Assad soumet les Syriens en détresse à une «mascarade électorale»

Linda Thomas-Greenfield, représentante permanente des États-Unis auprès de l'ONU. (Photo, AP)
Linda Thomas-Greenfield, représentante permanente des États-Unis auprès de l'ONU. (Photo, AP)
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Publié le Jeudi 29 avril 2021

Assad soumet les Syriens en détresse à une «mascarade électorale»

  • La représentante US auprès de l'ONU a averti que «la soi-disant élection du 26 mai ne sera ni libre ni équitable, et ne va certainement pas être représentative du peuple syrien»
  • «Si l'ONU perd l'accès aux mécanismes transfrontaliers, la crise de la Covid-19 en Syrie va passer de désastreuse à désespérée»

NEW YORK: La représentante permanente des États-Unis auprès de l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a accusé mercredi le régime d'Assad d’entraver la rédaction d'une nouvelle constitution. Elle a également averti que «la soi-disant élection du 26 mai ne sera ni libre ni équitable, et ne va certainement pas être représentatives du peuple syrien».

«Pendant que le régime d’Assad se livre à cette mascarade électorale, le peuple syrien continue de souffrir», affirme-t-elle.

Le scrutin en Syrie doit se tenir conformément à une nouvelle constitution et être supervisé par l'ONU, tel que mandaté à l'unanimité par le Conseil de sécurité, déclare Thomas-Greenfield.

«Le régime d'Assad doit prendre des mesures afin de permettre la participation des réfugiés, des personnes déplacées à l'intérieur du pays et de la diaspora à toute élection syrienne», a-t-elle ajouté. «Jusque-là, nous ne serons décidément pas dupés».

Thomas-Greenfield rappelle par ailleurs que Washington «ne va pas soutenir pas l'aide à la reconstruction qui profite au régime, en l'absence de progrès dans la réalisation des réformes politiques demandées dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité».

Elle a également condamné Assad pour «entrave et militarisation» de l'acheminement des aides. Alors que la situation humanitaire continue de se détériorer, l'envoyée a exhorté les membres du Conseil à autoriser à nouveau l’ouverture du passage de Bab Al-Hawa, ainsi qu’à rétablir les points de passage de Bab Al-Salam et de Yaroubiyah, une décision qui fait l'objet d'un veto de la Russie et de la Chine.

«Si l'ONU perd l'accès aux mécanismes transfrontaliers, la crise de la Covid-19 en Syrie va passer de désastreuse à désespérée», déclare-t-elle.

«Quatre millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie dépendent des mille camions de l'ONU qui empruntent le passage chaque mois. Il n'y a pas d'alternative. Rien ne peut égaler la portée et l’ampleur du mécanisme humanitaire transfrontalier des Nations Unies. D’ailleurs, il est évident qu’un seul point de passage est insuffisant pour ces besoins immenses».

Elle a aussi souligné cette «injustice morale profonde» qui se déroule dans le camp de réfugiés de Rukban.

«Depuis 16 mois, les habitants du camp sont privés d’aide médicale, parce que le régime d’Assad et la Russie ne permettent pas à l’ONU de faire des livraisons à ces individus dans le besoin», a-t-elle souligné.

«Nous exhortons le régime d'Assad et la Russie à autoriser un accès humanitaire sans entrave au camp. Ces gens ne sont pas des pions. L'aide ne devrait jamais être politisée», tonne l’envoyée.

Son homologue russe au Conseil de sécurité, Vassily Nebenzya, s’est porté à la défense du régime syrien et a répété son discours habituel. Il a imputé la détérioration de la situation humanitaire à «la pression incessante des sanctions exercée par l'Occident dans son ensemble», ainsi qu’à la détérioration de la situation sécuritaire en raison de «l’utilisation des civils comme boucliers humains par les terroristes».

Nebenzya s'est de plus réjoui de la perspective du scrutin le mois prochain, qui se vont se dérouler selon lui dans le cadre des efforts du gouvernement syrien de «garantir le bon fonctionnement de l'État».

