sur les systèmes de santé, les crématoriums et le gouvernement fédéral.

L'Inde a enregistré près de 18,7 millions de cas de la Covid-19, juste derrière les États-Unis, et plus de 207 000 décès à ce jour. Dans ces circonstances, l'envoi d'oxygène saoudien arrive juste à temps.

Les liens commerciaux et culturels entre l'Inde antique et la région arabe remontent à près de 5 000 ans. Des relations diplomatiques officielles entre New Delhi et Riyad ont été établies peu après l'indépendance de l'Inde en 1947. Aujourd'hui, l'Arabie saoudite est l'un des principaux fournisseurs de pétrole de l'Inde ainsi que l'un de ses principaux partenaires commerciaux.

 L'Inde a reçu près de 80 tonnes métriques d'oxygène de l'Arabie saoudite afin d’atténuer la pénurie critique du gaz vital au milieu d'une vague mortelle de Covid-19. (Photo fournie)
 L'Inde a reçu près de 80 tonnes métriques d'oxygène de l'Arabie saoudite afin d’atténuer la pénurie critique du gaz vital au milieu d'une vague mortelle de Covid-19. (Photo fournie)

Les relations bilatérales ont atteint de nouveaux sommets en février 2019 lorsque le prince héritier Mohammed ben Salmane a effectué une visite à New Delhi. Les deux pays ont signé des accords d'investissement d'une valeur de 100 milliards de dollars dans les domaines de l'énergie, du raffinage, de la pétrochimie, des infrastructures, de l'agriculture et de l’industrie. Une proposition du conseil de partenariat stratégique s'est concrétisée en octobre de la même année.

Depuis l'année dernière, la pandémie confirme que les relations entre l'Inde et l'Arabie saoudite appliquent le dicton «c'est dans le besoin que l'on reconnaît ses amis». En tant que plus grand fabricant de vaccins au monde, le Serum Institute of India (SII), une société de biotechnologie et de produits pharmaceutiques basée à Pune, a jusqu'à présent fourni à l'Arabie saoudite 3 millions de doses du vaccin Oxford-AstraZeneca.

Mais à présent, c’est le tour de l'Inde de faire appel aux pays amis pour compenser le déficit massif de matériel médical. Ils ont répondu à cet appel en envoyant de l'oxygène liquide, des concentrateurs d'oxygène et des réservoirs d'oxygène cryogénique, des kits de test de diagnostic et des respirateurs artificiels, ainsi que des équipements de protection individuelle. De plus, les États-Unis ont «identifié des sources de matières premières spécifiques requises de toute urgence à la fabrication du vaccin Covishield (Oxford-AstraZeneca) en Inde».

À partir de cette semaine, le Gujarat enregistre à lui seul au moins 100 décès et près de 15 000 nouveaux cas de la Covid-19 chaque jour. La situation dans l’État du premier Ministre Narendra Modi est désormais si précaire que les hôpitaux sont contraints de refuser des patients, incapables d’offrir des lits ou d’offrir suffisamment d’oxygène.

Afin d’alléger la pression sur les hôpitaux, les mosquées du Gujarat ont créé leurs propres salles de Covid-19, équipées de réservoirs d’oxygène offerts par des alliés régionaux, afin d’aider les personnes en détresse respiratoire aiguë. La mosquée Dar Al-Ouloum, dans la ville de Vadodara, peut accueillir plus de 1 000 lits, mais doit limiter l’accueil de ses patients en raison de la pénurie sévère.

Un patient respire à l'aide de l'oxygène fourni par un Gurdwara, un lieu de culte pour les sikhs, à l'intérieur d'un pousse-pousse motorisé à Ghaziabad. (Photo, AFP)
Un patient respire à l'aide de l'oxygène fourni par un Gurdwara, un lieu de culte pour les sikhs, à l'intérieur d'un pousse-pousse motorisé à Ghaziabad. (Photo, AFP)

«Nous n’exploitons que 142 lits, dont 120 seulement sont équipés de raccords d’oxygène», explique à Arab News Ashfaq Malek Tandalja, membre du comité exécutif de Dar Al-Ouloum. «Lors de la première vague de Covid-19, nous exploitions une installation de 1 000 lits, mais cette fois, nous ne le pouvons pas en raison de la pénurie d'oxygène dans l'État».

