LONDRES: La campagne pour encourager les minorités ethniques, initialement plus réticentes que le reste de la population, à se faire vacciner contre la Covid-19 a porté ses fruits, ces populations très exposées étant désormais parmi les plus à même d'accepter le vaccin, a indiqué dimanche le gouvernement.
«Depuis que le gouvernement et le NHS (service public de santé britannique, ndlr) ont publié leur plan de vaccination en février, la prise du vaccin par les personnes issues de toutes les minorités ethniques a triplé», a indiqué le gouvernement dans un communiqué appelant les moins de 50 ans à recevoir leur injection.
Au 7 avril, 5,78 millions de personnes issues de minorités ethniques avaient reçu au moins une injection de vaccin contre la Covid, soit une augmentation de 235% par rapport à deux mois plus tôt, où seules 1,89 million d'entre elles étaient vaccinées.
Cette augmentation de la vaccination est bien supérieure à celle sur la même période de la moyenne nationale prenant en compte tous les groupes ethniques (154%), souligne le communiqué.
Initialement, les autorités sanitaires du Royaume-Uni, où la campagne de vaccination est l'une des plus avancées au monde, s'étaient heurtées à une réticence plus élevée au sein de certaines minorités ethniques, pourtant particulièrement touchées par la pandémie.
Début février, une étude montrait par exemple que seulement 59% des personnes d'origine pakistanaise et bangladaise alors éligibles avaient été vaccinées, soit bien moins que la moyenne.
Les services de santé, soutenus par des personnalités issues de ces minorités, ont alors lancé des campagnes de communication spécifiquement ciblées pour les convaincre. Elles démontent notamment les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux, affirmant par exemple que les vaccins contiennent de l'alcool ou du porc, ou peuvent être cause d'infertilité.
Ces efforts ciblés semblent avoir porté leurs fruits. «Le nombre de personnes d'origine pakistanaise qui se font vacciner est plus de quatre fois supérieur à ce qu'il était en février», se félicite le gouvernement, ajoutant que ce chiffre avait été «multiplié par cinq» pour les personnes d'origine bangladaise.
Ce retard de vaccination était particulièrement inquiétant compte tenu du fait que ces minorités, surreprésentées dans les professions exposant à des contaminations (transports ou services de santé), sont plus endeuillées que la moyenne par la pandémie.
Selon un rapport publié l'année dernière par l'agence anglaise de santé publique, le risque de mourir de la Covid-19 était deux fois plus élevé pour les personnes d'origine bangladaise que pour les blancs.