«Nous déplorons le fait que certains pays se dressent contre l'idée même de la prochaine élection, et soient prêts à la déclarer illégitime», dit Nebenzya qui insiste que «l’ingérence dans les affaires intérieures des Syriens est inacceptable, et contrevient aux normes du droit international en vigueur».

Il a ajouté que «le contexte général négatif du le prochain scrutin» n'a pas rapport avec le travail du comité constitutionnel.

L’envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a réaffirmé que l’élection prévues pour le 26 mai a été déclenchée conformément à la Constitution syrienne actuelle, et ne fait pas partie du processus politique tracé par la résolution 2254 du Conseil de sécurité.

«L'ONU n'est pas impliquée dans cette élection et n'a été chargé d’aucun mandat», a-t-il déclaré au conseil. «La résolution 2254 donne mandat à l'ONU de faciliter un processus politique qui aboutit à la tenue d’une élection libre et équitable conformément à une nouvelle constitution, administrée sous la supervision des Nations Unies selon les normes internationales les plus élevées de transparence et de responsabilité, avec tous les Syriens, les membres de la diaspora éligibles y compris».

Pedersen a exhorté les membres du conseil à donner la priorité à une «recherche proactive» d'un règlement politique du conflit. Il affirme que les événements du mois dernier ont montré à quel point la situation peut se détériorer facilement, malgré une année de calme relatif «selon les normes syriennes».

Une escalade grave des combats a repris dans le nord-ouest de la Syrie, notamment des frappes aériennes contre un hôpital soutenu par l'ONU dans l'ouest d'Alep, à proximité de camps de déplacés densément peuplés, où l'aide humanitaire de l'ONU est acheminée. Des quartiers résidentiels de la ville ont également été bombardés.

Pendant ce temps-là, Daech a poursuivi ses attaques dans le centre et le nord-est de la Syrie. Des dizaines de civils ont été enlevés dans la campagne de Hama lors d’une attaque.

«On ne peut devenir insensible à ce genre d’événements et faire abstraction des dangers qu'ils pourraient occasionner», indique Pedersen.

Il a d’ailleurs déclaré avoir rencontré le Conseil consultatif des femmes syriennes à Genève cette semaine, et que ses membres craignent que «les différences entre les acteurs extérieurs ne perpétuent le conflit syrien».

«N'oublions pas qu'en plus des défis auxquels sont confrontés tous les Syriens, de nombreuses femmes ont également été victimes de violences sexuelles et sexistes, de mariages précoces et forcés et de traite», ajoute-t-il. «Un grand nombre d'hommes ont été tués ou blessés, par conséquent, plus de femmes que jamais sont à la tête de ménages, dans un contexte de violence, de terrorisme, de déplacement, d'instabilité, de misère et de pandémie», poursuit-il.

Pedersen confie que les femmes qu’il a rencontrées ont souligné la nécessité de progresser sur la question des milliers de personnes qui restent emprisonnées, enlevées ou portées disparues, un progrès jusqu'à présent infime.

«Permettez-moi de souligner à nouveau l'importance de débloquer les efforts concernant les personnes détenues, enlevées et disparues», a-t-il déclaré. «Tant que ce dossier restera en grande partie gelé, de nombreux Syriens ne pourront même pas commencer à penser à passer à autre chose, et le tissu social syrien ne pourra pas débuter son rétablissement».

Pedersen a de plus exprimé sa préoccupation face à la misère économique qui guette les Syriens. Le prix des denrées alimentaires atteint des sommets historiques, sans baisse de l'inflation en vue.

«12,4 millions de personnes sont maintenant en situation d'insécurité alimentaire, soit une augmentation de 4,5 millions pour la seule année écoulée», précise-t-il. «Les pénuries de carburant restent ainsi un problème majeur».