Tandalja a également ajouté: «Grâce à l'oxygène en provenance d'Arabie saoudite et d'autres pays, nous pouvons envisager d'agrandir les installations. Et dans les prochains jours, nous allons sûrement le faire, car les gens ont vraiment besoin de plus de lits».

«L'Arabie saoudite a répondu à la crise à laquelle l'Inde est confrontée, et elle nous aide avec de l'oxygène. Ce geste va certainement sauver de nombreuses vies et familles», affirme-t-il.

Mercredi, les autorités indiennes ont signalé un record quotidien de plus de 360 000 nouveaux cas et 3 050 décès environ sur le territoire, bien qu’un grand nombre d’experts pensent que le vrai chiffre est beaucoup plus élevé.

Le taux de nouveaux cas s'est accéléré ces dernières semaines au moment où le pays densément peuplé, et qui compte 1,3 milliard de personnes, est aux prises avec une deuxième vague beaucoup plus agressive. La capitale New Delhi, qui est parmi les plus touchées avec un taux d'infection d'environ 36%, s’est vue strictement confinée il y a une semaine.

La semaine dernière, au moins cinquante patients gravement malades sont décédés dans deux hôpitaux de la ville en raison de la pénurie. Mahendra Chouhan a perdu sa femme dimanche, alors qu'il cherchait désespérément de l'oxygène ou un lit dans un hôpital. «J'ai couru dans tous les sens pour trouver de l'oxygène. Mais au moment où je l'ai obtenu, ma femme s'était effondrée», dit-il à Arab News.

«L’oxygène fourni par de l’Arabie saoudite va sauver tant de vies. Le gouvernement a en effet besoin du soutien des pays étrangers afin de survivre à cette crise».

Les patients atteints du coronavirus Covid-19 respirent à l'aide d'oxygène fourni par un Gurdwara à Ghaziabad. (Photo, AFP)
Les patients atteints du coronavirus Covid-19 respirent à l'aide d'oxygène fourni par un Gurdwara à Ghaziabad. (Photo, AFP)

Les pénuries sont en grande partie le résultat de problèmes logistiques et d'une mauvaise gestion bureaucratique, car les approvisionnements n'arrivent pas à atteindre les zones les plus démunies.

Bien que l'Inde soit un important producteur d'oxygène, produisant environ 7 000 tonnes métriques par jour, les hôpitaux dépendent généralement de camions qui parcourent de longues distances pour se réapprovisionner.

De plus, un nouveau variant du virus a fait irruption dans le sous-continent, et qui semble être le résultat d’une double mutation, soulevant des doutes sur l'efficacité future du déploiement, déjà lent, du vaccin en Inde.

Avant même que la pandémie ne frappe, l’infrastructure de santé du pays n’était pas en mesure de répondre à des demandes de cette ampleur. Aujourd'hui, le système de santé publique de nombreux États s'est pratiquement effondré.

«Au Gujarat, la situation est vraiment effrayante, et le chaos règne partout», se désole la Dr Mona Desai, présidente de l'Association médicale d'Ahmedabad, à Arab News. «Les lits d'hôpitaux et l'oxygène sont rares, ce qui entraîne la perte de nombreuses vies précieuses».

Les hôpitaux d'Ahmedabad, qui comptent 5,5 millions de personnes, se replient sous une flambée record de cas du coronavirus. «Outre le manque de lits, la ville est également à bout d'oxygène», a révélé Desai. «Le geste de l’Arabie saoudite contribuera à coup sûr à sauver de nombreuses vies. Ce soutien intervient à un moment où l'Inde est sous le choc d'une grave crise de l'oxygène», dit-elle.

