Un tweet de LeBron James visant un policier enflamme la droite américaine

En 2020, le quadruple meilleur joueur de NBA est allé plus loin en lançant l'opération «More Than a Vote», qui a recruté des dizaines de milliers de volontaires pour encourager des citoyens noirs à s'inscrire sur les listes électorales et à voter. (Photo, AFP)
En 2020, le quadruple meilleur joueur de NBA est allé plus loin en lançant l'opération «More Than a Vote», qui a recruté des dizaines de milliers de volontaires pour encourager des citoyens noirs à s'inscrire sur les listes électorales et à voter. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 24 avril 2021

Un tweet de LeBron James visant un policier enflamme la droite américaine

  • «Cela ne concerne pas un policier», mais «tout le système, et ils utilisent toujours nos propos pour créer encore plus de racisme»
  • Cette contextualisation n'a pas empêché les réseaux sociaux de rugir, alimentés par plusieurs personnalités de la droite conservatrice, en premier lieu Donald Trump

NEW YORK: Un tweet ambigu de LeBron James, visant un policier ayant abattu une adolescente noire, vaut au basketteur une levée de bouclier de la droite conservatrice américaine, qui l'accuse de racisme et d'irresponsabilité.

«A ton tour #Responsabilité», avait écrit mercredi la superstar des Los Angeles Lakers sur son compte Twitter en illustration d'une photo du policier qui a abattu mardi Ma'Khia Bryant alors qu'elle s'apprêtait à poignarder une autre femme, à Columbus, dans l'Etat de l'Ohio.

Le basketteur de 36 ans a supprimé ce message quelques heures plus tard, «car il était utilisé pour générer encore plus de haine», a-t-il expliqué, reconnaissant l'avoir écrit sous le coup de la «colère». «Cela ne concerne pas un policier», mais «tout le système, et ils utilisent toujours nos propos pour créer encore plus de racisme.»

«Ce que je réclame désespérément, c'est que les gens soient davantage mis face à leurs responsabilités», a conclu LeBron James.

Cette contextualisation n'a pas empêché les réseaux sociaux de rugir, alimentés par plusieurs personnalités de la droite conservatrice, en premier lieu Donald Trump, qui a dénoncé «les diatribes racistes» du champion en titre de la ligue professionnelle de basket nord-américaine NBA. Des propos «sectaires, méchants, insultants et dégradants», selon l'ancien président américain.

«LeBron James a tiré des conclusions hâtives et incité à la violence contre un officier de police», a estimé le sénateur républicain de l'Arkansas, Tom Cotton. «Cela ne pose aucun problème à la NBA? à Twitter?»

Après avoir évité publiquement les grands sujets de société au début de sa carrière, LeBron James a commencé à prendre la parole en 2012 après la mort de l'adolescent Trayvon Martin, abattu de sang-froid par un homme blanc en Floride.

«Ca m'a touché directement parce que j'ai des fils», avait-il expliqué lors d'un entretien accordé à CNN en juillet 2018 au sujet de ses deux garçons, nés en 2004 (LeBron Jr) et 2007 (Bryce). «Le fait de songer que mon fils aurait pu sortir de chez nous et ne jamais revenir», a-t-il décrit, «ça a déclenché quelque chose.»

Depuis, il a régulièrement pris position, en particulier sur les sujets liés à la discrimination raciale. «Je pense que cela correspond simplement à l'évolution et la maturation d'un homme», avait commenté son associé de longue date, Maverick Carter au site Bleacher Report, en 2018.

«Se concentrer sur le basket»

De par sa popularité, son statut et son activisme, «LBJ» peut aujourd'hui être considéré comme la personnalité sportive la plus influente sur le plan politique aux Etats-Unis. Il a déjà eu plusieurs vifs échanges à distance avec Donald Trump, le plus souvent via Twitter.

Outre ses déclarations, il s'est signalé en produisant, en 2018, le documentaire «Shut Up and Dribble» (Tais-toi et dribble) qui évoque l'émancipation et l'engagement des basketteurs afro-américains. Il anime aussi «The Shop», un talk-show télévisé sur la chaîne HBO durant lequel il évoque, avec des invités prestigieux, des questions de société.

En 2020, le quadruple meilleur joueur de NBA est allé plus loin en lançant l'opération «More Than a Vote», qui a recruté des dizaines de milliers de volontaires pour encourager des citoyens noirs à s'inscrire sur les listes électorales et à voter.

«LeBron James devrait se concentrer sur le basket plutôt que de superviser la destruction de la NBA», a exhorté Donald Trump jeudi, relançant ainsi la théorie selon laquelle les prises de positions politiques de sportifs crispent une partie du public, qui se détourne.

