L'ex-chef de la CIA raconte la traque de Ben Laden

Sur cette photo d'archive prise le 3 mai 2011, un Pakistanais lit un journal dont la première page affiche des nouvelles de la mort d'Oussama Ben Laden dans un étal à Lahore. ARIF ALI / AFP
Sur cette photo d'archive prise le 3 mai 2011, un Pakistanais lit un journal dont la première page affiche des nouvelles de la mort d'Oussama Ben Laden dans un étal à Lahore. ARIF ALI / AFP
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Publié le Mardi 27 avril 2021

L'ex-chef de la CIA raconte la traque de Ben Laden

  • Le 10 septembre 2010, à la veille du neuvième anniversaire des attaques du 11-Septembre, la CIA informait le président Barack Obama qu'elle disposait d'une piste prometteuse pour en retrouver l'architecte principal, Oussama ben Laden
  • L'ancien directeur de la CIA John Brennan, qui était alors le chef de l'antiterrorisme du président américain, a raconté à l'AFP comment s'est déroulée l'opération "la plus intense, la plus secrète et la mieux organisée" de toute sa carrière

WASHINGTON : Le 10 septembre 2010, à la veille du neuvième anniversaire des attaques du 11-Septembre, la CIA informait le président Barack Obama qu'elle disposait d'une piste prometteuse pour en retrouver l'architecte principal, Oussama ben Laden.

Les services de renseignements américains avaient suivi un coursier d'Al-Qaïda jusqu'à un complexe résidentiel d'Abbottabad, au Pakistan, pensant que cela pourrait les mener jusqu'à Ben Laden. Ils ne savent pas encore qu'ils venaient de découvrir la résidence de l'insaisissable terroriste, dont toute trace était perdue depuis des années.

L'ancien directeur de la CIA John Brennan, qui était alors le chef de l'antiterrorisme du président américain, a raconté à l'AFP comment s'est déroulée l'opération "la plus intense, la plus secrète et la mieux organisée" de toute sa carrière: le raid des forces spéciales américaines qui ont tué Ben Laden dans la nuit du 1er au 2 mai 2011.

En septembre 2010 donc, la CIA prévient que ses informations restent à vérifier, mais l'excitation est palpable à la Maison Blanche. "Nous voulions le trouver et rendre aux victimes du 11-Septembre la justice qu'elles méritaient", se rappelle John Brennan.

Dans les mois qui suivent, les analystes de la CIA se persuadent que c'est Oussama ben Laden lui-même qui vit dans le complexe sous haute-sécurité d'Abbottabad. Ils ont observé un homme grand, mince et barbu qui se promène régulièrement entre les hauts murs du complexe, et l'ont surnommé "le marcheur". Bien qu'ils ne puissent pas voir son visage, tout laisse à croire qu'il puisse s'agir de ben Laden.

Fin décembre, Obama est prêt à agir. En grand secret, la Maison Blanche commence à préparer une opération, à l'aide d'une maquette du complexe d'Abbottabad. 

Une frappe de missile est envisagée, mais elle rendrait l'identification formelle du leader d'Al-Qaïda difficile. L'autre option est le raid par hélicoptère au cours d'une nuit sans lune, mais elle est risquée, notamment parce que les forces pakistanaises pourraient tirer sur les intrus.

Début 2011, un expert de la CIA conclut qu'il y a 70% de chances que "le marcheur" soit ben Laden. 

"Nous n'avions pas autant de renseignements que nous l'aurions voulu, c'est certain", dit l'ex-conseiller d'Obama. "Mais "rien ne contredisait

«Indubitablement très risqué»

Le 28 avril, le président américain retrouve les experts dans la "Situation room", la salle de crise hyper-sécurisée au sous-sol de la Maison Blanche. "Obama voulait l'avis de tout le monde", se souvient M. Brennan. Certains sont opposés au raid, notamment le secrétaire à la Défense Robert Gates et le vice-président d'alors, Joe Biden.

La plupart y sont favorables, mais "les gens reconnaissaient que c'était une décision difficile", ajoute-t-il.

Le lendemain matin, Obama donne son feu vert à un raid des forces spéciales le dimanche après-midi, heure de Washington, tandis que John Brennan passe le plan en revue.

"On ne cesse d'y penser, pas seulement à ce qui a déjà été fait, mais à ce qui se passera le lendemain", dit-il. "On veut s'assurer que tout a été été considéré."

Le dimanche, les responsables américains se réunissent dans la salle de crise de la Maison Blanche. Lorsque les hélicoptères quittent l'Afghanistan pour un vol de 90 minutes jusqu'à Abbottabad, ils se pressent dans la petite pièce adjacente où le général Brad Webb suit l'opération en temps réel sur un ordinateur portable, en communication constante avec le chef des opérations spéciales, l'amiral Bill McRaven.

La Maison Blanche publiera une photo désormais célèbre montrant Obama, Biden, Brennan pétrifiés par la tension au moment de l'assaut.

A l'arrivée sur place, un des deux hélicoptères s'écrase à l'atterrissage, mais sans faire de victime. Des renforts sont dépêchés pour récupérer l'équipe à bord. Il n'y a pas d'image vidéo de l'intérieur du complexe.

Au bout de 20 minutes, "McRaven reçoit du commando le message +Geronimo, Geronimo+", se souvient l'ex-chef de la CIA. Oussama ben Laden est mort.

A la Maison Blanche, c'est le soulagement. "Il n'y a pas eu d'applaudissement ni de célébration", raconte-t-il. "C'était un sentiment de réussite."

John Brennan reconnaît aujourd'hui que l'opération était risquée. Mais "c'était indubitablement le risque qu'il fallait prendre, au moment où il fallait le prendre."

La mort d’Oussama Ben Laden
Par Arab News -
Une attaque de type 11 septembre "au coin de la rue" si Biden gagne, prévient la nièce de Ben Laden
Par Arab News d'après New York Post -

Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.