Le 25 avril, l'Arabie saoudite a envoyé une première expédition de quatre réservoirs cryogéniques ISO de Dammam au port de Mundra au Gujarat. L'approvisionnement en matériel saoudien s’est effectué en collaboration avec le conglomérat indien Adani Group, ainsi que la multinationale britannique de produits chimiques Linde.

«L'ambassade de l'Inde est fière de s'associer avec Adani Group et M/s Linde afin d’expédier 80 tonnes métriques d'oxygène liquide en Inde», affirme la mission diplomatique dans un tweet. Elle a de plus remercié le ministère de la Santé de l'Arabie saoudite «pour toute son aide, son soutien et sa coopération».

Deux jours auparavant, l'Inde a lancé vendredi l’opération «oxygène maitri» ou «l’amitié de l’oxygène» afin de contacter un nombre de pays et se procurer le gaz vital.

Le 23 avril, le ministère indien de l'Intérieur a annoncé qu'il était en pourparlers pour acheter des réservoirs d'oxygène de grande capacité. Le lendemain, l'armée de l'air indienne a apporté de Singapour quatre réservoirs cryogéniques dédiés au transport du gaz.

«À un moment où tout le pays est confronté à de graves pénuries d'oxygène, entraînant la mort de centaines de personnes, l'aide saoudienne est digne de louanges », a déclaré le Dr Harijit Singh Bhatti, président du Forum Progressive Medicos and Scientists basé à New Delhi, à Arab News.

«Ce qui est important maintenant, c'est de sauver autant de vies que possible. L'approvisionnement locale en oxygène a augmenté. Mais avant cela, le soutien étranger reste crucial».

Il ne fait aucun doute que lorsque le pire sera passé, les relations indo-saoudiennes émergeront comme une amitié éprouvée par le temps et les circonstances.

Anil Wadhwa, ancien diplomate et chercheur principal à la Vivekananda International Foundation, un groupe de réflexion sur les politiques publiques à New Delhi, a déclaré que le geste de Riyad en cette période de crise «créera sans doute une impression plus favorable du Royaume» en Inde. 

«L’aide du gouvernement saoudien est symbolique car elle représente la volonté du Golfe et du monde arabe de venir en aide à l’Inde en cas de besoin».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frankly Speaking : Le chef de la Commission saoudienne des droits de l'homme présente son mandat et ses ambitions

L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
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  • Hala Al-Tuwaijri cite « des progrès rapides, une énorme transformation » dans l'autonomisation des femmes, en particulier sur le marché du travail
  • Elle décrit la « responsabilité humiliante » que représente le traitement du dossier des droits de l'homme, soulignant la nécessité d'une réforme judiciaire

DUBAÏL'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme.

Le Royaume a connu des progrès rapides dans la représentation des femmes à des postes de direction, de la princesse Reema Bent Bandar Al-Saoud, première femme ambassadrice saoudienne aux États-Unis, à Sara Al-Suhaimi, première femme présidente de Tadawul, la bourse saoudienne.

En effet, la nomination de Mme Al-Tuwaijri à la présidence de la Commission saoudienne des droits de l'homme, avec rang de ministre, en septembre 2022, est une preuve en soi des changements tectoniques en cours en Arabie saoudite.

« Ce sont des exemples de femmes qui sont arrivées au sommet, mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg », a déclaré Mme Al-Tuwaijri à Katie Jensen, présentatrice de l'émission d'actualité d'Arab News « Frankly Speaking ».

« Ce qui s'est réellement passé en Arabie saoudite est une énorme transformation, en particulier en ce qui concerne la question de l'émancipation des femmes.

Lors d'une interview à bâtons rompus, Mme Al-Tuwaijri a évoqué les progrès dont elle a été témoin depuis son entrée en fonction et a fait face aux critiques émises par les pays occidentaux qui examinent l'authenticité des avancées de l'Arabie saoudite en matière de droits de l'homme.