En 2016, Donald Trump avait ainsi lié les mauvaises audiences du championnat de football américain NFL au mouvement initié par le quarterback Colin Kaepernick, qui avait ostensiblement mis un genou à terre alors que résonnait l'hymne américain, en signe de protestation contre la discrimination raciale aux Etats-Unis.

Le lien n'a jamais été formellement établi entre activisme et popularité ou impopularité d'un sport, et la ligue féminine de basket WNBA a enregistré, en 2020, la plus forte hausse d'audience parmi les grands championnats américains alors que ses joueuses avaient été, de loin les plus actives au soutien du mouvement né après la mort de George Floyd.

Après son tweet de mercredi, plusieurs figures conservatrices ont rappelé que LeBron James avait critiqué, en octobre 2019, le tweet d'un dirigeant de la NBA soutenant publiquement les manifestants pro-démocratie à Hong Kong.

A l'époque, il avait été accusé d'avoir privilégié ses intérêts financiers en Chine au détriment de la démocratie et des droits de l'Homme


L'Asean «  profondément inquiète » face à l'escalade du conflit en Birmanie

L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
Short Url
  • La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi
  • L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie

BANGKOK: L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte.

"Nous, les Etats-membres de l'Asean, sommes profondément inquiets par la récente escalade des conflits, notamment dans la région de Myawaddy", ont écrit les ministres des Affaires étrangères du bloc de dix pays, dans un communiqué conjoint daté de jeudi.

"Nous demandons de manière urgente à toutes les parties de cesser immédiatement la violence et de faire preuve de la plus grande retenue, de respecter le droit humanitaire international et de prendre toutes les mesures nécessaires pour désamorcer les tensions et assurer la protection et la sécurité de tous les civils", ont-ils insisté.

La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi, sans qu'une issue pacifique ne se dessine, malgré les appels répétés du groupe régional qui a présenté un plan de sortie de crise il y a trois ans.

Les combats se sont accentués ces derniers mois après une série d'attaques de groupes ethniques minoritaires et de combattants anti-junte dans plusieurs régions.

Le pouvoir militaire a essuyé plusieurs revers majeurs, notamment dans des zones frontalières de la Chine et de la Thaïlande, qui le place dans une position de faiblesse inédite depuis le putsch, selon des analystes.

La semaine dernière, la junte s'est retirée de la ville stratégique de Myawaddy, après des jours de combats dont les bruits d'explosion et d'artillerie étaient perceptibles du côté thaïlandais.

Depuis, il n'y a pas eu d'affrontements importants dans la ville, mais des combats ont lieu à une trentaine de kilomètres plus loin, à Kawkareik, autre localitée située sur la principale route reliant Rangoun à la Thaïlande.

La Thaïlande a de son côté rehaussé son niveau de présence militaire à sa frontière.

Le royaume a prévenu qu'il n'accepterait aucune "violation" de son territoire, tout en se préparant à un éventuel afflux de réfugiés.

Aung San Suu Kyi en résidence surveillée 

"En tant que pays voisin, nous soutenons les négociations qui pourraient mener à l'unité, la paix et la stabilité", a déclaré vendredi Nikorndej Balankura, porte-parole de la diplomatie thaïlandaise.

Depuis octobre 2021, la Birmanie a été écartée des sommets et réunions ministérielles de l'Asean mais, en janvier, une haute fonctionnaire de Naypyidaw a participé à une "retraite" des ministres des Affaires étrangères au Laos, pays qui assure la présidence annuelle tournante.

Un émissaire laotien de l'Asean a rencontré début janvier le chef de la junte à Naypyidaw, pour discuter de la "paix et de la stabilité".

La Birmanie a souvent été un sujet de discorde entre les membres de l'Asean.

Le plan de sortie de crise en cinq points concocté par l'Asean comprend la mise en place d'un dialogue entre toutes les parties concernées. Une demande restée lettre morte pour le moment, la junte continuant de qualifieer ses adversaires ethniques et politiques de "terroristes".

Aung San Suu Kyi purge de son côté une peine de prison de 27 ans pour plusieurs condamnations qualifiées de mascarade par les groupes de défense des droits humains.

La prix Nobel de la paix, 78 ans, a été transférée de sa cellule à une résidence surveillée, a indiqué mercredi une source militaire à l'AFP, la junte ayant annoncé des mesures pour protéger les détenus fragiles face à une vague de chaleur.

Le conflit a tué plus de 4.800 civils depuis 2021, selon un groupe de surveillance local.


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
Short Url
  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

Short Url
  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com