«Une action transfrontalière à grande échelle pendant encore douze mois reste essentielle pour sauver des vies. J'appelle les membres du conseil à se concentrer sur la réalisation d'un consensus à cette fin».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La municipalité de Riyad confirme qu'une seule entreprise est responsable des récents cas d'intoxication alimentaire

La municipalité de Riyad a conclu vendredi qu'un seul établissement alimentaire avait été jugé responsable de la vague d'intoxications alimentaires causées par le clostridium botulinum le 25 avril 2024. (Shutterstock/File Photo)
La municipalité de Riyad a conclu vendredi qu'un seul établissement alimentaire avait été jugé responsable de la vague d'intoxications alimentaires causées par le clostridium botulinum le 25 avril 2024. (Shutterstock/File Photo)
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  • Les autorités ont déclaré que la chaîne de restauration rapide pourrait être condamnée à une amende en raison de l'épidémie qui a entraîné l'hospitalisation de dizaines de personnes
  • Le ministère saoudien de la Santé a déclaré que 75 personnes avaient été touchées par l'épidémie, dont une est décédée

RIYAD : La municipalité de Riyad a confirmé vendredi que les résultats d'une enquête préliminaire menée par les autorités sanitaires suggèrent qu'une seule entreprise est responsable de plusieurs cas d'intoxication alimentaire la semaine dernière, causés par la bactérie Clostridium botulinum, qui ont nécessité l'hospitalisation de dizaines de personnes.

Elle a également confirmé que la chaîne pourrait être condamnée à une amende pour cette épidémie, révélée le 25 avril, et que toutes ses succursales et ses installations de transformation des aliments à Riyad et à Al-Kharj restaient fermées.

Le montant de l'amende sera fixé conformément à la législation en vigueur, sur la base d'une enquête complète et en tenant compte de la gravité des effets de l'incident sur les personnes malades, a ajouté la municipalité.

Elle n'a pas précisé combien de temps les succursales et autres installations de l'entreprise resteraient fermées, mais a indiqué que tous les produits alimentaires qu'elles contenaient seraient détruits et que le processus de nettoyage et de désinfection de tous les bâtiments, outils et machines serait supervisé par des fonctionnaires de la municipalité.

« Nous confirmons la sécurité des produits alimentaires pour les restaurants, les cuisines, les cafés et les traiteurs de la région de Riyad, car aucun cas n'a été enregistré en dehors de la source susmentionnée », a déclaré la municipalité.

La déclaration de vendredi n'a pas nommé la société impliquée, mais Arab News a rapporté la semaine dernière qu'un certain nombre de cas d'intoxication alimentaire semblaient liés à la chaîne de restauration rapide Hamburgini.

La municipalité de Riyad a déclaré que les équipes de surveillance sanitaire avaient pris des mesures rapides pour enquêter et surveiller la situation dès qu'elles ont commencé à recevoir des rapports sur les cas d'intoxication alimentaire.

Le 26 avril, Nawaf Al-Fozan, fondateur et PDG de Hamburgini, a partagé une vidéo sur la page Instagram de la chaîne qui confirme son implication dans l'épidémie.

Dans un communiqué distinct publié vendredi, le ministère saoudien de la Santé a également déclaré que tous les cas d'intoxication alimentaire étaient liés à la même source.

Le ministère de la Santé a déclaré que 75 personnes avaient été touchées par l'épidémie, et qu’un décès avait enregistré, et qu'aucun nouveau cas n'avait été signalé au cours des cinq derniers jours.

« Le nombre total de cas recensés s'élève à 75, dont 69 ressortissants saoudiens et 6 non saoudiens », a déclaré le porte-parole du ministère, le Dr Mohammed Al-Abd Al-Aly, dans un communiqué diffusé sur le réseau social X vendredi.

Le communiqué précise que 50 des cas ont été diagnostiqués comme étant causés par la bactérie Clostridium botulinum. Le ministère a expliqué que 43 patients avaient complètement récupéré et étaient sortis de l'hôpital, que 11 étaient actuellement en cours de traitement et que 20 cas étaient étroitement surveillés dans des unités de soins intensifs (USI).