La transformation des droits des femmes saoudiennes n'est nulle part plus évidente que sur le lieu de travail. Grâce à une série de réformes et de nouvelles protections juridiques, les femmes représentent aujourd'hui une part importante de la main-d'œuvre à tous les niveaux.

« L'approche a été globale », a déclaré M. Al-Tuwaijri. « Nous avons essentiellement élargi tous les droits juridiques, civils et sociaux et examiné la législation, les procédures et tout ce qui faisait obstacle à la progression des femmes a été éliminé.

« La plus grande réussite, je pense, est la façon dont l'émancipation des femmes a changé le visage du pays. Aujourd'hui, on voit des femmes partout, dans tous les domaines. Les voies d'accès à la main-d'œuvre féminine ont toutes été débloquées et, par conséquent, les femmes rejoignent la main-d'œuvre.

« Et cela s'est traduit dans les données relatives à l'autonomisation des femmes et en particulier à la participation des femmes à la main-d'œuvre.

Les meilleurs exemples de cette transformation sont peut-être les Saoudiennes qui progressent dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie, des mathématiques et de la médecine, des carrières traditionnellement dominées par les hommes.

J'utiliserais le cliché « le ciel est la limite », mais après que Rayyanah Barnawi (première astronaute saoudienne) soit allée dans l'espace, je pense que cette métaphore ne décrit pas l'ambition des femmes saoudiennes", a déclaré Mme Al-Tuwaijri.

« Je pense que les Saoudiennes ont prouvé qu'elles étaient efficaces et à la hauteur des postes qu'elles ont occupés.

Depuis 2016, le Royaume a mis en œuvre un ensemble de réformes visant à autonomiser les femmes, de la levée de l'interdiction de conduire et de l'assouplissement de la loi sur la tutelle masculine aux mesures de lutte contre la violence à l'égard des femmes et des filles.

Bien qu'il s'agisse d'un rôle difficile, Mme Al-Tuwaijri affirme que sa nomination à la tête de la Commission des droits de l'homme reflète le sérieux avec lequel le Royaume prend ses obligations et son engagement à l'égard des valeurs partagées par la communauté internationale.

« Cette tâche, qui consiste à s'occuper du dossier des droits de l'homme partout dans le monde, est une énorme responsabilité, une leçon d'humilité », a-t-elle déclaré. « Elle s'accompagne également de la certitude de faire du bien aux gens et à l'humanité en général. Elle s'accompagne également de valeurs et de principes nobles.

« En Arabie saoudite, ce n'est pas différent. Je viens travailler tous les jours en sachant que, d'une part, je fais mon travail. Mais je sais aussi que ce travail comprend la promotion et la protection des droits des personnes vivant en Arabie saoudite, ainsi qu'une contribution à la communauté internationale et aux nouvelles tendances et approches en matière de droits de l'homme.

« La tâche n'est donc pas simple. Elle n'est pas simple. Il ne s'agit pas d'avoir un objectif et de l'atteindre à un moment donné. Non, il s'agit d'un processus continu. Il est dynamique. Et c'est en constante évolution, ce qui nécessite beaucoup d'exposition et de communication avec les autres.

Dans une interview accordée en septembre 2023 au diffuseur américain Fox News, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a admis avoir « honte » des lois du Royaume après qu'un enseignant à la retraite a été condamné à mort pour un message critique sur les médias sociaux.

« Honteusement, c'est vrai. C'est quelque chose que je n'aime pas", a déclaré le prince héritier à Fox News, soulignant les efforts de son gouvernement pour réformer et moderniser le système judiciaire.

« Nous faisons de notre mieux... nous avons déjà changé des dizaines de lois en Arabie saoudite, et la liste compte plus de 1 000 articles. Au sein du cabinet, il n'y a que 150 juristes, alors j'essaie de donner la priorité au changement jour après jour.

