PARIS : Le déplacement d'une délégation de magistrats et enquêteurs au Liban pour entendre Carlos Ghosn, pour la première fois, dans les deux enquêtes instruites en France, a été reporté au 31 mai, a-t-on appris samedi de sources judiciaire et proche du dossier.
La délégation était attendue le 17 mai à Beyrouth pour auditionner, pendant plusieurs jours, l'ancien patron de Renault-Nissan, qui vit au Liban depuis sa fuite rocambolesque du Japon en décembre 2019.
Mais ce déplacement a été repoussé au 31 mai en raison de l'indisponibilité d'un juge, a indiqué à l'AFP le parquet général libanais.
Le report de la visite des magistrats et enquêteurs à cette date a été confirmé à l'AFP par une source proche du dossier.
Carlos Ghosn, âgé de 67 ans, doit être entendu pour la première fois, au palais de justice de Beyrouth, par les juges d'instruction chargés des investigations le concernant en France.
Des magistrats du parquet de Nanterre et du parquet national financier, ainsi que des enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), doivent également être présents.
Outre les dossiers de malversations financières le concernant au Japon, l'ancien magnat de l'automobile est visé par plusieurs affaires en France.
A Nanterre, la justice le soupçonne notamment d'avoir tiré un bénéfice personnel d'une convention de mécénat signée entre Renault et l'établissement qui gère le Château de Versailles, en y organisant deux soirées d'ordre privé.
Les enquêteurs s'intéressent également à l'ex-grand patron pour plusieurs millions d'euros de paiements signalés comme suspects entre RNVB, filiale néerlandaise incarnant l'alliance de Renault et Nissan, et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).
A Paris, des juges d'instruction se penchent depuis 2019 sur des prestations de conseil conclus par RNBV avec l'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer, lorsque Carlos Ghosn était encore PDG du groupe automobile.
Mme Dati et M. Bauer, qui nient tout irrégularité des contrats, ont été placés sous le statut de témoin assisté, tout comme l'ancien bras droit de M. Ghosn chez Renault, la Franco-Iranienne Mouna Sepehri.
L'audition de l'ancien homme d'affaires franco-libanais était initialement programmée du 18 au 22 janvier, mais les restrictions liées à la pandémie de coronavirus avaient contraint à son annulation. En fonction de l'évolution de l'épidémie, le déplacement des juges pourraient à nouveau être reporté.