« Le ministère continue de suivre de près les cas hospitalisés et de leur fournir les soins nécessaires, tout en leur souhaitant un prompt rétablissement », indique le communiqué. Il a souligné « l'importance de se fier aux sources officielles pour les instructions et les informations, et de ne pas répandre de rumeurs et de fausses informations ».

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les événements de la Semaine de l'environnement mettent en lumière le rôle de leader de l'Arabie saoudite

Des experts et des défenseurs participent à une table ronde à l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad. (Photo UNCCD)
Des experts et des défenseurs participent à une table ronde à l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad. (Photo UNCCD)
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  • Riyad accueille une série de discussions sur les défis posés par la sécheresse, la désertification et la dégradation des sols
  • Les pratiques agricoles non durables, le surpâturage, la déforestation et l'érosion des sols contribuent à la désertification

RIYAD : La région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord est connue pour son climat chaud et sec et ses faibles ressources en eau. Les conditions climatiques difficiles sont un facteur contribuant au fléau permanent de la région que sont la sécheresse, la désertification et la dégradation des sols.

Ces problèmes entraînent des déséquilibres dans les différents écosystèmes, qui nuisent particulièrement au secteur agricole et imposent des difficultés économiques aux populations locales. L'importance croissante de ce problème régional a incité l'Arabie saoudite à organiser des discussions régulières.

Cette semaine, la Semaine de l'environnement a été l'occasion de faire le point sur les défis à relever et les progrès accomplis jusqu'à présent. Les événements organisés pendant la Semaine de l'environnement ont mis en lumière le rôle de chef de file de l'Arabie saoudite en matière de préservation de l'environnement et de développement durable.

Des experts et des défenseurs participent à une table ronde à l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad. (Photo UNCCD)
La désertification, processus par lequel des terres fertiles se transforment en déserts arides, est un défi important auquel sont confrontés les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. (Shutterstock)

Les écologistes ont eu l'occasion d'échanger sur une série de sujets, l'accent étant naturellement mis sur la sécheresse, la désertification et la dégradation des sols. A cette occasion, Arab News a interviewé Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification à Riyad.

« Il est devenu extrêmement difficile pour l'humanité de faire face à la fréquence des défis », a-t-il déclaré. « L'Arabie saoudite joue évidemment un rôle très important. Il ne s'agit pas d'une petite économie, c'est pourquoi la demande de soutien de la part de l'Arabie saoudite augmente également ».

Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification
Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (fourni)

Thiaw a évoqué certaines des conséquences de la dégradation des sols et de la sécheresse, telles que l'augmentation des migrations irrégulières. « On assistera probablement à une concurrence accrue pour les terres et l'eau, et donc à une augmentation des conflits », a-t-il déclaré.

La sécheresse, un problème majeur dans de nombreux pays du Moyen-Orient, a mis les ressources en eau sous pression, parallèlement à la hausse des températures. Les réserves d'eau de surface et d'eau souterraine diminuent en raison de la baisse des précipitations et de l'augmentation des taux d'évaporation.

Une photo montre le lit asséché de la rivière al-Kalal dans la ville de Badrah, près de la frontière iranienne, le 28 août 2023. La sécheresse en Irak reflète une baisse du niveau des cours d'eau en raison du manque de pluie et de la diminution des flux provenant des pays voisins en amont, l'Iran et la Turquie. (AFP)
Une photo montre le lit asséché de la rivière al-Kalal dans la ville de Badrah, près de la frontière iranienne, le 28 août 2023. La sécheresse en Irak reflète une baisse du niveau des cours d'eau en raison du manque de pluie et de la diminution des flux provenant des pays voisins en amont, l'Iran et la Turquie. (AFP)

En conséquence, les rivières et les lacs s'assèchent et les pénuries d'eau sont devenues un grave problème. De plus, pour de multiples raisons environnementales, dont la sécheresse, la région connaît de fréquentes tempêtes de sable.