Il a ajouté : « Mais nous ne sommes pas satisfaits de cela. Nous en avons honte. Mais (dans) le système de jury, vous devez suivre les lois et je ne peux pas dire à un juge (de) faire cela et d'ignorer la loi, parce que ... c'est contraire à l'État de droit. Mais avons-nous de mauvaises lois ? Oui. Nous sommes en train de les changer, oui.

Interrogé sur ces commentaires, Al-Tuwaijri a déclaré que le prince héritier respecte l'autorité du système judiciaire du Royaume, mais que des réformes sont nécessaires - des mesures avec lesquelles la Commission des droits de l'homme est d'accord.

« Oui, Son Altesse Royale le prince héritier l'a déclaré. Et je pense qu'il s'agit d'une affirmation verbale des grandes initiatives qui ont lieu en termes de transformation du système judiciaire", a déclaré Al-Tuwaijri.

« Trois lois ont été publiées récemment, toutes contrôlant la vie des gens de manière positive - par contrôle, nous entendons une plus grande clarté en termes de système judiciaire et de prévisibilité, bien sûr.

« Le fait que tout cela se produise alors que nous progressons, que nous proposons des initiatives, c'est un peu comme réparer un avion pendant qu'il vole. Et c'est précisément ce qu'a indiqué Son Altesse Royale le Prince héritier.

« Mais dans la même interview que vous avez mentionnée, il a également fait preuve d'un grand respect pour le système judiciaire. Et je pense que tout pays qui se respecte et qui respecte son statut doit également respecter le pouvoir judiciaire.

La Commission saoudienne des droits de l'homme participe à ce processus de réforme « afin que le prisme des droits de l'homme soit toujours appliqué lorsqu'il s'agit de publier une nouvelle loi, d'en réviser une ou de donner des conseils sur une certaine procédure », a déclaré M. Al-Tuwaijri.

« Nous devons également nous assurer que tout ce qui se passe dans le cadre de ce processus de transformation juridique est conforme aux engagements pris en matière de droits de l'homme.

Bien que son programme de réforme soit motivé par un plan de transformation national plus large dans le cadre de Vision 2030, le Royaume s'engage avec des agences internationales et des groupes de défense des droits de l'homme pour déterminer où des améliorations peuvent être apportées - à condition qu'elles soient basées sur des faits plutôt que sur des ouï-dire.

« Dans le cadre de notre mandat, nous travaillons avec toutes sortes de parties, qu'il s'agisse de l'État, d'organisations gouvernementales ou d'organisations non gouvernementales », a déclaré M. Al-Tuwaijri. « Mais la base de ce type d'engagement est la coopération, le dialogue et les efforts constructifs.

« Nous nous engageons avec toutes ces entités tant que l'objectif est d'avoir un dialogue constructif sur un pied d'égalité et, en même temps, de comprendre les différences entre nous. C'est essentiellement ainsi que nous fonctionnons.

Elle a ajouté : « Et bien sûr, nous surveillons ce que les médias traitent en termes de droits de l'homme, ce qui inclut tout. Cela dépend donc de notre relation avec ces entités. Nous nous engageons directement dans la coopération et le dialogue.

« Si nous constatons que les rapports ne sont pas fondés sur des faits, mais qu'ils sont sans fondement, qu'il s'agit de ouï-dire, alors nous nous concentrons sur notre travail sur le terrain, nous essayons de poursuivre notre stratégie et d'atteindre nos objectifs, et nous considérons ce rapport comme l'un des nombreux rapports qui politisent les droits de l'homme et ne s'engagent pas vraiment dans une démarche de coopération.

En janvier, l'ONU a organisé l'examen périodique universel à Genève, au cours duquel M. Al-Tuwaijri a souligné la détermination de l'Arabie saoudite à atteindre les normes mondiales les plus élevées en matière de promotion et de protection des droits de l'homme.

Malgré les progrès significatifs réalisés par l'Arabie saoudite, plusieurs commentateurs occidentaux ont qualifié cet engagement d'opération de relations publiques. M. Al-Tuwaijri a balayé ces critiques en soulignant le bilan positif du Royaume.

