PARIS: La ministre française des Armées a fustigé dimanche une «tribune irresponsable» de militaires retraités évoquant «le délitement» de la France et saluée par la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen, qui a invité ses auteurs à la rejoindre.
L'hebdomadaire ultra conservateur Valeurs Actuelles a publié mercredi une tribune appelant le président Emmanuel Macron à défendre le patriotisme, signée par «une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d'un millier d'autres militaires», selon le magazine.
Ces militaires dénoncent le «délitement» qui frappe le pays et «qui, à travers un certain antiracisme, s'affiche dans un seul but: créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés».
«Nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation», ajoutent-il.
Deux jours plus tard, Valeurs Actuelles a publié une réponse de la cheffe du parti Rassemblement national Marine Le Pen: «Je vous invite à vous joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre (...) qui est avant tout la bataille de la France».
«Comme citoyenne et comme femme politique, je souscris à vos analyses et partage votre affliction», a-t-elle écrit.
La ministre des Armées Florence Parly s'est indignée dimanche en jugeant que «les armées ne sont pas là pour faire campagne mais pour défendre la France».
«La tribune irresponsable publiée dans Valeurs Actuelles est uniquement signée par des militaires à la retraite, qui n'ont plus aucune fonction dans nos armées et ne représentent qu’eux-mêmes», a-t-elle commenté sur Twitter, en rappelant que «deux principes immuables guident l'action des militaires vis-à-vis du politique: neutralité et loyauté».
«Les mots de Madame Le Pen reflètent une méconnaissance grave de l'institution militaire, inquiétant pour quelqu'un qui veut devenir cheffe des Armées», poursuit-elle, en référence à sa candidature pour la présidentielle de 2022.
«La politisation des armées suggérée par Madame Le Pen affaiblirait notre outil militaire et donc la France. Les armées ne sont pas là pour faire campagne mais pour défendre la France et protéger les Français», conclut la ministre des Armées.
Une partie de la gauche s'est élevée samedi après la publication de cette tribune, tout en critiquant le manque de réaction du gouvernement.