« Il y a environ 50 pays qui sont des sources de tempêtes de poussière, mais il y a 150 pays qui sont touchés par ce phénomène. C'est donc devenu un problème mondial », a déclaré Thiaw, en parlant de l'impact des tempêtes de poussière d'un pays sur un autre.

« On peut citer un pays pour mettre en lumière les tempêtes de poussière, mais il s'agit d'un phénomène mondial auquel nous devons tous nous attaquer. Pour ce faire, il faut des traités mondiaux tels que la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, qui compte actuellement 197 parties. Il s'agit donc d'une institution universelle qui organise un sommet, une réunion, tous les deux ans ».

« La prochaine réunion se tiendra ici à Riyad en décembre 2024, où les 197 pays se réuniront au niveau des chefs d'État, des ministres et des experts, des communautés et ONG ainsi que des organisations de la société civile, pour discuter justement de cela, à savoir des conséquences de la dégradation des terres et de la sécheresse sur la vie et les moyens de subsistance des communautés. »

En outre, les experts soulignent que la sécheresse et la désertification s'influencent mutuellement.

La désertification, processus par lequel des terres fertiles se transforment en déserts arides, est un autre défi important auquel sont confrontés les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Les pratiques agricoles non durables, le surpâturage, la déforestation et l'érosion des sols sont autant de facteurs qui contribuent au problème.

Par conséquent, les terres arables disparaissent et la production alimentaire diminue, ce qui aggrave le problème de l'insécurité alimentaire. Selon Thaiaw, la désertification entraîne également le déplacement de communautés, les populations étant forcées de migrer à la recherche de zones plus hospitalières.

À l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad, Elizabeth Mrema, directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l'environnement, a donné son point de vue sur la crise de la désertification à Arab News.

Elizabeth Mrema, directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l'environnement. (Fourni)
Elizabeth Mrema, directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l'environnement. (Fourni)

« En ce qui concerne l'Arabie saoudite, le pays a clairement perçu l'impact de la désertification et en a fait une priorité pour cette année. Je dis « cette année » parce que, lors de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement qui s'est tenue fin février, l'Arabie saoudite a pris la tête d'une initiative visant à lutter contre la dégradation. Cette initiative a été adoptée, et ce au niveau mondial », a expliqué Mrema.

« En outre, le mois prochain, le 5 juin, ce pays accueillera la Journée mondiale de l'environnement.

Cette journée est célébrée chaque année. Elle est mondiale car elle a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies. Cette année, c'est l'Arabie saoudite qui l'accueille ».

« Cette année, l'Arabie saoudite accueillera la conférence des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Elle se déroulera ici sur le thème « Notre terre, notre avenir », qui met à nouveau l'accent sur la terre.

En outre, la combinaison de la sécheresse et de la désertification dans une même région entraîne une dégradation des terres, ce qui aggrave encore la crise environnementale au Moyen-Orient. L'érosion des sols, la salinisation et l'épuisement des nutriments du sol sont quelques-uns des résultats de la dégradation des sols.

Alors que la productivité agricole diminue dans le monde entier, les agriculteurs sont confrontés à des défis majeurs pour assurer leur subsistance, sans compter que les problèmes environnementaux augmentent la vulnérabilité des écosystèmes, ce qui entraîne également une perte de biodiversité et un déséquilibre des écosystèmes.

« L'Arabie saoudite montre au monde qu'il s'agit d'un problème mondial.  Les initiatives prises par le gouvernement ces dernières années témoignent de son engagement à traiter ces questions », a souligné Mme Mrema.

La Journée de l'initiative verte saoudienne reflète la vision de l'Arabie saoudite et sa volonté de promouvoir une culture de la durabilité (SPA).
La Journée de l'initiative verte saoudienne reflète la vision de l'Arabie saoudite et sa volonté de promouvoir une culture de la durabilité (SPA).