L'examen périodique universel « couvre une période où il y a eu, sur le terrain, plus de 100 réformes, et ces réformes (ont été) publiées », a-t-elle déclaré. « Elles sont étayées par des preuves, des données, et il s'agit d'une manifestation réelle des réformes.

« Oui, certaines personnes critiqueront toujours et d'autres seront cyniques par rapport à ce qui se passe. Mais nous restons ouverts en termes de coopération avec les États, les organisations gouvernementales, les organisations non gouvernementales pour aborder ces questions et discuter des domaines d'amélioration.

« Et pour ceux qui doutent, (qui disent) que c'est un coup monté ou que nous ne disons pas la vérité, je les invite à venir visiter le Royaume d'Arabie saoudite et à rencontrer des hommes et des femmes de la communauté saoudienne et à écouter à quel point ils ont bénéficié de toutes ces améliorations et de tous ces changements et développements qui se sont produits sur le terrain ».

À la question de savoir si la perception négative de l'Arabie saoudite par les organisations internationales de défense des droits est influencée par un parti pris politique ou par des attentes irréalistes, M. Al-Tuwaijri souligne les commentaires positifs que le Royaume a également reçus.

« Plus de 135 commentaires ont été adressés à la délégation saoudienne à Genève en janvier dernier. Et ce qui est étonnant, c'est que ces 135 commentaires ont tous été introduits par une reconnaissance de l'amélioration", a-t-elle déclaré.

« Il est évident que par rapport au rapport précédent, il y a une grande amélioration qui a été reconnue par la communauté internationale.

Elle a ajouté : « Oui, malheureusement, il y a des préjugés, non seulement contre le Royaume d'Arabie saoudite, mais en général contre les personnes de cette région. Mais nous essayons d'ignorer les implications négatives de ces préjugés et de voir ce qu'il y a de bon dans ces approches, ces rapports ou ces critiques, et de voir ce que nous pouvons en tirer.

M. Al-Tuwaijri a reconnu que le changement de ces attitudes serait un processus graduel, mais qu'il serait possible d'y parvenir grâce à un engagement continu avec les amis et les détracteurs.

« L'objectif est d'amener les gens à voir par eux-mêmes ce qui se passe en Arabie saoudite », a-t-elle déclaré. « Parce que le récit n'est jamais complet, en fait, si les gens n'en sont pas témoins de leurs propres yeux. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un Américain retrouve sa famille saoudienne après 40 ans – larmes de joie

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
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  • Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits
  • La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public

DJEDDAH: Quatre décennies de recherches ont finalement conduit à d’émouvantes retrouvailles entre un citoyen américain et sa famille saoudienne, mettant fin à une période douloureuse d’attente qui semblait vouée à l’échec.

Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits. La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public.

Elle avait rencontré Saoud Alsoumani alors qu’il était étudiant aux États-Unis. Ils se sont mariés et ont eu deux fils.

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)

Après son retour en Alabama avec les garçons, la mère de Eid a coupé toute communication entre leur père – qui est retourné en Arabie saoudite – et eux.

«Pendant cette période, qui a duré 40 ans, les membres de la famille cherchaient leurs proches par l’intermédiaire de l’ambassade américaine. Ils ont essayé de rechercher la famille à plusieurs reprises, mais aucune piste ne leur a été a bénéfique», déclare Bander Alsoumani, le cousin de Eid.


Le prince héritier d’Arabie saoudite rencontre Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
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  • Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines
  • La SPA soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne ont également été abordés

DHAHRAN: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, dans la ville orientale de Dhahran, rapporte dimanche l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines, indique la SPA.

L’agence soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne, y compris un cessez-le-feu durable et l’entrée sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza, en vue d’une «solution à deux États qui réponde aux aspirations et aux droits légitimes du peuple palestinien», ont également été abordés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com