Londres: Un «racisme généralisé» a empêché la commémoration de la mort des soldats coloniaux

Un officier de la marine kényane se recueille parmi les tombes avant d'observer le Dimanche du Souvenir au cimetière de guerre de Nairobi au Kenya. (Photo, AP)
Un officier de la marine kényane se recueille parmi les tombes avant d'observer le Dimanche du Souvenir au cimetière de guerre de Nairobi au Kenya. (Photo, AP)
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Publié le Vendredi 23 avril 2021

Londres: Un «racisme généralisé» a empêché la commémoration de la mort des soldats coloniaux

  • Le Premier ministre britannique Boris Johnson a présenté « au nom du gouvernement » des « excuses sans aucune réserve »
  • « Nous ne pouvons pas changer le passé, mais nous pouvons nous racheter et agir », avait déclaré le ministre de la Défense

LONDRES : Le Royaume-Uni a présenté jeudi ses excuses après la publication d'un rapport accablant concluant que la mort de plus de 150 000 soldats de colonies britanniques ayant combattu durant la Première Guerre mondiale n'avait pas été commémorée en raison d'un « racisme généralisé ».

« Profondément troublé » par les conclusions du rapport, le Premier ministre britannique Boris Johnson a présenté « au nom du gouvernement » des « excuses sans aucune réserve ».

« Notre devoir partagé est d'honorer et de se souvenir de tous ceux qui, où qu'ils habitent et quelle que soit leur origine, ont donné leur vie pour nos libertés au moment le plus périlleux », a-t-il ajouté dans un communiqué, peu après les excuses présentées par son ministre de la Défense Ben Wallace au Parlement.

« Nous ne pouvons pas changer le passé, mais nous pouvons nous racheter et agir », avait déclaré le ministre devant les députés. 

Ce rapport a été commandé par la Commonwealth War Graves Commission (CWGC), organisme chargé d'honorer la mémoire des 1,7 million de soldats du Commonwealth morts durant les deux guerres mondiales, qui a également présenté ses excuses. 

Il souligne que la mort de 45 000 à 54 000 soldats, principalement africains et indiens, pendant la Première guerre mondiale n'a pas été commémorée comme celle de leurs camarades blancs en Europe, notamment via des monuments collectifs plutôt que des sépultures nominatives. 

Au moins 116 000 autres, et potentiellement jusqu'à 350 000, originaires surtout d'Afrique de l'Est et d'Égypte, «  pas été commémorés par leurs noms ou peut-être pas du tout », selon le document. 

« Profondément désolés »

A la base de ces décisions se trouvent « les préjugés tenaces, les idées préconçues et le racisme généralisé des attitudes impériales contemporaines», souligne-t-il. 

Il cite notamment le gouverneur de la colonie devenue le Ghana, qui avait affirmé en 1923 que « l'indigène moyen (...) ne comprendrait ou n'apprécierait pas une stèle », plaidant à la place pour un monument commémoratif anonyme.

Cette publication intervient alors que le mouvement Black Lives Matters a provoqué un examen de conscience au Royaume-Uni sur le rapport du pays à son passé colonial. 

Fin mars, le gouvernement avait toutefois provoqué un tollé en publiant un rapport semblant minimiser l'ampleur du racisme dans la société britannique, en concluant que le Royaume-Uni n'était pas "institutionnellement raciste". 

Pour le ministre Ben Wallace, il ne fait « aucun doute que les préjugés » ont joué un rôle envers les combattants décédés des anciennes colonies. Il a assuré que la CWGC œuvrerait à corriger le tir. 

Disant accepter « les conclusions et les manquements identifiés » dans le rapport, la commission a présenté des « excuses sans réserve », ayant manqué à son principe d'offrir un « traitement égal dans la mort », indifféremment de l'origine, de la religion ou du rang. 

« Nous reconnaissons les erreurs du passé et sommes profondément désolés, et nous agirons immédiatement pour les corriger », a ajouté sa directrice générale, Claire Horton. 

Ce rapport a été rédigé par un comité spécial mis en place par la CWGC à la suite d'un documentaire critique sur cette question, « The Unremembered », présenté par le député travailliste David Lammy. 

Pour ce dernier, « aucune excuse ne permettra de réparer l'indignité subie par ceux qui ont été oubliés ». 

« Toutefois, ces excuses nous offrent l'occasion, en tant que nation, d'examiner ce chapitre affreux de notre histoire et de rendre hommage comme il se doit à chacun des soldats qui ont sacrifié leur vie pour nous », a-t-il ajouté sur Twitter. 

 


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.