« Je me penche sur la Vision 2030 saoudienne, sur les stratégies environnementales de 2018, sur l'Initiative verte saoudienne. Je me réfère à l'Initiative verte pour le Moyen-Orient, qui s'engage à atteindre un niveau régional pour planter 50 milliards d'arbres, dont 10 que l'Arabie saoudite s'est engagée à planter dans ce pays. Il ne s'agit pas de s'engager verbalement, mais de mettre en place une institution pour s'assurer que cela se produise ».

Pour relever les trois défis de la sécheresse, de la désertification et de la dégradation des sols au Moyen-Orient, il faut adopter une approche à multiples facettes. Thiaw et Mrema sont d'avis que les gouvernements, les organisations internationales et les communautés locales doivent collaborer pour mettre en œuvre des stratégies de gestion durable de l'eau, promouvoir des technologies d'irrigation efficaces et investir dans les sources d'énergie renouvelables.

En outre, les efforts de reboisement et la protection des habitats naturels peuvent contribuer à réduire la désertification et la dégradation des sols.

La sensibilisation à l'importance des pratiques d'utilisation durable des terres et le soutien aux communautés touchées constituent une étape importante vers des solutions à long terme pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord et pour le monde entier.

En résumé, les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord souffrent des effets de l'intensification de la sécheresse, de la désertification et de la dégradation des sols. Une action urgente est nécessaire pour inverser cette tendance et assurer la durabilité environnementale de la région.

En adoptant des méthodes durables, en investissant dans la gestion de l'eau et en promouvant des actions de conservation, les populations de la région seront en mesure de réduire la gravité de ces défis et de s'assurer un avenir plus stable.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: des groupes armés ont dérobé 66 millions d'euros à la Banque de Palestine, selon Le Monde

Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
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  • Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets
  • Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide

PARIS : Des groupes armés palestiniens, dont l'un se revendiquant du groupe islamiste Hamas, ont dérobé le mois dernier un total de 66 millions d'euros dans les coffres de plusieurs agences bancaires de Gaza, rapporte samedi Le Monde.

Le quotidien français a eu accès à un document transmis par la Banque de Palestine «à certains partenaires internationaux» qui décrit des casses spectaculaires dont celui survenu dans sa principale agence dans la ville de Gaza.

Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets, contenant l'équivalent de 2,8 millions d'euros en shekels israéliens».

Le Monde poursuit: «Dès le lendemain matin, le 17 avril, +des groupes armés+ munis d'explosifs se sont de nouveau rendus dans le bâtiment» pour faire sauter le caisson de ciment coulé la veille pour protéger l'argent et ont ouvert trois coffres, «emportant l'équivalent de 29 millions d'euros en différentes devises».

Le 18 avril, c'est la seconde agence, la plus importante du centre-ville, qui a été assaillie par un «commando» d'hommes se réclamant «des plus hautes autorités à Gaza», une formule qui désigne le Hamas, rappelle le journal, et est reparti «avec l'équivalent de 33,6 millions d’euros en shekels israéliens».

Par ailleurs, l'armée israélienne a de son côté saisi dans l'enclave «une importante somme d'argent appartenant à l'institution», selon les informations du Monde. Le quotidien cite aussi des médias israéliens, qui «avaient rapporté en février que le montant confisqué se chiffrait à plusieurs dizaines de millions de dollars et que l'opération visait à éviter que le Hamas ne mette la main sur cette somme».

Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide.

«Seuls deux distributeurs de billets fonctionnent encore, à Rafah et à Deir Al-Balah (Sud), lorsqu'ils sont alimentés en électricité», souligne le journal.

Enfin, «selon des témoignages de Gazaouis, corroborés par des enregistrements de caméras de surveillance, des hommes armés et masqués rançonnent les clients devant les distributeurs, exigeant un pourcentage de leurs retraits», explique le journal.